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  • : Le livre d'heures de Dom Bosco
  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 08:54

Irak_pendaison.jpg
 

Vingt-trois condamnés à mort, pour leur grande majorité reconnus coupables d' « activités terroristes », ont été exécutés en deux jours en Irak, a annoncé le ministère irakien de la Justice le mardi 1er octobre 2013.
 
Sur ce nombre, vingt exécutés étaient « des membres d'Al-Qaïda » ou « des terroristes », a précisé le ministère. Les raisons des pendaisons des trois autres n'ont pas été cités dans son communiqué.
 
Les exécutions se sont déroulées les 22 et 26 septembre et sont généralement faites par pendaison.
 
Elles portent à au moins 90 le nombre de condamnés exécutés depuis début 2013.
 
En 2012, l'Irak avait exécuté 129 personnes. 
 
L'ONU et plusieurs organisations des droits de l'Homme ont à plusieurs reprises appelé les autorités irakiennes à mettre en place un moratoire sur la peine capitale, en vain.

 


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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 05:53

Xia_Junfeng.jpg
 

Le mercredi 25 septembre 2013, Xia Junfeng, un vendeur des rues chinois, a été exécuté au terme d’une procédure judiciaire qui a ému l’opinion publique chinoise.
 
Après avoir perdu son emploi dans une entreprise d’état, Xia Junfeng (marié et père d’un enfant aujourd’hui âgé de 12 ans) s’était reconverti dans la vente ambulante de brochettes et de saucisses grillées dans la ville de Shenyang, dans le nord-est de la Chine.
 
En mai 2009, deux chengguan (policiers municipaux) ont cherché à lui interdire de pratiquer son petit commerce. Que s’est-il passé ? Xia Junfeng a dit que les deux fonctionnaires l’avaient agressé et qu’il n’avait fait que se défendre. Toujours est-il qu’il les a frappés à l’aide d’un couteau et qu’il les a tués.
 
Lors de son procès, le procureur du Tribunal Populaire Intermédiaire de Shenyang n’a pas retenu la légitime défense et a condamné Xia Junfeng à mort pour le meurtre des deux policiers.
 
Celui-ci a fait appel de la sentence, mais la Cour Suprême a finalement rejeté son appel et confirmé la condamnation.
 
Un groupe de vingt-cinq avocats actifs dans les droits de l’Homme a contesté la décision de la Cour Suprême – un contresens dans la Chine où le fonctionnaire du Parti représente la perfection de l’État – en demandant le bénéfice du doute : « Nous protestons contre le fait que la Cour Suprême ait ratifié la condamnation à mort et ordonné son application immédiate dans une affaire où des doutes subsistent. »
 
Avant le verdict de la Cour Suprême, Zhang Jing, l’épouse de Xia Junfeng, avait essayé d’ameuter l’opinion publique. Des dessins réalisés par son fils et montrant ses parents ont été diffusés sur les médias sociaux, accompagnés de protestations d’innocence de son mari. Ses messages ont été relayés par des dizaines de milliers d’internautes chinois.
 
Peine perdue. Le mercredi 25 septembre, il ne restait plus à Zhang Jing qu’à déclarer : « Je promets de ne pas pleurer afin que mon homme puisse s’en aller en paix. »
 
La décision de la Cour Suprême du matin même était accompagnée d’un commentaire selon lequel il n’existait aucune preuve que Xia Junfeng ait été agressé et qualifiant son acte de « vil » et « extrêmement cruel ».
 
Mais Xia Junfeng a été le mot-clé le plus demandé sur les moteurs de recherche chinois ce jour-là. Même mort, le petit vendeur des rues de Shenyang continue à cristalliser le ressentiment du peuple chinois contre les chengguan, réputés pour leur brutalité aussi intransigeante que disproportionnée, et contre l’insensibilité de l’administration enfermée dans sa tour d’ivoire.
 
Cette remise en question de l’immanence du mandarin, dans la peau duquel le fonctionnaire du Parti Communiste Chinois s’est habilement glissé pour incarner le bien absolu, est probablement la révolution silencieuse que ledit Parti a le plus de mal à gérer : la dictature, fût-elle du Parti, ne tient que si le peuple l’accepte ou la comprend.
 
Les Chinois ont vite fait le parallèle entre l’exécution de Xia Junfeng et la clémence dont a bénéficié Gu Kailai, l’épouse de Bo Xilai coupable d’avoir empoisonné avec préméditation l’homme d’affaires britannique Neil Heilwood. La justice chinoise est devenue une justice de classe qui protège et préserve la clique au pouvoir et se montre intransigeante avec le bas peuple. L’image du mandarin parangon de vertu en prend encore un coup.
 


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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 05:40

Qatar_Nepal.jpg
Une enquête du quotidien britannique The Guardian révèle les conditions de travail et de vie des ouvriers népalais employés sur les chantiers de la Coupe du Monde 2022 au Qatar.

Ces dernières semaines, des dizaines d’ouvriers népalais sont morts au Qatar et des milliers d’autres sont exploités dans des conditions proches de l’esclavage sur les chantiers des installations sportives de la Coupe du Monde 2022 de football.
 
Cet été, il est mort pratiquement un ouvrier népalais par jour au Qatar. Il s’agissait pour la plupart d’hommes jeunes, qui ont souvent été victimes d’attaques cardiaques subites. L’enquête menée par le quotidien britannique The Guardian montre que des milliers de leurs compatriotes, qui constituent le plus important groupe d’ouvriers migrants au Qatar, travaillent dans des conditions et sous des contraintes proches de l’esclavage au sens où l’entend l’Organisation Mondiale du Travail.
 
The Guardian s’est procuré un document de l’ambassade du Népal à Doha (la capitale qatarie) : on y voit la liste de quarante-quatre ouvriers décédés entre le 4 juin et le 8 août 2013 sur les chantiers des stades de la Coupe du Monde 2022. Plus de la moitié d’entre eux sont morts de défaillance cardiaque ou d’accident du travail.
 
L’enquête menée par les journalistes a également établi l’existence de pratiques indignes : travail forcé, captation de salaires pour dissuader les ouvriers de s’enfuir, confiscation de passeport et de papiers d’identité, privation d’eau lors de travaux dans le désert.
 
Une trentaine de Népalais ont réussi à s’enfuir et ont demandé l’asile à leur ambassade à Doha.
 
Il semble qu’il ait existé de véritables filières d’exploitation entre des villages népalais miséreux et des dignitaires qataris.
 
Il arrive que des ouvriers soient obligés de dormir à douze par pièce dans des conditions insalubres. Des ouvriers ont été privés d’eau alors qu’ils travaillaient par 50°C.
 
« On nous faisait travailler le ventre vide, sans rien manger pendant 24h : 12h de travail, puis toute la nuit sans aucune nourriture », raconte Ram Kumar Mahara, âgé de 27 ans. « Quand je me suis plaint au contremaître, il m’a battu, m’a expulsé du campement et il a refusé de me payer quoi que ce soit. J’ai dû mendier de quoi manger auprès des autres employés. »
 
La plupart de ces migrants ont contracté d’énormes dettes au Népal pour payer les agents de recrutement. L’obligation qu’ils ont de rembourser leurs créanciers, combinée au non-versement de leurs salaires par leurs employeurs, la confiscation de leurs papiers ou l’interdiction qui leur est faite de quitter leur lieu de travail s’apparente à un travail forcé. Cette forme d’esclavagisme des temps modernes toucherait 21 millions de personnes dans le monde.
 
Certains Népalais employés sur les chantiers de la ville nouvelle de Lusail City sont dans des situations délirantes : écrasés de dettes envers leurs recruteurs, ils ont dû emprunter à des taux d’usure, atteignant les 36% d’intérêt. Et vu que leurs employeurs retiennent leurs salaires jusqu’à la fin du contrat pour les obliger à rester jusqu’au bout, ils ne peuvent pas rembourser leurs dettes, qui ne font que croître du fait des usuriers.
 
Dans le cas du Qatar, l’ambassadeur du Népal à Doha, Maya Kumari Sharma, a récemment comparé le pays à une « prison à ciel ouvert. » Mais il convient de ne pas oublier que, au départ de la chaîne, les recruteurs sont népalais…
 
Aidan McQuade, directeur d’Anti-Slavery International (anti-esclavagisme international, fondée en 1839) accuse : « Les preuves mises au jour par The Guardian montrent clairement un usage systématique du travail forcé au Qatar. En fait, ces conditions de travail et le nombre étonnant de décès de travailleurs vulnérables dépassent le simple travail forcé et confinent à l’esclavage des anciens temps, où l’être humain était considéré comme un objet. Le risque de voir la Coupe du Monde se bâtir sur du travail forcé n’en est plus un : c’est une réalité. »
 
Le Qatar a le plus fort taux de travailleurs migrants au monde : plus de 90% de sa force de travail est assurée par des étrangers venus là chercher un salaire, le temps d’un contrat. L’émirat pourrait recruter jusqu’à 1,5 millions d’employés supplémentaires pour construire les stades, les routes, les ports et les hôtels nécessaires au championnat. Les Népalais constituent actuellement 40% de la main d’œuvre migrante au Qatar ; l’an dernier, ils ont été 100 000 à venir y travailler.
 
Le système opaque des agences de recrutement de travailleurs temporaires en Asie et le mille-feuilles des employeurs au Qatar placent ces travailleurs en situation de vulnérabilité, sans grande protection juridique ni recours possible.
 
On estime que le Qatar va dépenser 100 milliards de dollars pour la Coupe du Monde 2022. En plus de neuf grands stades, il va construire pour 20 milliards de dollars de nouvelles routes, 4 milliards pour une nouvelle autoroute reliant le Qatar à Bahreïn, 24 milliards pour un réseau de trains à grande vitesse, 55 000 chambres d’hôtels pour accueillir les supporters, et un nouvel aéroport (déjà pratiquement achevé).
 
Le gouvernement du Qatar a légiféré pour améliorer le droit du travail et les Conditions d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail, et un système d’inspections régulières et de pénalités en cas d’infractions constatées a été mis en place. Mais manifestement, sur le terrain, les pratiques abusives continuent comme le montre l’enquête du Guardian.
 
La Coupe du Monde 2022 et plus généralement le sport-spectacle valent-ils la mort de ces pauvres gens, et l’esclavagisme dans lequel on maintient des milliers d’employés ? Au Népal, la Coupe du Monde est devenue la cible de railleries amères : « Le monde entier s’inquiète de l’effet de la chaleur sur quelques centaines de footballeurs », écrit ainsi Umesh Upadhyaya, secrétaire général de la Fédération Générale des Syndicats Népalais. « Mais on oublie les peines, le sang et la sueur des milliers de travailleurs migrants qui construisent les stades, et dont les journées de travail durent huit fois plus longtemps qu’un match de foot. »
 
Il ne manquerait plus, en 2022, qu’une équipe de foot se mette en grève et refuse de descendre du bus, sous un prétexte quelconque, pour que la tartufferie soit à son comble : de ces joueurs, on parlerait pendant des années, mais avant même le non-match on aurait oublié les ouvriers morts ou surexploités pour construire le stade.
  

 

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