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  • : Le livre d'heures de Dom Bosco
  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 07:44

Thomas Varnadoe

 

Les chercheurs ont identifié les restes de deux garçons qui avaient été enterrés dans un terrain de la tristement célèbre maison de redressement Dozier, en Floride (USA).
 
Ce jeudi 25 septembre 2014, l’équipe des scientifiques de l’Université de Sud Floride ont annoncé avoir formellement identifié les corps de Thomas Varnadoe (13 ans lors de sa mort) et d’Earl Wilson (12 ans), tous deux décédés lors de leur internement à la Arthur G. Dozier School for Boys de Marianna. Les scientifiques ont été aidés par le personnel du Laboratoire des Personnes Disparues du Centre des Sciences de la Santé de l’Université du Nord Texas.
 
Cela fait donc trois des cinquante-cinq corps retirés du sous-sol des terrains de la Dozier School qui ont retrouvé un nom. En août dernier, les chercheurs avaient déjà identifié George Owen Smith.
 
Thomas Varnadoe (dans le cercle sur la photo, prise en famille bien avant son internement) est mort en 1934, un mois après son arrivée à l’école, officiellement emporté par une pneumonie. Earl Wilson a été battu à mort en 1944 dans un local agricole de la Dozier School, connu sous le nom de « sweat box » (la boîte à sueur, en photo). Quatre autres garçons du centre ont été reconnus coupables de sa mort.
 
Glen Varnadoe, le neveu de Thomas, a assisté à une conférence de presse ce jeudi. Il y a expliqué que le frère de Thomas, c’est-à-dire son propre père, avait lui aussi fait un séjour dans la maison de redressement, et que la question a longtemps taraudé toute sa famille. Ils voulaient savoir de quoi Thomas était vraiment mort, et où il avait été enterré. Ils voulaient aussi le ré-inhumer près des siens, loin des terres souillées par les atrocités de la Dozier School.
 
Son père, Richard Varnadoe, n’a jamais cru à l’explication officielle de la mort par pneumonie. Il avait cinq ans quand son grand frère a été envoyé au centre après avoir été accusé d’avoir volé une machine à écrire. C’est Richard, aujourd’hui âgé de 85 ans, qui a donné son ADN pour qu’on identifie le corps de Thomas, retrouvé dans un cercueil en bois simple.
 
Les archives de l’école ne font état que de 31 inhumations entre 1900 et 2011. Elles sont manifestement tronquées : les chercheurs de l’Université de Sud Floride ont déjà déterré 55 corps lors de leurs campagnes de fouilles entre septembre et décembre 2013…
 
En 2008, les scellés ont été mis sur l’école par le Département de la Justice des Mineurs de l’état de Floride. Plusieurs anciens pensionnaires de l’école avaient dénoncé les horreurs qu’ils avaient subies ou dont ils avaient été témoins.
 
L’école avait ouvert le 1er janvier 1900 sous le nom d’École de Redressement de l’État de Floride (Florida State Reform School). Elle occupait un vaste terrain de 700 hectares à la sortie de la petite ville de Marianna. Dès 1901, on savait que des garçons y étaient parfois enchaînés à des murs, fouettés avec brutalité, réduits en « servitude non consentie ».
 
Au plus fort de l’activité du centre, dans les années 1960, la Dozier School accueillait quelque 500 garçons enfermés là pour des motifs parfois bénins : vol à l’étalage, fugue, larcins divers dont certains n’étaient même pas prouvés.
 
Neuf familles d’anciens pensionnaires ont donné treize échantillons d’ADN, dans l’espoir qu’on identifie leurs proches.
 
Trois corps identifiés sur cinquante-cinq, auxquels il faut ajouter un nombre inconnu d’autres corps dont la sépulture n’a pas été retrouvée – il n’est même pas sûr qu’ils aient été enterrés sur le site de l’école. L’enquête ne fait que commencer, a expliqué le sénateur Bill Nelson.
 
L’identification des corps de ces trois malheureux permet à leurs familles de pouvoir enfin les réunir aux leurs, dans un caveau familial. L’enquête permet aussi de vérifier un certain nombre d’accusations portées par les survivants de la Dozier School for Boys, et interpelle quant à la passivité ou la complicité des autorités locales et de la justice pour mineurs de l’état de Floride pendant toutes les années où ces atrocités ont été perpétrées.
 
Mais au-delà du deuil enfin clos et de la judiciarisation de l’affaire, il convient de se souvenir que c’est au moment des crimes qu’il faut agir, et pas quatre-vingts après. Si quelqu’un avait agi dans les années 1930 et 1940, Thomas Varnadoe, Earl Wilson, George Owen Smith et des dizaines d’autres gars ne seraient peut-être pas morts avant que d’avoir vécu, quoi qu'ils aient fait avant leur internement.
 
En son temps, Qôhèlet en aurait peut-être tiré un proverbe.
 


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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 07:09

Raqqa boy scout

 

Dans un camp de la province syrienne de Raqqa, entre 200 et 300 enfants auraient été embrigadés par les miliciens de l’ISIS pour en faire des combattants ou des bourreaux.
 
Ce camp d’Al Sharea’l est réservé aux enfants de moins de 16 ans. On y apprend à adhérer à l’idéologie de l’État Islamique et à manier la Kalachnikov et le lance-grenade, entre autres enseignements utiles à la jeunesse.
 
Selon l’interview accordée au journal britannique The Telegraph par Ibrahim al-Raqqawi, ce camp fait sa publicité auprès des parents en se présentant comme un « club de boy-scouts » où l’on enseigne le Coran et les préceptes de l’Islam. Parfois, des « festivals des enfants » sont organisés en ville pour attirer les bambins et les amener à s’inscrire au camp. Mais en réalité, les garçons sont endoctrinés pour servir de bombe humaine et de combattant de l’Islam.
 
Ibrahim al-Raqqawi explique : « C’est terrifiant de voir comment ces enfants changent en si peu de temps. (Les islamistes) fabriquent une nouvelle génération d’enfants qui leur obéiront en tout, y compris pour des attentats suicide, sans sourciller. »
 
Les enfants, dont certains auraient été kidnappés par l’ISIS (ou plus exactement : emmenés au camp sans le consentement de leurs parents), sont forcés de prouver leur valeur en torturant ou en tuant un prisonnier avant d’espérer obtenir leur diplôme de fin de stage. Pendant leur séjour, ils sont triés en escouades : certains se spécialisent dans l’attentat suicide, d’autres dans le maniement des armes.
 
Ibrahim al-Raqqawi a transmis au journal plusieurs photos d’enfants tenant des armes et s’entraînant aux manœuvres militaires. Il dit qu’elles ont été prises par un milicien de l’ISIS qui travaille dans le camp et qui les lui a données. Il s’agirait d’enfants qui auraient été obligés d’assister à des exécutions publiques et à des crucifixions.
 
Un père de famille, qui a préféré ne pas donner son nom, a expliqué au journal Syria Deeply que son fils de 13 ans, Mohammad, a été obligé de suivre l’entraînement au camp. Le père aurait reçu des menaces de mort quand il a essayé de l’en empêcher.
 
Depuis, il a fui Raqqa avec toute sa famille. Selon lui, les islamistes qui tiennent le camp se livrent à des lavages de cerveaux sur les enfants et les forcent à s’entraîner à la décapitation. Il s’en est aperçu quand son fils est revenu à la maison avec une poupée et un gros couteau : en guise de devoirs du soir, il devait la décapiter. Le garçon lui a expliqué que, au camp, les garçons les plus âgés apprenaient aux plus jeunes comment décapiter les poupées, et que ceux qui n’y arrivaient pas étaient punis.
 
Dès que son fils a fini son séjour au camp, l’homme a emmené toute sa famille à Urfa, en Turquie. Selon lui, beaucoup d’autres familles ont fait de même pour éviter que leurs enfants soient enrôlés.
 
La mère de Mohammad raconte : « Le régime n’a pas lésiné sur les moyens, il a tout utilisé à notre encontre. Puis l’ISIS a essayé d’enseigner à nos enfants qu’ils devaient nous considérer comme des infidèles et nous couper la tête. »
 


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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 01:31

Saxo Angouleme

 

À Angoulême, le matin du lundi 22 septembre 2014, une petite Citroën Saxo filait tranquillement son chemin, rue de Bordeaux. Pas d'excès de vitesse, pas d'embardée, pas d’imprudence. Mais derrière le volant, un conducteur manifestement trop jeune pour avoir le permis a intrigué des riverains qui ont prévenu les services de police.
 
Les fonctionnaires sont allés contrôler. Ils ont aperçu la Saxo, fait signe à son conducteur de s'arrêter. Celui-ci a obtempéré sans difficulté.
 
L'automobiliste leur a déclaré avoir 13 ans. À l'arrière du véhicule, les policiers ont eu la surprise de découvrir les deux petites sœurs du jeune ado, l'une de 6 ans, l'autre de 8 ans, bien installées, ceintures de sécurité bouclées. Le très jeune conducteur a expliqué, sans s’inquiéter outre mesure, qu’il avait voulu leur offrir une promenade.
 
De manière très professionnelle, les policiers n’ont apprécié que sous l’angle réglementaire la gentillesse du garçon à l’égard de ses sœurs. Ils ont convoqué ses parents pour un rappel à la loi.
 
Remarquant l'accent du garçon, qui est originaire de Slovaquie et qui habite dans le quartier de la Grande Garenne, ils ont fait le rapprochement avec un autre ressortissant slovaque, arrêté la veille au soir vers 20h30, avenue de Cognac, alors qu'il venait d'emboutir deux véhicules en stationnement, fortement alcoolisé avec près de 2,50 grammes par litre de sang. Il avait été reconvoqué au commissariat ce lundi après-midi pour être entendu. Finalement identifié comme l'oncle du très jeune conducteur, il a reconnu avoir laissé traîner ses clés de voiture.
 
Ramené au commissariat, le neveu a été copieusement sermonné par les policiers.
 
Toute la famille est repartie avec un rappel à la loi. L'oncle, âgé de 49 ans a lui été libéré après sa garde-à-vue avec une convocation par l'officier de police judiciaire.
 
Personne n’a pensé à demander au garçon où et quand il avait si bien appris à conduire.
 


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