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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 16:19

Kuki_lettres.jpg

 

Deux lettres écrites par Oda Nobunaga (1534-1582) et Toyotomi Hideyoshi (1537-1598), deux des plus grands seigneurs de la guerre qui ont ensanglanté le Japon médiéval à la fin du XVIe siècle, ont été retrouvées chez un particulier à Kōbe.
 
Leurs deux lettres portent leurs sceaux respectifs. Avec deux autres documents, elles étaient adressées aux chefs du clan Kuki, connus pour avoir mené une expédition maritime importante (à l’échelle médiévale et à l’époque des sampans) contre la péninsule de Shima dans l’actuelle préfecture de Mie.
 
Le clan Kuki s’est ensuite installé à Sanda, la préfecture de Hyōgo, où se trouve précisément Kōbe. C’est la première fois que les historiens découvrent des écrits lui ayant appartenu.
 
Dans sa lettre adressée à Kuki Yoshitaka (1542-1600, portrait en médaillon), Oda Nobunaga exprime sa gratitude au commandant de la flotte de guerre qu’était ledit Yoshitaka et lui envoie en cadeau des vêtements.
 
La lettre se termine par un seau noir sur lequel on peut lire Tenka Fubu (天下布武, Couvre tout ce qui est sous le Ciel avec l'épée), le slogan employé par Nobunaga pour montrer sa détermination à unifier le Japon par la force.
 
Kuki Yoshitaka a été tour à tour vassal d’Oda Nobunaga et de Toyotomi Hideyoshi.
 
La lettre de ce dernier était adressée à Kuki Naritaka, fils de Yoshitaka. Elle accompagnait l’envoi de trois kimonos et l’encourageait à « les porter pour travailler encore davantage ». On pense que Toyotomi Hideyoshi l’a écrite en 1593, l’année qui suivit l’expédition victorieuse de Hideyoshi contre la Corée, expédition dont la marine avait été commandée par Kuki Yoshitaka.
 
Les deux autres lettres avaient été écrites par Toyotomi Hidetsugu (1568-1595), le neveu de Hideyoshi. Dans l’une d’elles, Hidetsugu vante les mérites de Yoshitaka en tant que commandant à la mer. Dans l’autre, il le remercie pour un présent de viande de baleine.
 
Ces quatre lettres, soigneusement calligraphiées et scellées, étaient en possession d’une habitante de Kōbe qui en avait hérité de son grand-père. Elle les a offertes à l’Université de Kōbe en 2013.
 
Les chercheurs de l’université ont reconstitué une partie de leur parcours, d’après les papiers qui emballaient les lettres. Elles sont passées de génération en génération dans les héritiers de la famille Kuki, jusqu’à la dame qui en a fait don pour qu’elle servent à l’étude de l’histoire du Japon.
 


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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 00:38

mammouth_Urk.jpg

 

On ne compte plus les carcasses de mammouth congelées que l’on a retrouvées dans la taïga sibérienne, mais il est beaucoup plus rare de retrouver des fossiles de ce mastodonte au fond de la mer.
 
C’est pourtant ce qu’a fait une équipe d’archéologues, de plongeurs et de paléontologues par trente mètres de fond en Mer du Nord, au large de la côte néerlandaise.
 
Ce n’est pas tout : ils ont découvert les ossements de plusieurs autres animaux préhistoriques, dont des rhinocéros laineux, un bison d’Europe et des élans d’Irlande. Les restes du mammouth, quant à eux, comprennent entre autres pièces son crâne et ses défenses.
 
La datation au carbone a permis d’établir que le mammouth se promenait là, à pied sec, il y a 40 000 ans.
 
Il est extrêmement rare de pouvoir reconstituer le squelette d’un animal préhistorique à partir de fossiles retrouvés au fond de la mer. C’est dû au fait que les chaluts des pêcheurs de la Mer du Nord dispersent les ossements et les remontent par fragments à la surface, sans savoir exactement où ils ont été chalutés.
 
Markus Broch, gendre d’un pêcheur et membre de l’entreprise North Sea Fossils (fossiles de la mer du Nord qui, comme son nom ne l’indique pas, est néerlandaise), explique que son association a cependant réussi à reconstituer quelques squelettes.
 
Le crâne et les défenses du mammouth avaient été découverts en 2012 par North Sea Fossils. Puis celle-ci a effectué plusieurs sorties en mer sur des bateaux de pêche équipés de chaluts profonds et a ainsi pu remonter plusieurs autres fragments du squelette, qui a été reconstitué à Urk, petit port de pêche des Pays-Bas et siège de North Sea Fossils.
 
Il n’y a cependant rien d’étonnant à ce que des restes d’animaux terrestres se retrouvent sous la mer : il y a 40 000 ans, on pouvait passer à pied sec du continent européen à ce qui est devenu aujourd’hui les îles britanniques. Ce qui est singulier, c’est de pouvoir exploiter les gisements de fossiles.
 
North Sea Fossils est une entreprise à vocation commerciale, qui vend ses trouvailles sur Internet. Son site tient lieu de petit musée virtuel.
 


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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 06:25

coquille_zigzag.jpg

 

Un motif en zigzag découvert sur un coquillage fossilisé en Indonésie vient de décrocher le titre de plus ancienne gravure jamais découverte à ce jour.
 
La gravure en question a été faite il y a au moins 430 000 ans, c’est-à-dire qu’elle est l’œuvre d’un Homo Erectus, dont l’espèce est éteinte depuis longtemps. Jusqu’ici, la plus ancienne gravure datait de 130 000 ans à peine.
 
Aussi modeste que puisse paraître ce motif, il est de nature à remettre en cause toutes les théories qui ont tenté d’expliquer comment la culture humaine s’est épanouie. Stephen Munro, membre de l’Université Nationale Australienne et co-auteur d’un article dans la revue Nature sur ce coquillage, va même plus loin : la gravure pourrait « réécrire l’histoire de l’humanité. »
 
« C’est la première fois que nous trouvons la preuve d’un tel comportement chez Homo Erectus. »
 
En fait, ce fossile est connu depuis plus d’un siècle : le chercheur français Eugène Dubois avait découvert à Java en 1891 des centaines de coques de moules d’eau douce. Pendant des décennies, elles sont restées stockées dans des caisses dans la ville de Leyde aux Pays-Bas.
 
En mai 2007, Stephen Munro les avait photographiées dans le cadre de son doctorat. C’est là que les lignes gravées sont apparues sur les photos, quitte à en pousser le contraste comme sur le détail en médaillon. Ces lignes, difficilement visibles à l’œil nu sauf sous un éclairage particulier, ne peuvent en aucun cas être naturelles : elles ont été gravées de main d’homme. De main d’Homo Erectus, et probablement à l'aide d'une dent de requin.
 
Une équipe de chercheurs s’est alors attelée à prouver que les gravures étaient aussi vieilles que les coquilles elles-mêmes, ce qui a permis de déterminer à quelle époque elles avaient été faites.
 
Or ces coques ont été secrétées par leurs moules entre 430 000 et 540 000 ans avant aujourd’hui.
 
Pour Stephen Munro, les gravures dont elles sont ornées prouveraient que Homo Erectus était bien plus habile de ses mains et que ses capacités cognitives étaient plus évoluées qu’on le croyait.
 
On ne sait évidemment pas pourquoi ces lointains hominidés avaient gravé des zigzags sur des coquilles : était-ce une forme primitive d’art, des ornements corporels, des marques tribales, ou le simple passe-temps d’un adolescent désœuvré ou rêveur ?
 
D’autres chercheurs restent dubitatifs et font remarquer qu’aucune trouvaille comparable ne date d’une époque aussi reculée (de quelques centaines de milliers d’années…) et de cette région du monde (à plusieurs milliers de kilomètres des autres sites d’Homo Erectus). Mais n’est-ce pas le propre des découvertes que d’ouvrir des horizons nouveaux ?
 


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