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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 02:06

Clovis.jpg

 

Selon une récente analyse génétique, les Indiens d’Amérique d’aujourd’hui – ceux-là même que les Américains appellent les Native Americans – seraient les lointains descendants des premiers hommes à avoir développé une véritable civilisation sur le continent.
 
Des chercheurs ont séquencé le génome d’un garçon mort à un an et enterré il y a 12 500 ans au pied d’une colline dans ce qui est aujourd’hui l’état du Montana aux USA (le lieu où il a été découvert est marqué d’un poteau, dans l’ellipse rouge sur la photo).
 
Une théorie voulait que les premiers Américains aient pu descendre des Européens de l’Âge Glaciaire. Mais la récente étude de l’ADN du garçonnet du Montana montre que ces premiers occupants étaient bel et bien venus d’Asie.
 
Le garçon appartenait à l’ethnie dite Clovis, qui avait développé et répandu en Amérique du Nord une culture sophistiquée dès l’Âge de Pierre. Ces hommes sont apparus il y a environ 13 000 ans ; ils n’étaient probablement pas les premiers occupants du continent mais ont été les premiers à y développer une véritable civilisation. Les hommes de Clovis chassaient le mammouth, le mastodonte et – déjà – le bison.
 
Les restes du garçonnet, découverts en 1968 sur le site d’Anzick au Montana, étaient entourés de plusieurs outils en pierre caractéristiques de la période Clovis. De fait, c’est le seul squelette indubitablement relié à des artéfacts de cette culture.
 
Comme on l’a dit, l’origine du peuple Clovis a fait l’objet de moult débat, parfois passionné, parfois pollué par des questions qui n’ont rien à voir avec la science.
 
Eske Willerslev, professeur à l’université de Copenhague, et ses collègues ont réussi à extraire l’ADN des ossements du garçon d’Anzick et de séquencer son génome.
 
Il en ressort qu’environ 80% de l’ADN des Amérindiens modernes relie ceux-ci au « clan » auquel le garçon appartenait.
 
Ce résultat met à mal la théorie qui voudrait que l’homme de Clovis fût un descendant de quelque ancêtre européen, ou de migrants océaniens. Ces théories avaient été bâties sur la ressemblance des outils en pierre de l’homme de Clovis et ceux de la culture Solutréenne, qui vivait en France et en Espagne à l’Âge Glaciaire.
 
Les plus récentes études ADN tracent en effet les origines lointaines des Amérindiens – dont l’homme de Clovis – en Sibérie septentrionale.
 
Ces migrants seraient venus en deux vagues. L’une d’elles aurait donné les Indiens du Canada, et l’autre, très prolifique, aurait donné tous les autres Indiens d’Amérique du Nord (dont le garçon d’Anwick), d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud.
 
Ces études ADN ne sont pas toujours aisées à mener : aux USA, les Indiens sont souvent réfractaires aux enquêtes génétiques. Ils seront peut-être contents d’apprendre que leurs ancêtres étaient là bien avant que le premier Européen ne débarque sur leur continent. Mais ça ne changera pas grand-chose à leur quotidien.

 


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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 10:37

Okinawa_20000ans.jpg

 

Des archéologues ont découvert sur l’île d’Okinawa des outils en coquillages vieux de  20 000 ans qui éclairent d’un jour nouveau l’histoire des ancêtres des Japonais d’aujourd’hui.
 
Ces outils, qui sont les plus anciens qui ont jamais été découverts dans l’archipel nippon, ont été présentés le samedi 15 février 2014 par le Muséum Préfectoral d’Okinawa. Ils avaient été découverts dans la grotte Sakitari, sur la commune de Nanjō, tout près de l’endroit où les plus anciens squelettes complets du Japon avaient été découverts.
 
Cette combinaison de restes humains et d’outillages paléolithiques est tout à fait exceptionnelle au Japon, où le relief et la nature ne favorisent pas la préservation des traces du passé lointain, et où l’archéologie est une discipline relativement récente.
 
Une quarantaine de fragments de coques de la famille des Veneridae (mollusques bivalves parmi lesquels on trouve plusieurs espèces de coques comestibles) et d’autres espèces ont été retrouvées. D’après leurs découpes, les scientifiques pensent qu’elles ont été utilisées comme outils.
 
Une dent et un os de pied humains ont également été découverts dans la même formation géologique. La datation au Carbone a établi qu’ils dataient de 20 000 à 23 000 ans.
 
Deux fragments de coquillages (photo en médaillon, en haut) avaient également été retravaillés pour en faire des perles.
 
L’Homme de Minatogawa, à qui appartenait le seul squelette paléolithique entier retrouvé au Japon, avait été découvert sur la commune de Yaese, à 1500m à peine au sud de la grotte de Sakitari. Les artéfacts de la grotte datent à peu de chose près de la même époque.
 
Plusieurs études récentes, menées par le Muséum Préfectoral d’Okinawa, ont permis de dater d’autres découvertes précédemment faites dans la grotte de Sakitari : des poteries d’argile vieilles de 8 000 ans (les plus anciennes d’Okinawa) et des outils en pierre vieux de 12 000 ans.
 
Le sol d’Okinawa, majoritairement calcaire, est plus propice à la conservation des ossements que les sols granitiques et généralement acides des îles du Japon métropolitain. Cela explique qu’on y découvre plus d’artéfacts que dans les grandes îles de l’archipel.
 
L’importance des outillages en coquillage de la grotte de Sakitari est plus grande qu’on pourrait le penser : depuis longtemps, les archéologues s’étonnaient de n’avoir rien retrouvé de ce qui avait fait l’environnement de l’Homme de Minatogawa. Une partie du voile vient de se lever.
 
Les archéologues ont été quelque peu surpris de s’apercevoir que ces outils avaient été taillés dans des coquillages. Ils s’attendaient à trouver des outils en pierre. Shinji Yamasaki, conservateur du Muséum, explique : « La découverte d’outils non pierreux montre que la diversité culturelle existait déjà à l’ère paléolithique. » Elle prouve aussi la capacité d’adaptation de ces premiers hommes à leur environnement : ils savaient tirer parti de ce qu’ils avaient sous la main, quel que soit leur lieu d’implantation.
 
Peut-être un jour trouvera-t-on d’autres outils en coquillages sur une autre île japonaise. Cela pourrait permettre de retracer le cheminement des premiers habitants du Japon préhistorique. Une théorie – qu’aucun élément matériel ne vient encore confirmer – veut que les peuplades d’Okinawa se soient peu à peu déplacées vers le Nord, occupant une à une les îles de l’archipel japonais où ils auraient fondé la civilisation Jōmon, qui a fleuri au Japon entre -15 000 et -300 av. J-C, jusqu’à atteindre Hokkaidō où les Aïnous seraient leurs descendants.
 




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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 02:42

Joetunvillur.jpg

 

Il y a plus de 900 ans, des Vikings utilisaient un code runique pour échanger des textos frivoles, selon ce qu’a découvert un chercheur de l’Université d’Oslo.
 
Jonas Nordby, étudiant en doctorat à l’Université d’Oslo, a analysé plus de 80 inscriptions runiques codées, ce qui lui a permis de casser le code dit de Jötunvillur, alphabet runique secret sur lequel les chercheurs se cassaient les dents depuis des décennies.
 
Sur le site Internet norvégien Forskning, il explique : « Beaucoup de gens pensaient que les Vikings utilisaient la cryptographie pour coder des messages secrets. Mais à mon avis, ces codes n’étaient qu’un jeu ou qu’un moyen d’apprendre les runes, sans intention de communiquer vraiment. Nous n’avons pas vraiment de raisons de croire que ces codes runiques servaient à masquer des messages sensibles. Les gens s’en servaient surtout pour des messages courts, tirés de la vie quotidienne. »
 
Un texto runique découvert à Sigtuna en Suède avait été décrypté par les runologues il y a longtemps. Il signifiait tout simplement « embrasse-moi »…
 
Mais neuf des quatre-vingt messages runiques sur lesquels s’est penché Jonas Nordby étaient écrits en Code Jötunvillur, jusqu’alors impénétrable.
 
Notre doctorant a été mis sur la voie quand il a compris qu’une des inscriptions commençait par le nom de deux jeunes gens, écrits en runes ordinaires, suivi de leurs transcriptions en runes codées.
 
Procédant par analogies et tâtonnements, il a ensuite réussi à déchiffrer le reste des messages. « C’était comme les pièces d’un puzzle », explique-t-il. « Petit à petit, j’ai compris la structure de ce qui n’était jusqu’alors qu’une combinaison incompréhensible de runes. »
 
Il a compris que le code de Jötunvillur consistait à remplacer chaque rune ordinaire par un nouveau symbole correspondant au dernier son du caractère runique. Par exemple, le rune U, qui se prononce Urr, était remplacé par un symbole signifiant R.
 
Une des difficultés rencontrées par notre chercheur en herbe a été que plusieurs caractères runiques, quand on les épèle, finissent en R et se transcrivent donc de la même manière, de sorte que le Code Jötunvillur est incompréhensible à moins de savoir à l’avance le contenu du texto. D’où l’idée qu’il ne servait qu’à transcrire des expressions ou des phrases brèves, très conventionnelles et convenues à l’avance, compréhensibles au premier coup d’œil sans avoir besoin de déchiffrer rune à rune tout le texto.
 
« À mon avis, c’était un truc qu’on pratiquait quand on apprenait les runes », explique Jonas Nordby. « On devait apprendre ces codes quand on apprenait à lire et à écrire. »
 
Une de ces inscriptions, trouvée à Tønsberg, date des années 1250 à 1350. Elle semble confirmer l’hypothèse, puisqu’elle commence par « Steingrim et moi, nous nous sommes beaucoup écrit entre nous parce que nous voulions apprendre les runes » en langage clair, suivi d’un message codé.
 
L’antienne « Interprétez ces runes » est très courante en terre viking, comme l’étaient les planchettes de bois utilisées comme cahiers pour apprendre à écrire et sur lesquelles on voit des lignes entières de runes identiques recopiées comme sur un cahier d’écolier.
 
Henrik Williamson, professeur de langues scandinaves à l’Université d’Uppsala, en Suède, qualifie de « découverte très importante » la trouvaille de Jonas Nordby. Mais il a la même réaction que celles des parents devant les textos de leurs ados : « Personnellement, je pense que le code Jötunvillur est idiot. Ceux qui l’ont créé ont utilisé un système qui le rend très difficile à interpréter. C’est ennuyeux d’écrire quelque chose que personne ne peut lire. »
 
Très difficile à interpréter ? Peut-être pas pour les jeunes Vikings qui communiquaient ainsi entre eux sans que leurs parents comprennent…
 
Et puis, n’est-ce pas le propre de la poésie que de pouvoir être réinterprétée à l’infini ? Les jeunes Vikings étaient peut-être de grands poètes.
 




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