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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 18:10

myrtle rose piper

Une Américaine de 75 ans narre sa rencontre en plein ciel avec deux chasseurs F-16 : une image de la rencontre entre l'Amérique des libertés sans concession et celle des règlementations.  


 

Une Américaine passionnée d’aviation, répondant au nom de Myrtle Rose, effectuait un petit vol au-dessus d’une banlieue de Chicago lorsque tout à coup, par la vitre latérale de son cockpit, elle a vu se rapprocher deux chasseurs à réaction F-16. Elle s’est amusée de voir ces deux pilotes militaires ralentir de la sorte pour jeter un coup d’œil à son avion Piper J-3 Cub qui est une véritable pièce de musée.
 
Ce n’est qu’après avoir ramené au sol son superbe avion datant de 1941 qu’elle a appris, de la bouche de ses amis et de celle de la police, qu’il s’agissait de quelque chose de plus sérieux : la zone aérienne dans laquelle elle avait pénétré avait été interdite de survol pendant la visite du président Barack Obama.
 
Myrtle, qui essaie de voler tous les jours quand la météo le permet, explique qu’il lui tardait de reprendre l’air après plusieurs jours où elle avait été clouée au sol. Normalement, elle utilise son ordinateur pour s’informer des restrictions de vol, mais ce jour-là il ne marchait pas bien.
 
« Je n’avais pas volé depuis une semaine. C’était un bel après-midi. » Après le départ des invités qu’elle avait ce jour-là, elle « est juste montée dans l’avion et elle est partie. » Pour corser les choses, elle avoue : « Je n’avais pas allumé ma radio. Je faisais juste un petit tour. »
 
À n’importe quelle autre date, sa façon de procéder serait passée inaperçue. Mais ce jour-là, barack Obama était à Chicago pour une collecte de fonds à l’occasion de son 50e anniversaire.
 
« Il n’y a vraiment aucune excuse à ne pas être au courant » fulmine le lieutenant-colonel Mike Humphreys, porte-parole du commandement de la défense aérienne des USA qui a du faire décoller les deux F-16 en mission d’interception à 9000$ l’heure de vol par appareil. « N’importe quel pilote d’avion doit connaître les restrictions de vol. »
 
Myrtle raconte qu’elle était à une cinquantaine de kilomètres de l’aéroport de O’Hare quand elle a été interceptée. Elle ne s’est pas inquiétée quand elle a vu arriver les deux chasseurs. « Je me suis dite : eh bien ! ils viennent voir combien mon Cub est joli ! » a-t-elle déclaré vendredi 5 août à l’Associated Press qui l’interviewait. Son avion peint en bleu et jaune avait gagné un premier prix au Meeting Aérien d’Oshkosh qui a lieu chaque année dans le Wisconsin.
 
Un autre porte-parole de la défense aérienne, Stancey Scott, s’étonne que Myrtle Rose ait pu croire que deux avions à réaction de l’armée se sont précipités à sa rencontre uniquement pour admirer la beauté de son coucou : « La première chose qui vous vient à l’esprit quand vous voyez des F-16 s’agiter près de vous, c’est qu’ils ont probablement quelque chose à vous dire ! »
 
Myrtle, qui a commencé à voler au milieu des années 1960 et qui, il y a encore cinq ou six ans, participait à des démonstrations de voltige en marchant sur les ailes d’un avion en vol, dit qu’elle n’avait jamais vu de pilotes aussi attentionnés à son égard. Bien qu’elle n’ait pas pu voir leurs visages, ce qu’elle comprend fort bien vu qu’elle volait à environ 100km/h alors que les deux chasseurs filaient à presque 500km/h, Myrtle se dit très touchée que les deux pilotes aient pris soin de passer à bonne distance d’elle pour éviter de secouer son coucou construit en bois et toile. « Ils ont marqué un grand respect », explique-t-elle.
 
Myrtle est ensuite revenue se poser sur la piste en herbe qu’elle a dans sa propriété du quartier chic de South Barrington. De son vivant, son mari possédait la Rose Packing Co., une entreprise d’emballage de viandes qui fournit du bacon canadien à la chaîne de restauration McDonald’s.
 
Une fois posée, des amis se sont précipités chez elle pour lui dire que la rencontre avec les F-16 n’avait rien à voir avec l’élégance de son coucou, qu’elle nomme affectueusement Winston. C’est après qu’elle a mis l’avion au hangar que son terrain a commencé à être envahi par des voitures de police.
 
Myrtle explique qu’elle a fait un rapport à la Federal Aviation Administration (FAA), la toute-puissante autorité fédérale de la sécurité aérienne des États-Unis, en y rajoutant une lettre pour expliquer qu’elle avait vraiment cru que les deux chasseurs étaient venus admirer son avion. Elle n’a pas encore reçu de réponse de l’autorité.
 
Elizabeth Cory, porte-parole de la FAA, pense que l’enquête fédérale prendra plusieurs semaines, à la suite desquelles Myrtle pourrait se voir infliger une amende ou se voir retirer son brevet de pilote, à moins que la FAA décide de ne pas donner de suites.
 
Myrtle Rose, qui se dit proche du Parti Républicain et qui n’a pas voté pour Obama, envisage en souriant d’écrire une lette au président à l’occasion de son anniversaire. « Peut-être devrais-je lui envoyer une carte d’anniversaire, même si elle arrive un peu en retard, et lui dire qu’il aurait du rester à la maison (blanche) pour que Michelle lui fasse un gâteau d’anniversaire. »
 
Myrtle conclut cependant qu’elle garde une dent contre les gens de la défense aérienne, parce qu’ils ont mis dans la presse tous les détails de sa rencontre aérienne avec les F-16 : « Le pire, c’est qu’ils ont dit mon âge. Je ne trouve pas ça très galant ! »

 

 

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