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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 07:20

Cuncaicha

 

Des hommes vivaient déjà à près de 4500 mètres d'altitude dans les Andes péruviennes il y a plus de 12 000 ans, selon une étude publiée aux États-Unis. Cette découverte fait reculer de mille ans la première implantation humaine connue dans les hauts plateaux andins.
 
Des archéologues ont trouvé au sud du Pérou, sur le site de Pucuncho, campement qui se situe entre 4355 et 4480 mètres d'altitude, quelque 260 outils de pierre, comme des pointes de projectiles, des bifaces et des grattoirs datant pour les plus anciens de 12 800 ans.
 
Deux abris rocheux appelés Cuncaicha situés à 4480 mètres contiennent « des indices bien préservés et bien datés d'occupations humaines » remontant à 12 400 ans comme de la suie sur le plafond et de l'art rupestre, ont précisé les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue américaine Science. Selon eux, ce site a été occupé depuis 12 400 ans jusqu'à une période remontant à 11 500 ans.
 
Cette découverte fait reculer de près d'un millénaire les preuves de présence prolongée d'humains à des altitudes aussi élevées. Il s'agit désormais du lieu habité le plus élevé connu à ce jour de toute la Préhistoire.
 
Malgré des températures très basses, de fortes radiations solaires et un faible taux d'oxygène dans l'air, des peuplades de chasseurs-cueilleurs vivaient dans cet environnement rude et isolé moins de deux mille ans après l'arrivée des premiers humains en Amérique du Sud.
 
Grâce aux ossements d'animaux retrouvés sur place, les chercheurs ont déterminé que ces hauts montagnards de la Préhistoire chassaient des vigognes, des camélidés d'Amérique du Sud (guanacos), et des cerfs des Andes. Plus tard, des peuples de cette région ont domestiqué l'alpaga et le lama.
 
La plupart des outils lithiques ont été fabriqués à partir de pierres locales comme de l'obsidienne, de la lave des Andes et du jaspe. Ils révèlent des activités de chasse et de dépeçage du gibier. Les Cuncaicha ont donc servi de camps de chasse, et il est possible que les chasseurs y aient laissé leurs outils en dehors des périodes de chasse.
 
D'autres outils servaient « à fabriquer des vêtements, des sacs ou des couvertures », explique Sonia Zarrillo, archéologue de l'Université de Calgary au Canada et l'un des auteurs de l'étude. « Nous ne savons pas si ces groupes vivaient là toute l'année mais au vu de ces outils et des autres vestiges, ils n'y venaient pas seulement pour chasser quelques jours et devaient y résider pendant de longues périodes. Il y avait peut-être même des familles sur ces sites étant donné les indices d'un ensemble étendu d'activités. »
 
Le besoin de maintenir des contacts sociaux avec d'autres groupes de population et de se procurer des plantes, rares à cette altitude, conduisaient probablement ces groupes humains à redescendre régulièrement dans la vallée, estiment les auteurs.
 
Une théorie scientifique répandue suggère qu'on ne peut pas vivre à haute altitude sans avoir des adaptations génétiques particulières comme celles trouvées aujourd'hui chez les peuples andins, note Sonia Zarrillo. Il s'agit notamment d'un métabolisme plus élevé, d'une plus grande capacité pulmonaire et de concentrations plus élevées d'hémoglobine qui permettent de compenser le manque d'oxygène.
 
On ignore toutefois si les premiers humains qui habitaient ce haut plateau il y a 12 400 ans avaient déjà développé ces adaptations physiologiques, ajoute la scientifique, précisant que « de nouvelles recherches en génomique comparative, en physiologie et en archéologie seront nécessaires pour comprendre quand et comment ces adaptations se sont produites. »
 
« L'étude de l'adaptation humaine à des environnements extrêmes est importante pour comprendre notre capacité culturelle et génétique à survivre », souligne quant à lui Kurt Rademaker, professeur d'anthropologie à l'Université du Maine (USA), lui aussi co-auteur de ces travaux.

 

Si l'on accorde crédit à la théorie qui veut que les Amérindiens sont les decendants de migrants asiatiques venus par le Détroit de Béring et l'Alaska, il est à peu près acquis qu'il n'ont pas amené dans leurs bagages génétiques l'aptitude à vivre à plus de 4000 mètres d'altitude.

 


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