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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 02:20

georgie boers

L'agriculture de la Géorgie peine à se moderniser et l'exode rural se poursuit. Pour y remédier, le gouvernement essaie d'attirer des Boers tentés de quitter l'Afrique du Sud où ils se sentent de plus en plus indésirables.


Bien que 40% des quatre millions de Géorgiens soient agriculteurs, le pays importe 80% de ses besoins alimentaires. Pourtant, du temps de l’URSS, la Géorgie exportait vins, fruits, légumes et thés dans l’ensemble de l’Union Soviétique ; l’agriculture géorgienne ne s’est pas remise de la dislocation de l’Union, synonyme pour elle de fermeture de ses débouchés d’exportation.
 
Un programme de développement de la production, lancé en 2008 pour une période de deux ans, n’a pas eu les résultats escomptés, tant la concurrence est rude dans une économie ouverte sans marchés protégés. Selon l’hebdomadaire Kviris Palitra, « la campagne géorgienne continue de se vider. La population de Kakhétie, une des principales régions agricoles du pays, a diminué de 13 000 habitants en dix ans. La superficie des terres cultivées est passée de 305 000 hectares en 2009 à 250 000 en 2010. Ces dernières années, la production de blé a été divisée par quatre, celle de pommes de terres et de fruits par deux. »

 

Une des raisons de l’échec du plan de modernisation serait l’archaïsme des techniques agricoles, qui augmente considérablement les coûts de production. Pour devenir concurrentielle, l’agriculture géorgienne devrait investir mais elle ne le fait pas, bien que les exploitations y soient de taille respectable (200 à 300 hectares en moyenne). Le paysan géorgien continue à privilégier la production immédiate par rapport aux investissements à long terme. L’irrigation, en particulier, reste insuffisante par manque d’infrastructures, le paysan préférant dépendre de la pluie et combler les périodes sèches en arrosant avec de l’eau achetée au coup par coup. En outre, les pertes par intempéries ou par prédation naturelle restent importantes. Dans ces conditions, la production ne peut pas se développer comme l’espérait le gouvernement en lançant son plan en 2008, et l’exode rural se poursuit.
 
Papuna Davitaïa, ministre géorgien de la diaspora depuis décembre 2009, a dans l’idée de proposer à des familles Boers de venir s’installer en Géorgie. Il vient d’effectuer un déplacement en Afrique du Sud pour rencontrer des fermiers. Selon lui, les Boers cherchent à se rapprocher des marchés européens et asiatiques, et ils ont une grande expérience de l’agriculture et pourraient investir pour introduire de nouvelles techniques en Géorgie.
 
Les Boers, minorité blanche descendant de colons français et néerlandais, se sentent indésirables dans leur pays où ils ne représentent qu’un peu plus de 9% de la population. Après la fin de l’Apartheid, trois mille d’entre eux ont été tués et beaucoup ont fui les campagnes où ils étaient isolés et exposés aux pogroms et aux razzias. Le gouvernement de Jacob Zuma a décidé de nationaliser les terres ; les agriculteurs blancs sont donc à la recherche d’un endroit où se réfugier. La Géorgie entend leur proposer de venir s’installer sur son territoire en leur accordant des facilités fiscales sous forme d’exonérations de taxes et d’aides à l’exportation.
 
Fin août, Tbilissi a signé un accord de coopération avec l’Organisation des fermiers d’Afrique du Sud, qui réunit 41 000 familles de Boers soit environ 150 000 personnes. Le 29 septembre dernier, une quinzaine d’entre eux se sont rendus en délégation en Géorgie. Le gouvernement s’est mis en quatre pour les accueillir. Le ministre de l’intérieur Vano Merabichvili a offert en personne une plaque d’immatriculation automobile à chaque membre de la délégation pour prouver que cette procédure ne prend qu’un jour en Géorgie, contre trois mois en Afrique du Sud. « Nous sommes un pays de nouveaux horizons et de libertés », a insisté le ministre pour interpeller le courage des Boers, colons agricoles par tradition depuis le XVIIe siècle. Le ministre des sports a organisé un match de rugby avec ses invités, sport traditionnel de l’Afrique du Sud. Le lendemain, la délégation a été invitée aux vendanges traditionnelles en Kakhétie, évocation à peine voilée aux succès viticoles que l’Afrique du Sud doit au travail des Boers ces dernières décennies.
 
« De nombreuses régions géorgiennes pouvant les intéresser leur ont été présentées ; à eux maintenant de décider et de choisir », a déclaré Nika Avaliani, le vice-ministre de la Diaspora. Et d’ajouter qu’ « en Afrique du Sud la filière de production et de transformation de la viande est bien organisée, car les Boers jouissent d’une grande expérience dans l’élevage et la gestion des fermes. Ils disposent même de laboratoires pour sélectionner et croiser les meilleures espèces. [Suite aux tensions avec la majorité noire], de nombreux Boers sont partis pour l’Australie et le Canada. Alors pourquoi ne pas venir en Géorgie ? »

 

Reste à savoir ce qu'en pensent les principaux concernés…
 


Lien vers l'article de Nona Kvlividze qui a servi de source : http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=14832


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