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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 15:48

Yu_Qiyi.jpg
 

En Chine, un journal affilié au Parti Communiste Chinois raconte que des enquêteurs dudit Parti auraient fait mourir un homme par noyade au cours d’un interrogatoire.
 
Yu Qiyi, qui était l’ingénieur en chef d’une entreprise d’état de la ville de Wenzhou, est mort le 9 avril 2013. D’après le Beijing Times, qui cite des documents judiciaires, six enquêteurs lui auraient maintenu la tête dans une baignoire d’eau glacée pour lui extorquer des aveux.
 
L’article, publié le mercredi 4 septembre 2013, précise que les enquêteurs vont être poursuivis pour agression avec préméditation.
 
Yu Qiyi a eu la tête immergée à plusieurs reprises au cours de son interrogatoire, la nuit du lundi 8 avril. Quand ils se sont aperçus qu’il avait un peu trop perdu connaissance, les enquêteurs zélés l’ont conduit à l’hôpital où son décès a été constaté aux premières heures du 9 avril.
 
Une illustration publiée sur le site Internet du Beijing Times montre un compte-rendu d’autopsie de la victime, due d’après ce document « à l’inhalation de liquides qui ont entraîné un mauvais fonctionnement de ses poumons. »
 
Des photos également publiées par le Beijing Times révèlent plusieurs égratignures sur le corps de Yu Qiyi.
 
D’après les mentions de l’article, l’affaire semble avoir fait l’objet d’un article de l’agence de presse officielle Xinhua sur son site Web. Mais quand on clique sur le lien, le serveur de Xinhua renvoie un message d’erreur disant que l’article a expiré ou qu’il a été supprimé.
 
Yu Qiyi, qui était membre du Parti Communiste Chinois et qui travaillait pour le compte du Groupement d’Investisseurs de l’Industrie de Wenzhou, est décédé au cours de ce qu’on appelle en Chine une « procédure Shanggui », procédure disciplinaire interne au Parti par laquelle on demande à des cadres de confesser leurs erreurs ou leurs méfaits.
 
Il avait été arrêté au début du mois de mars dans le cadre d’une enquête sur une vente de terrains. Depuis, il était interrogé.
 
Sa mort le 9 avril avait d’abord été décrite comme un accident.
 
Mais son épouse, Wu Qian, a confié au Beijing Times que « Yu Qiyi était un homme plutôt fort avant de commencer son Shanggui, mais il avait maigri quand il est mort. Il portait les traces de plusieurs blessures internes et externes après ses trente-huit jours [de détention]. Outre la noyade dont fait état le compte-rendu d’autopsie, il a dû être torturé d’autres manières, et d’autres personnes pourraient y avoir participé. »
 
L’affaire constitue un très rare aveu de quelques-unes des méthodes employées par le régime dans le cadre de sa très médiatisée campagne de lutte contre la corruption.
 
D’après John Sudworth, correspondant de la BBC à Shanghai, plusieurs morts subites survenues au cours de séances de Shanggui (qui est une procédure extrajudiciaire) auraient été rapportées ici et là ces derniers mois.
 
Qu’il y ait des morts lors du Shnaggui n’est pas une nouveauté. Ce qui est moins habituel, en revanche, c’est que des articles comme celui du Beijing Times, pourtant affilié au Parti, passent la censure.
 
Pour avoir diffusé des nouvelles dérangeantes pour le Parti Communiste Chinois, le Beijing Times (qui était pourtant une émanation du Quotidien du Peuple, organe de presse du Parti) et son confrère le Beijing News (lié au Quotidien du Guangming) ont été placés le 1er septembre 2011 sous le contrôle éditorial du Service de la Propagande du Comité Municipal du Parti Communiste pour Beijing. Simultanément, leurs noms avaient été retirés de tous les moteurs de recherche chinois.

 


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