Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le livre d'heures de Dom Bosco
  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
  • Contact

Recherche

Archives

22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 02:55

cma cgm medea

Une récente décision de collaboration entre les trois premiers armateurs mondiaux jette une lumière crue sur l'efficacité de la politique de défense européenne. Ne faudrait-il pas plutôt parler des limites de cette politique ?


Les trois leaders mondiaux du transport maritime conteneurisé ont décidé de coopérer dans la lutte contre la piraterie dans le golfe d'Aden et l'Océan Indien. Cette collaboration entre le Danois Maersk Line, le Suisse MSC et le Français CMA CGM comprend notamment l'échange d'informations sur les politiques, les mesures et procédures mises en place, les axes d'amélioration envisageables, et la volonté d'une coordination afin d'aborder la problématique avec toutes les parties prenantes. « Notre principale préoccupation reste la sécurité de nos équipages. La piraterie est un problème récurrent pour l'industrie du transport maritime et si nous voulons l'aborder de manière efficace, nous devons, en tant qu'armateurs, coopérer », expliquent les trois compagnies. Une part importante des flottes de ces trois armements, qui alignent plus de mille porte-conteneurs, transite par le nord de l'océan Indien et le golfe d'Aden, où sévissent les pirates. Les eaux situées au large de la Somalie accueillent, en effet, l'une des principales routes maritimes mondiales, avec notamment les lignes entre l'Asie et l'Europe. Pour éviter autant que possible les détournements, les trois armements se sont se sont accordés sur l'importance des « Bonnes Pratiques Anti-Piraterie » pour assurer une navigation sûre dans la région.

 

Au-delà du réconfort que peut procurer cette belle déclaration d’intention, ne faut-il pas voir une faillite de la politique de défense européenne ? L’information des compagnies privées est-elle mieux assurée par ces mêmes compagnies, alors que les services de renseignement étatiques et militaires disposent de moyens de recueil infiniment plus performants et pertinents ? Un porte-conteneur ne voit qu’à son horizon radar, n’est pas équipé pour identifier de nuit les éventuels navires qu’il croise, n’a aucun moyen de surveillance maritime de zone. Quelles informations les trois compagnies vont-elles mettre en commun ? Les zones d’action des pirates ? Les tactiques d’abordage ? Les bonnes manœuvres d’évitement ? Les routes ou tactiques à suivre ? Le signalement des navires suspects ? On peut légitimement se demander pourquoi toutes ces informations, déjà connues de toutes les marines européennes engagées dans la lutte contre la piraterie en Océan Indien, ne sont pas partagées.

 

Entre les grandes déclarations de guerre à la piraterie faites dans les médias et l’efficacité sur le terrain (si l’on peut dire), l’Europe a encore beaucoup de choses à améliorer ou à apprendre.


Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> En relisant cet article, je m'aperçois que mes commentaires étaient inappropriés. Les mesures prises par les armateurs sont complémentaires de celles prises par les marines militaires. Elles<br /> donnent des conseils pour éviter l'abordage par les pirates grâce à des mesures simples (manoeuvres, barbelés, etc.) Ce n'est donc pas le "monde à l'envers" mais plutôt "deux mondes<br /> complémentaires" pour une meilleure efficacité.<br /> <br /> <br />
Répondre