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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 04:26

Grotte_des_Pigeons.jpg

 

Des scientifiques ont prouvé que les caries dentaires gâchent la vie de l’humanité depuis fort longtemps.
 
En étudiant les restes osseux de chasseurs-cueilleurs de l’Âge de Pierre qui vivaient il y a 13 700 ans dans ce qui est aujourd’hui le Maroc, ils ont prouvé qu’ils mangeaient beaucoup de noix riches en glucides. L’état déplorable de leur dentition montre qu’ils ont souvent dû passer de sales moments à gémir après les caries qui leur devaient leur vriller les mâchoires de douleur, sans espoir de pouvoir aller chez un dentiste…
 
Le professeur Louise Humphrey, du Museum d’Histoire Naturelle de Londres, explique dans la revue PNAS : « À un moment donné, le nerf dentaire meurt. Mais avant ça, la douleur est très pénible et si vous avez un abcès elle devient insupportable à cause de la pression de l’abcès contre la dent. Ensuite, évidemment, il peut arriver que l’os se perfore et que le contenu de l’abcès s’écoule. On le constate sur de nombreuses dents que nous avons étudiées. »
 
Depuis que l’homme a pris l’habitude de manger sucré, la carie dentaire est devenue un mal endémique de nos sociétés modernes, c’est-à-dire depuis la préhistoire.
 
Tous nos ancêtres n’étaient pas égaux devant la carie, cependant. Ceux qui s’étaient sédentarisés pour cultiver la terre mangeaient plus de fruits, donc plus de sucres, que ceux qui étaient restés au stade du chasseur-cueilleur.
 
Pendant dix ans, les scientifiques qui ont signé l’article dans PNAS ont étudié les dentitions de cinquante-deux squelettes de la Grotte des Pigeons (photo du bas), près de Taforalt au Maroc oriental. Les gens qui avaient été portés par ces squelettes avaient vécu là, dans une période qui va de 13 700 à 15 000 ans avant aujourd’hui.
 
Tous ces individus sauf trois avaient des caries, dont les cavités avaient remplacé plus de la moitié du volume des dents qui leur restaient à la fin de leur vie. Quelques-uns avaient développé des abcès qui avaient attaqué l’os.
 
Les restes de repas que l’on a retrouvés à côté de ces gens montrent qu’ils consommaient des glands, des pignons de pin et des pistaches. Les escargots semblaient également très prisés. En l’absence quasi-totale d’hygiène dentaire, ces premiers Taforaltais ont certainement développé une flore bactérienne qui produit les acides qui attaquent l’émail des dents.
 
On n’ose imaginer l’haleine fétide que ces gens devaient avoir…
 
Ce qui est intéressant dans le cas de la Grotte des Pigeons, c’est que les caries de ses habitants sont survenues bien avant que la population adopte un mode de vie agricole. Ces habitants n’en étaient pour autant pas moins devenus relativement sédentaires, même s’ils comptaient sur la cueillette pour s’approvisionner en fruits, légumes et plantes comestibles.
 
La grotte a été occupée pendant plusieurs milliers d’années. Une fosse y servait à jeter les détritus alimentaires, fosse dont contenu a permis aux scientifiques de reconstituer l’alimentation de ces gens.
 
Les glands figuraient en bonne place dans leur régime alimentaire, peut-être parce qu’il se laisse stocker et conserver quelque temps. Pour le professeur Humphrey, il pourrait être la cause principale des caries. « Les glands sont propres, faciles à stocker, et contiennent beaucoup de sucres. On pense que ces gens les faisaient cuire, ce qui les rend gluants. Le processus de cuisson devait amorcer la dégradation des sucres, mais le côté gluant de cette nourriture faisait qu’elle se nichait dans les interstices interdentaires et s’y collait. Pour peu que ces gens aient eu des amorces de caries, ils entraient alors dans un cercle vicieux » puisque les cavités se remplissaient de pâte de gland gluante et sucrée.
 
Il est en outre évident que ces paléo-Taforaltais pratiquaient la chirurgie dentaire à des fins culturelles. Dans plus de 90% des cas, une incisive supérieure avait été arrachée, voire les deux. Il se peut donc qu’ils aient également arraché des dents cariées, pour atténuer la douleur des malades, mais on n’en a pas de preuve.
 
« Normalement, on n’a pas de caries graves sur les incisives supérieures. Il devait donc s’agir d’un arrachage rituel. Nous ne savons pas pourquoi ils faisaient ça. Et, bien qu’il est évident qu’ils savaient arracher des dents, nous n’avons aucune preuve qu’ils le faisaient pour des raisons médicales. »
 
Les plus anciennes traces de soins dentaires remontent à environ 6500 ans avant nous. Les premiers dentistes utilisaient de la cire d’abeille pour combler les cavités des caries et éviter que des aliments s’y agglutinent.
 


Vous pouvez à présent arrêter de surfer sur le Web et aller vous brosser les dents.
 


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