Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le livre d'heures de Dom Bosco
  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
  • Contact

Recherche

Archives

16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 02:07

garcon chinois

L'Académie Chinoise des Sciences Sociales relève un mécontentement des Chinois, mais hésite à en analyser toutes les raisons.


Le mécontentement social a nettement augmenté cette année, d’après l’Académie Chinoise des Sciences Sociales.
 
Les habitants des petites villes et des zones rurales sont particulièrement touchés par cette vague d’insatisfaction.
 
Plusieurs indicateurs ont atteint leur plus bas niveau depuis 2006 : satisfaction professionnelle, stabilité de la situation sociale, sommes consacrées aux loisirs.
 
Les gens craignent que l’inflation ne compromette leur avenir.
 
Dans leur publication annuelle sur l’état de la Chine, les académiciens brossent un portrait de la Chine en contraste criant avec les éclats des trompettes triomphantes que sonne le régime au pouvoir.
 
Malgré la croissance phénoménale de la Chine, la confiance des gens dans l’économie s’érode en même temps que celle dans l’aptitude du gouvernement à gérer les affaires économiques, sociales et internationales.
 
Les académiciens mettent cela sur le compte de la crise internationale, plutôt que sur un manque de démocratie ou sur les entraves ressenties à l’ascenseur social.
 
Selon leur analyse, la Chine évolue rapidement d’une société agraire vers une société industrielle, ce qui pousse de plus en plus de paysans à quitter la terre.
 
Sur la question sensible de la répartition des richesses, les académiciens notent que la croissance des revenus est plus rapide à la campagne qu’à la ville – ce qui peut s’expliquer par l’énorme retard des rémunérations dans les campagnes – et que les inégalités s’accroissent.
 
Il est étonnant que les académiciens ne creusent pas plus cette question des inégalités : l’écart entre l’étroite bande côtière, en plein boum, ouverte sur le monde et à l’implantation d’entreprises étrangères, d’une part, et l’immense arrière-pays de la Chine profonde, d’autre part, est criant quand on se déplace en Chine. L’écart entre les capitales provinciales, fortement administrées et dotées d’infrastructures récentes, et les cités secondaires l’est également. Et quand on quitte ces petites villes pour aller dans les villages, on comprend le miroir aux alouettes que représentent les bourses du travail des villes…
 
Moins étonnant est l’absence de remise en cause des régimes politiques locaux, provinciaux et nationaux : l’Académie ne peut se permettre de les critiquer ouvertement. Pour autant, il se passe rarement un mois sans que l’actualité chinoise ne montre des mouvements d’humeur, voire de véritables chasse à l’homme contre les potentats locaux, leurs privilèges et surtout leur arrogance, contre la corruption et les passe-droits, contre l’arbitraire des expropriations, ou contre la réthorique permanente qui se réclame du président Mao tout en piétinant quotidiennement son héritage, ou contre une éventuelle désillusion vis-à-vis d'un système politique daté. Mais l’Académie Chinoise des Sciences Sociales ne peut institutionnellement pas prendre part à ces débats.

 

En revanche, l'inflation, l'augmentation incroyable du coût de la vie par rapport ce qu'avait connu la génération précédente, la crainte de ne pas trouver un travail, le coût de l'éducation des enfants, la question des retraites, et l'explosion du prix de l'immobilier urbain sont identifiés comme facteurs d'inquiétude. 
 
Mais si l'analyse du mécontentement est tronquée, le constat reste...
 


Liens :


Partager cet article
Repost0

commentaires