Más que niños

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 Garçon au pistolet, 1959.
(cliquer sur la photo pour l'agrandir)

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En Espagne, l’exposition photographique Más que niños (« Plus que des enfants »), actuellement ouverte au Palais Royal de La Granja près de Ségovie, donne un portrait de l’Espagne des noires et dures années 1950 et 1960, alors que le pays sortait à peine de la terrible Guerre Civile.
 
L’homme qui a pris ces photographies, Francisco Ontañón, est mort en 2008 à l’âge de 78 ans. Il connaissait bien cette époque : il n’avait que six ans quand son père a été tué à la bataille d’Ebro alors qu’il servait dans l’Armée Républicaine. Sa mère est morte peu après, « le cœur brisé » comme il le disait souvent.
 
Comme beaucoup d’enfants espagnols de cette époque, Francisco Ontañón a dû grandir vite, trop vite, et gagner de l’argent pour aider ses frères et sœurs à le nourrir et à l’élever. Parmi les petits boulots qu’il a faits, il a été coursier à Barcelone. C’est en apportant ainsi des lettres à un studio de photo qu’il a fait connaissance avec le monde de la photographie. Il s’est acheté un appareil bon marché et s’est largement formé en autodidacte. Il y a trouvé sa vocation, et la photographie est devenu son métier quand, âgé d’une vingtaine d’années, il a quitté Barcelone pour Madrid et a commencé à travailler pour l’agence de presse Europa Press.
 
Francisco Ontañón n’a jamais coupé les ponts avec la dureté de sa prime enfance, qu’il a gardée au profond de lui comme un ancrage. Dans son travail de photographe de presse (il a rejoint El País au début des années 1980) comme dans son œuvre personnelle, il s’est attaché à payer la dette qu’il devait à son enfance en tirant le portrait de gens et de familles modestes, montrant tant leur misère que leur dignité à y faire face.
 
La petite partie de son œuvre exposée à La Granja montre l’honneur et le sens artistique de ce photographe.
 
Más que niños. Jusqu’au 16 décembre 2012 à arteSonado, C/ Rey 9, La Granja de San Ildefonso.
www.galeriartesonado.es