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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 07:06

Nauru helico
 

Nauru, île isolée du Pacifique sud, est le plus petit état insulaire du monde. Avec une population totale de 9300 âmes, une superficie de 21,3km², ses paysages de friche industrielle minière et une économie sinistrée depuis la fermeture dans les années 1990 des mines de phosphate qui en avaient fait la réputation, elle n’a pas l’habitude de recevoir beaucoup de visiteurs.
 
Le mercredi 10 août, cependant, les clients du plus grand supermarché de l’île ont eu la surprise de voir un petit hélicoptère biplace venir se poser sur la plage de Capelle, à quelques dizaines de mètres du magasin. Sans autre forme de procès, le pilote est allé faire ses courses, laissant son passager surveiller l’hélicoptère. Mais pendant qu’il était en train de faire son choix dans les rayonnages, la police est arrivée, alertée par cet engin venu d’on ne savait où survoler le territoire sans autorisation et se poser subrepticement à quelques kilomètres de l’unique aéroport de l’île.
 
Devant l’étonnement et les questionnements des policiers, le pilote, un Australien de 24 ans, a expliqué qu’il travaillait sur un bateau de pêche taïwanais en campagne dans les parages (les grands navires de pêche utilisent souvent des hélicoptères pour repérer les bancs de poissons, les récifs et les hauts fonds depuis les airs dans les zones mal cartographiées). Cela faisait soixante-quinze jours qu’il était en mer, il n’en pouvait plus, alors, profitant d’un passage à proximité de l’île, il avait eu l’idée de prendre l’hélicoptère pour venir s’acheter quelques barres chocolatées et du Coca, emmenant son passager pour l’occasion. Après avoir aperçu l’enseigne du supermarché, il avait évité le parking à voitures et avait préféré aller se poser sur la plage, de l’autre côté de la route qui ceinture l’île. Ses emplettes faites, il comptait retourner à bord du bateau taïwanais.
 
Mais la police ne l’a pas entendu de cette oreille. Notre Australien a beau eu s’excuser d’avoir créé un incident, expliquer qu’il n’en pouvait plus d’être cloîtré sur un bateau depuis plus de deux mois, la police nauruane n’a rien voulu savoir. « Il a fallu lui expliquer que ça n’était pas aussi simple que ça », a commenté Rod Henshaw, chargé de communication de la police de Nauru. C’est donc vers la capitale de l’île, Aren, et non vers son bateau que notre Robinson des supermarchés a redécollé, accompagné par un officier de police, tandis que son passager faisait le même trajet en voiture bicolore sous un gyrophare.
 
Tous deux ont été placés en garde à vue pour infraction à la réglementation aérienne. Le gouvernement de Nauru et son autorité aérienne ont accepté de ne pas poursuivre les intrus au pénal, bien qu’ils soient entrés illégalement sur le territoire. Les deux compères ont passé la nuit de mercredi à jeudi en prison, en attendant de passer en jugement correctionnel le jeudi 11 août. Ils encouraient jusqu’à 100 000 $ d’amende. En attendant la libération de son pilote et le paiement de l’amende, l’hélicoptère a été placé sous séquestre, certainement pour la plus grande joie de son propriétaire, de son employeur et du capitaine du bateau de pêche.
 
Si les fabricants de sodas sucrés et de barres chocolatées cherchaient une idée pour leur prochaine séquence publicitaire, ils l’ont !
 


 

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commentaires

D
<br /> <br /> Finalement, la justice de Nauru n'a pas retenu de charges contre le pilote (un Australien vivant en Nouvelle-Zélande) ni contre son passager (un Taïwanais). Mais les autorités de l'île demandent<br /> tout de même qu'il s'acquitte des droits d'atterrissage, qui sont de 4000 dollars néo-zélandais. La compagnie propriétaire de l'hélicoptère accepte de les payer, ce qui lui permettra de récupérer<br /> son hélicoptère, mais l'avenir professionnel du pilote est incertain... Les autorités aériennes néo-zélandaises ont demandé à ce que son brevet de pilote lui soit retiré.<br /> <br /> <br /> <br />
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