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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 01:02

Podemos_secateur.jpg

 

En Espagne, un sondage du Centre de Recherches Sociologiques montre que le nouveau parti Podemos est en passe de devenir le troisième parti politique du pays : 15,3% des sondés lui accordent leur confiance, derrière le Partido Popular (Parti Populaire, 30%) au pouvoir et le Partido Socialista Obrero Español (PSOE, Parti Socialiste des Ouvriers Espagnols, 21,2%).
 
Ce sondage a été réalisé au début juillet, c’est-à-dire avant que Pedro Sánchez soit élu à la tête du PSOE. Il montre que le modèle politique traditionnel espagnol, qui voyait s’affronter depuis le retour de la démocratie en 1970 les deux grands partis à l’exclusion de tout autre, est en train d’évoluer.
 
Au-delà des affinités politiques des personnes interrogées pour chaque parti, le sondage demandait aussi pour lequel de ces partis les sondés voteraient si une élection devait avoir lieu prochainement. Et là, les choses sont beaucoup plus floues : 12,8% pour le PP, 10,6% pour le PSOE, et 11,9% pour Podemos.
 
Carolina Bescansa, maître de conférence à l’Université Complutense de Madrid et analyste politique en chef de Podemos, n’a pas tardé à commenter ces résultats sur la chaîne de télévision Cuatro, le lundi 4 août 2014 : « Il y a, d’une part, la tendance à la chute du système des deux partis, et d’autre part la tendance à la hausse de Podemos. Nous assistons à une prise de pouvoir par le peuple, et elle influe sur la relation qu’ont les gens avec le pouvoir. »
 
Au-delà de cette déclaration somme toute assez convenue et prévisible, s’il est vrai que le système des deux partis a du plomb dans l’aile, les principaux sujets de préoccupation des Espagnols restent le chômage et la corruption, comme le montre aussi le sondage. La crise économique vient en troisième position, et le souhait de voir s’améliorer « les politiciens en général, les partis et les politiques » ne vient qu’en quatrième.
 
Preuve de la désaffection des Espagnols pour leurs deux grands partis, le sondage montre que 67% des interrogés jugent « mauvaise ou très mauvaise » l’action du Parti Populaire au pouvoir, et 70% pensent la même chose du PSOE, actuellement dans l’opposition. Dans la même veine, le premier ministre Mariano Rajoy inspire « peu ou pas du tout » confiance à plus de 85% de ses administrés. Mais Alfredo Pérez Rubalcaba, prédécesseur de Pedro Sánchez à la tête du PSOE, faisait encore pire avec 90%...
 
Carolina Bescansa a beau dire, au sujet du système des deux partis, que « Le temps de la stabilité a changé » et que « la majorité sociale est sur le point de devenir la majorité politique », il n’empêche que la montée de Podemos doit beaucoup au rejet des hommes et des femmes politiques qui ont laissé le pays s’enfoncer dans la crise et la récession.

 

La tactique de prise de pouvoir qui consiste à se présenter comme le coupeur de têtes est vieille comme le monde. Et une fois les têtes coupées, que se passera-t-il ?
 


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