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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 01:46

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Après cinq années de moratoire sur l’exécution des peines capitales au Pakistan, le nouveau gouvernement a décrété la reprise des pendaisons. 
 
En 2008, le précédent gouvernement dominé par le Parti du peuple (PPP) avait adopté par décret présidentiel un moratoire sur les exécutions de prisonniers – la peine de mort restait cependant dans le code judiciaire pakistanais. Mais en juin dernier, après la victoire de la Ligue musulmane aux législatives, le nouveau Premier ministre Nawaz Sharif a annoncé la levée du moratoire.
 
Après cinq années d’inactivité, les bourreaux s’apprêtent donc à reprendre du service. Sabir Masih travaille à la prison central de Lahore, mais c’est dans un parc du centre-ville qu’il a accepté de rencontrer les journalistes de France 24. « On pend les prisonniers sur un terrain à ciel ouvert comme celui-ci », témoigne-t-il pour la première fois devant une équipe de télévision.
 
Sabir est bourreau, un métier qu’il a appris très jeune auprès de son père, bourreau lui-aussi. L’homme a déjà plus de 200 pendaisons à son actif. « Lorsque le prisonnier est amené à l’échafaud, je lui attache les jambes, je lui mets la corde autour du cou puis une cagoule sur la tête. Je lui dis que s’il a une dernière prière à faire qu’il ne la dise pas à haute voix mais dans son cœur », raconte-t-il froidement. « Lorsque j’ouvre la trappe, je ne pense à rien, c’est juste mon travail. Je n’ai rien contre cette personne que je pends. Je n’ai pas de haine, c’est juste un travail. »
 
En septembre 2013, Sabir reprendra ses activités pour un salaire de 100 euros mensuel. Quelque 8 000 prisonniers pakistanais attendent dans les couloirs de la mort. « Je serai occupé tous les jours. Je peux pendre trois à quatre condamnés par jour, je suis déjà allé jusqu'à six », assure-t-il très professionnellement.
 
Au Pakistan, chaque année, 300 condamnations à mort sont prononcées (ce qui en fait presque une par jour). Au moment de l’indépendance du pays en 1947, seuls deux crimes étaient punis de la peine de mort ; désormais, il y en a 27, parmi lesquels des crimes aussi bénins que la cybercriminalité ou celui aux contours aussi vagues que le blasphème. C’est pour cette raison que le nombre des sentences capitales est en forte hausse au Pakistan.
 
La première pendaison depuis les cinq ans d’interruption est prévue à la fin de ce mois d’août 2013. Cent autres exécutions suivront avant la fin de l’année.

 


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