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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 05:43

georgie boers

Le gouvernement géorgien essaie de faciliter l'immigration de fermiers afrikaners chassés par la réforme agraire d'Afrique du Sud. En vain à ce jour.


Des Sud-Africains d’origine européenne pourraient constituer une nouvelle minorité ethnique en Georgie. Soucieuse de redynamiser ses activités agricoles, la Georgie courtise la communauté Boer d’Afrique du Sud qui ne se satisfait pas de la réforme cadastrale : les grandes propriétés établies par leurs ancêtres ou par eux-mêmes vont être démembrées pour qu’une partie soit redistribuée aux noirs. Ces Boers pourraient être tentés de venir s’installer en Georgie, riche en terres arables. C’est du moins le pari que prennent les autorités de Tbilissi en cherchant à les attirer, et avec eux leur savoir-faire agricole moderne et productiviste.
 
Tout le monde n’adhère pas à la démarche, forcément réductrice et simpliste, de Tbilissi.
 
L’opposition conservatrice de Georgie accuse la première dame, Sandra Roelofs, de faire du lobbying au profit des Boers qui partagent son origine néerlandaise. Les paysans géorgiens se demandent pourquoi le gouvernement offre des facilités aux étrangers, au lieu d’aider ses propres ressortissants. Mariam Jorjadze, du syndicat agricole Elkana, a déclaré à la BBC que l’arrivée d’un petit nombre de fermiers boers pouvait procurer d’intéressantes opportunités d’investissement, mais qu’un afflux massif de Boers créerait nécessairement des tensions avec les fermiers géorgiens.
 
L’Union Agricole du Transvaal Sud-Africain s’efforce de vendre l’idée aux Boers mécontents. Selon cet organisme, un millier de Sud-Africains blancs pourraient être tentés de venir s’installer en Georgie. En septembre dernier, une délégation a été reçue en grande pompe par les autorités géorgiennes ; elle a participé aux vendanges, goûté le vin, joué au rugby, et visité l’usine automobile de Rustavi. Le ministre géorgien de l’intérieur, Vano Merabishvili, a donné à chaque membre de la délégation une plaque d’immatriculation personnalisée et un permis de conduire international de la république de Georgie, établis en un temps record de 10 minutes pour prouver que la Georgie s’était affranchie des pesanteurs administratives héritées du soviétisme.
 
L’initiative géorgienne s’est attirée l’attention de sites web prêchant la suprématie blanche, comme par exemple le Conseil des Citoyens Conservateurs (Council for Conservative Citizens) et Stormfront.org, qui y voient une réédition du grand trek des Boers d’Afrique du Sud. Sur ces sites, des commentateurs se demandent si la Georgie est « suffisamment blanche », d’autres rappellent les origines « caucasiennes » des Georgiens tandis que les tenants d’une prétendue suprématie russe mettent l’accent sur les disparités ethniques et religieuses de la population géorgienne.
 
Aussi ridicules et nauséabonds que soient ces commentaires, ils s’appuient sur une réalité : le gouvernement de Tbilissi vante la bonne entente de sa population multiethnique, et une tendance chauviniste a pignon sur rue. Quand le secrétaire du Parti Travailliste Giorgi Gugava s’est ému d’un possible déséquilibre ethnique que créerait l’arrivée des Boers, il n’a fait que dire tout haut ce qu’une bonne partie de son parti pensait tout bas.
 
La Georgie fait également les yeux doux à la minorité turkmène des Meskhètes, qui avaient été déportés en masse en 1944 par Staline après avoir été accusés d’être des traîtres à la nation soviétiques sans autre explication. Depuis 1999, la Georgie accepte de rapatrier les Meskhètes, qu’elle présente comme originaires de Georgie. Un millier seulement sont revenus, et quelque 9000 autres attendent depuis des années que l’administration géorgienne veuille bien examiner leur candidature. On est loin de la célérité administrative vantée aux Boers…
 
Malgré son insuccès à rapatrier les Meskhètes, la Georgie place de gros espoirs dans les Boers. Il reste à savoir si les Boers eux-mêmes cèderont aux sirènes de Tbilissi : à ce jour, aucun des 90 membres des familles des délégués qui avaient visité la Georgie en septembre 2010 ne se sont décidés à venir.
 


 

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