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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 06:28

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La purge à laquelle nous venons d’assister à la tête de l’appareil d’État est-elle le dernier coup de dés du gouvernement le plus impopulaire de la Ve République ?
 
Le nouveau gouvernement n’a pas de majorité à l’Assemblée, à moins que le PS forme une coalition avec d’autres partis. On ne peut pas dire que ce gouvernement ait su s’attirer et s’attacher le soutien du peuple. et pourtant, il va devoir s’atteler à d’importantes réformes auxquelles notre pays a longtemps résisté, ou devant lesquelles il s'est dérobé si l'on préfère, pendant deux décennies.
 
Le story-telling gouvernemental nous présente l’équipe ministérielle – la quatrième des vingt-sept premiers mois du quinquennat Hollande – comme une bande d’amis loyaux à un président prétendument courageux et réformiste et à son premier ministre.
 
Mais la réalité est un peu moins pimpante : l’équipe au pouvoir ne représente ni l’électorat qui a porté François Hollande au pouvoir en 2012, ni bien sûr l’électorat qui n’a pas voté pour lui. Et pourtant, ce gouvernement va devoir lancer plusieurs réformes impopulaires dans les mois qui viennent : déprise de l’état tentaculaire, redécoupage territorial des provinces, allègement des charges qui pèsent sur les entreprises, relance d’une croissance qui ne reviendra pas à coup d’injonctions et de pactes, lutte contre le chômage… dont plusieurs sont à l’opposé des promesses en l’air du candidat Hollande en 2011-2012 et dans lesquelles la lutte des classes n'a plus sa place.
 
Et au-delà de ces défis, le gouvernement va devoir ferrailler contre la gauche traditionnaliste de la France, celle qui reste foncièrement hostile et réfractaire à la social-démocratie ouverte à l’économie de marché que le premier ministre a appelé de ses vœux devant le MEDEF dans son discours de mercredi.
 
La cote de popularité de François Hollande est à 17%, ce qui en fait le plus rejeté de tous les présidents de la République qui se sont succédé depuis 1958. Au Parlement, le gouvernement va devoir s’attirer les bonnes grâces de la quarantaine de députés socialistes contestataires qui se sont reconnus dans les prises de position d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filipetti, qui vienne d’être emportés par la purge… En l’absence de majorité, le gouvernement risque d’être otage des minorités qu’il va chercher à agglutiner à son dernier carré de fidèles. Ce n’est pas la meilleure façon d’aborder une phase de turbulences qui va durer deux ou trois ans au moins.
 
Pour François Hollande, les dés sont jetés. Peut-être pour la dernière fois. À moins qu’il ne se trouve quelque épouvantail à moineaux – ou à pigeons – contre lequel il pourrait mobiliser les foules. Ce n’est pas gagné.
 




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