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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 05:55

Moscou_metro.jpg
 

Dans le cadre de la campagne de décriminalisation du métro tentaculaire de Moscou, la police russe a commencé le samedi 14 septembre 2013 à « identifier et réprimer » les crimes dits ethniques et à procéder à d’innombrables contrôles d’identité de travailleurs migrants.
 
Selon un porte-parole de la police, cette descente massive vise à « identifier et réprimer les crimes et infractions dans toutes les stations de métro de la capitale et dans les territoires adjacents ».
 
C’est ainsi que des dizaines de policiers, dont certains issus des forces anti-émeutes aisément reconnaissables à leur matraque, ont procédé samedi à des contrôles d’identité de masse. Plusieurs passagers du métro ont été arrêtés, dont un bon nombre issus d’Asie centrale ou du Nord-Caucase.
 
Sur Internet, les blogueurs russes ont fait circuler l’information : « Attention aujourd’hui il y a des rafles dans le métro », écrivait par exemple Pavel Pryanikov, un Moscovite. « Je viens de voir la police anti-émeute […] contrôler un passager sur trois. »
 
Le métro de Moscou est l’un des réseaux de transport les plus fréquentés du monde ; il dispose de 200 stations pour la plupart souterraines, s’étire sur plus de 300 km et transporte près de 2,5 milliards de passagers chaque année, selon les chiffres de 2012.
 
Ce réseau reste le moyen de transport le plus rapide et le plus fiable de la capitale russe, dont le réseau routier de surface est totalement saturé et donne lieu à des embouteillages monstrueux.
 
Des associations de défense des droits de l’homme dénoncent le fait que la police moscovite, dont il est de notoriété publique qu’elle se livre à la corruption, s’en prenne régulièrement aux travailleurs migrants qui utilisent le métro. Inversement, les autorités de la ville martèlent que le réseau souterrain agit comme un aimant envers les criminels, les pickpockets, les trafiquants de faux papiers, de drogues et même d’armes.
 
Cette action coup-de-poing de décriminalisation du métro fait suite à la descente musclée du mois dernier contre les ateliers clandestins de la capitale, descente au cours de laquelle ont été arrêtés des centaines de migrants en situation irrégulière.
 
Cette première descente – qui s’était traduite par l’expulsion de centaines d’Asiatiques en situation irrégulière, dont une majorité de Vietnamiens – avait été décidée à la suite de l’agression violente dont avait été victime un policier qui cherchait à arrêter un violeur près d’un marché.
 
Sur les 11,3 millions de travailleurs migrants qui sont entrés en Russie cette année (pour la plupart issus des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale), le Service Fédéral des Migrations estime que 3 millions sont en situation irrégulière, selon une déclaration faite à la fin du mois de juillet.
 
La vague de xénophobie qui accompagne cette immigration saisonnière massive a vite fait de faire l’amalgame entre les crimes de quelques-uns et la situation irrégulière de ces gens. Il faut dire que les vols à l’arraché et les vols de voiture auxquels s’adonnent les « Caucasiens » et les « Tchétchènes » (pour reprendre les appellations des policiers) en plein jour dans les embouteillages favorisent cet amalgame, ainsi que les attentats terroristes de 1977, 1996, 2001, 2004 et 2010 dans le métro, dont plusieurs des auteurs étaient des migrants.
 
Les Moscovites verront dans quelques semaines – à partir des statistiques de la police – si la sécurité du métro de Moscou s’est améliorée.

 


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