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6 mai 2011
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En Suisse, une peinture murale datant de 1530 d’une valeur historique inestimable a été découverte par hasard.
En août 2010, la municipalité de Baar dans le canton de Zoug, en Suisse, s’est résolue à démolir une vieille ferme en ruines du quartier de Leighasse qui avait été construite en 1665. En procédant à un examen attentif de la bâtisse avant qu’elle soit abattue, les archéologues ont découvert qu’elle avait été bâtie en englobant une partie d’une maison encore plus ancienne, dont il n’avait été conservé que deux pièces (une salle de réception et une chambre).
C’est là qu’ils ont découvert un panneau de bois de plusieurs mètres de long, entièrement maculé de suie. Le panneau est tellement grand qu’il a fallu une grue pour l’extraire et l’amener en lieu sûr. L’analyse dendrochronologique du bois a permis de le dater de 1420, ce qui fait du bâtiment antérieur le plus ancien de Baar : il date de la fin du Moyen Âge.
En nettoyant le bois, les archéologues ont eu la surprise d’y découvrir, caché par la suie, une peinture murale dont tout le monde ignorait l’existence. Sa restauration, prestement menée en quelques jours, a permis d’y mettre au jour une scène de crucifixion avec Marie et Joseph au pied de la croix de Jésus, face à trois groupes de personnages parmi lesquels on reconnaît Saint Martin qui avait partagé sa tunique avec les pauvres et Saint Eloi (patron des forgerons) ainsi que divers personnages liés à l’histoire de Baar, dont un porte-étendard, et des vignes.
Le Service archéologique et de la protection des monuments du canton de Zoug a daté la peinture des environ de 1530, d’après son style et sa technique. Elle serait donc contemporaine de la première Réforme protestante. Les spécialistes s’en félicitent : la peinture représente un témoignage historique inestimable d’une maison d’habitation de la Suisse centrale à l’époque de la Renaissance.
Compte tenu de sa taille, le panneau de bois ne peut pas aujourd’hui être exposé dans un musée. Il sera présenté au public, dans un premier temps, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine le 11 septembre 2011, par l’Office de la Préservation Historique et de l’Archéologie.
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