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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 06:26

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Au Colorado, les vendeurs de marijuana (dont l’activité est parfaitement légale dans cet état) gagnent tellement d’argent qu’ils ont un problème : ils ne savent plus où déposer leur argent liquide, tellement ils en ont. La plupart des banques refusent de travailler avec eux.
 
Au point qu’une nouvelle union bancaire s’est créée exprès pour eux : la Fourth Corner Credit Union (union bancaire du quatrième coin) pense ouvrir sa première agence à Denver où les vendeurs pourront mettre en dépôt leur argent liquide, effectuer des paiements électroniques pour rémunérer leurs employés ou payer leurs fournisseurs.
 
L’autorité de contrôle des banques du Colorado lui a délivré le 19 novembre 2014 l’autorisation d’ouvrir. La Fourth Corner Credit Union attend maintenant un numéro de compte auprès de la Réserve Fédérale, numéro qui lui donnera accès à l’ensemble du système bancaire américain.
 
La Réserve Fédérale ne devrait pas le lui refuser, vu qu’elle est obligée de le faire dès lors qu’un état (le Colorado en l’occurrence) a agréé un organisme, et ce même si le commerce de la marijuana reste illégal au niveau fédéral…
 
Enfin, la Fourth Corner Credit Union devra signer un bail pour un local et obtenir une assurance avant de pouvoir ouvrir son agence.
 
Les autorités fédérales américaines ont ouvert la porte à ce genre d’arrangement quand elles ont promulgué le Rapport Cole en 2013. Ce rapport, nommé d’après le Procureur Général adjoint des États-Unis James Cole, prévoit de concentrer les moyens limités de la justice américaine sur huit points particuliers du commerce de la drogue. Par exemple, les produits ne peuvent pas être vendus à des enfants, ce commerce ne doit pas déborder des états où il est légal, et il ne doit pas alimenter des entreprises criminelles telles que des gangs et des cartels.
 
Les détaillants qui respectent ce code ne peuvent pas être inquiétés par la justice. Ils brassent des sommes importantes : un magasin spécialisé dans la marijuana à Denver encaisse 500 000 $ chaque mois (et en paye à peu près 120 000 en taxes chaque mois). Et pour l’instant, en l’absence de banque, ils stockent des piles de billets de banque chez eux ou dans des entrepôts, ce qui ne peut qu’attiser les convoitises et accroître l’insécurité.
 
Les fondateurs de Fourth Corner pensent avoir trouvé la bonne formule pour traverser les champs de mines des législations fédérales. Les agents fédéraux, quant à eux, espèrent que la légalisation des échanges bancaires issus de la marijuana permettra de mieux contrôler les flux d’argent, leur origine et leur destination.
 
Bref, tout le monde est content. Sauf peut-être les acheteurs, qui ne voient que leurs pupilles se dilater, et pas leur compte en banque. Et leurs proches, pour d’autres raisons.
 


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