Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le livre d'heures de Dom Bosco
  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
  • Contact

Recherche

Archives

5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 02:19

princess ashika

Le verdict est tombé dans le procès du naufrage du PRINCESS ASHIKA en 2009 : tous les accusés ont été reconnus coupables.


Aux îles Tonga, le jury a été unanime pour condamner tous les accusés dans l’affaire du ferry Princess Ashika. Après 11h de délibération, il a retenu toutes les charges qui pesaient contre eux ; le verdict est finalement tombé le vendredi 1er avril à 10h20.
 
Le juge a fait placer tous les prévenus en détention à partir du lundi 4 avril. Il n’a autorisé personne à s’exprimer en audience après la proclamation de la sentence.
 
Le ferry Princess Ashika a coulé à 11h55 le matin du jeudi 5 août 2009, entraînant dans la mort 74 personnes dont 2 seulement ont été retrouvées ; les 74 autres restent aujourd’hui portées disparues.
 
Les prévenus étaient John Jonesse (alors directeur de la Shipping Corporation of Polynesia qui opérait le Princess Ashika), Viliami Tu’ipulotu (directeur exécutif du Ministère de la Marine et des Ports), Makahokovalu Tuputupu (commandant du ferry), le maître d’équipage Semisi Pomale, et la Shipping Corporation of Polynesia en tant que personne morale.
 
La Shipping Corporation faisait face à six chefs d’accusation : homicide involontaire par négligence, et cinq autres relatifs au mauvais entretien du navire et à ses défauts de navigabilité. La Corporation et tous les autres prévenus à l’exception du maître d’équipage ont été accusés d’envoyer à la mer un navire en mauvais état à cinq reprises correspondant aux cinq voyages du Princess Ashika, dont le dernier a été fatal.
 
En plus des six chefs d’accusation de sa compagnie, John Jonesse était accusé de falsification et d’usage de faux en écriture, qui sont deux délits distincts en droit tongien.
 
Le maître d’équipage ne faisait face qu’au chef d’accusation d’homicide involontaire par négligence.
 
Le commandant du navire Makahokovalu Tuputupu ainsi que Viliami Tu’ipulotu étaient chacun accusés d’homicide involontaire par négligence, et aux cinq autres chefs d’inculpation relatifs à l’état du navire.
 
Ils ont tous été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation (soit un total de 27 crimes) par le jury. Le juge Justice Shuster a fait confirmer au président du jury que les sentences avaient été votées à l’unanimité.
 
Le juge a également ordonné à la nouvelle direction de la Shipping Corporation of Polynesia de transmettre à la cour un rapport financier arrêté au 1er avril et le rapport financier 2009, ce qui laisse présager qu’il pourrait y avoir d’autres poursuites.

 

Le procès avait commencé le 11 février. Il a vu défiler 29 témoins à la barre. Des photos et des documents relatifs au ferry ont été produites. Après sept semaines de procès, le jury s’est retiré le mercredi 30 mars pour délibérer et a rendu son jugement le 1er avril après 11h de délibéré. C’est de loin le plus gros procès jamais organisé aux îles Tonga.
 
Les condamnés et leurs défenseurs ont choisi de ne faire aucun commentaire sur la sentence.
 
Contactée par le quotidien Taimi, Mme Anga’aefonu Sulaki, qui a perdu son mari et deux de ses filles dans le naufrage, a déclaré en pleurs : « Je suis contente, je suis satisfaite de la décision du tribunal. Mon fils vient juste de m’apprendre que tous les accusés sont reconnus coupables, et oui je pense à eux et à leurs familles, mais en même temps c’est quelque part un réconfort pour nous les familles des victimes de savoir que c’est par leur faute que le Ashika a coulé. Ils savaient que le bateau n’était pas en état de prendre la mer mais il l’ont acheté, ils l’ont utilisé, et ils ont tué les nôtres. »
 
John Jonesse a écopé de cinq ans de prison ferme. Vilami Tu’ipulotu a été condamné à la même peine mais assortie de trois ans de sursis.
 
Le maître d’équipage Semisi Pomale a lui aussi bénéficié d’un sursis de 3 ans sur sa condamnation de 5 ans, ainsi que le commandant Maka Tuputupu, qui a écopé de quatre ans de prison dont trois et demi avec sursis.

 

Il risquaient tous 25 ans de prison.
 
Aminiasi Kufu, ajoint du Procureur Général du Royaume de Tonga, déplore que la peine la plus légère ne fasse que 6 mois ferme. Il note également la relative clémence des condamnations, qu’il trouve incohérentes avec la gravité des faits. Lundi, il annonce sa volonté d’en référer au Procureur Général pour savoir si, en fin de compte, la Couronne ne fera pas appel des sentences.
  


Partager cet article
Repost0

commentaires