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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 13:49

Torvosaurus_gurneyi.jpg

 

Au Portugal, des scientifiques ont identifié ce qu’ils pensent être le fossile du plus grand prédateur à avoir jamais arpenté l’Europe.
 
Ses restes ont été déterrés à Praia da Vermelha, juste au nord de Lisbonne. Connu sous le nom latin de Torvosaurus gurneyi, il devait faire 10m de long et peser 4 à 5 tonnes.
 
Il s’agissait d’un théropode – un dinosaure qui se tenait debout sur ses pattes arrière – carnivore. D’aucuns le compareraient au célèbre tyrannosaure, mais le torvosaure est beaucoup plus ancien : il vivait à la fin du Jurassique, il y a quelque 150 millions d’années, alors que le T-Rex vivait au Crétacé, environ 80 millions d’années plus tard, de sorte que le torvosaure était déjà un fossile quand le tyrannosaure régnait en haut de la chaîne alimentaire terrestre.
 
Plusieurs parties fossilisées de son corps ont été retrouvées à Praia da Vermelha, et plus précisément dans les fouilles de Lourinha, une formation rocheuse riche en fossiles de toute sorte (on y a même retrouvé des œufs et des embryons fossilisés).
 
Parmi les parties retrouvées du Torvosaurus gurneyi figure une partie de crâne avec une mâchoire portant encore une canine de 10cm. Selon les spécialistes, il serait différent du Torvosaurus tanneri, son cousin d’Amérique du Nord découvert dans la formation de Morrison. Les deux espèces pourraient descendre d’un ancêtre commun et se seraient différenciées après leur séparation sur les deux continents.
 
Christophe Hendrickx, l’un des auteurs d’un article paru dans Plos One, explique : « Il y a cent cinquante millions d’années, le Portugal s’était déjà détaché de l’Amérique du Nord. Cela signifie que le mécanisme de spéciation avait déjà pu produire ses effets, et c’est pourquoi nous avons une nouvelle espèce de torvosaure en Europe. »
 
La taille de la canine du Torvosaurus gurneyi laisse à penser qu’il occupait le haut de la chaîne alimentaire à l’époque où il chassait dans ce qui allait devenir la péninsule ibérique, qui baignait alors dans une ambiance tropicale de forêts, de lacs et de rivières dans lesquels évoluaient de nombreux herbivores et leurs prédateurs.
 
Le Torvosaurus gurneyi était cependant beaucoup plus petit que les Carcharodontosaurus, Giganotosaurus et autres Tyrannosaurus découverts ailleurs dans le monde et qui datent tous du Crétacé.
 




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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 07:35

Mohenjo_daro.jpg

 

À l’instar des cités mayas d’Amérique centrale, les « mégacités » de l’Âge du Bronze dans la vallée de l’Indus, entre le Pakistan et le nord-ouest de l’Inde, ont périclité vers le 20e et le 21e siècles av. J-C à la suite d’un changement climatique.
 
Les récentes études menées par une équipe d’archéologues et de scientifiques de l’Université de Cambridge et de l’Université Hindoue de Banaras (Inde) montrent que ces cités préhistoriques ont été abandonnées à cause d’une sécheresse persistante, qui a duré près de 200 ans dans la vallée de l’Indus. Elles ne s’en sont jamais remises, entraînant le rapide déclin des brillantes civilisations qu’elles avaient vu éclore dès l’Âge du Bronze.
 
Cette découverte corrobore d’autres preuves, établies par d’autres scientifiques qui ont étudié les sédiments du fond de la Mer d’Arabie et du Golfe d’Oman ainsi que des stalactites de grottes situées dans le nord-est de l’Inde et au sud de la péninsule arabique.
 
Il est désormais plus que probable que la sécheresse qui a sévi à cette époque a contribué à l’effondrement de la civilisation de la Vallée de l’Indus, de l’ancien Empire Akkadien (en Mésopotamie), de l’Ancien Royaume d’Égypte et peut-être aussi des premières cités de l’Âge du Bronze en Grèce.
 
David Hodell, professeur en paléoclimat à l’Université de Cambridge, explique : « Nos preuves montrent que cette sécheresse, probablement due à de fréquentes absences de la mousson, a été la plus intense sur la période de 5000 ans que nous avons étudiée. »
 
Les chercheurs en sont arrivés à cette conclusion en analysant les sédiments du fond d’un lac asséché près de la capitale indienne, New Delhi, qui n’est à une soixantaine de kilomètres de la frange orientale du bassin de la civilisation de la Vallée de l’Indus. Ils ont reconstitué une part de l’histoire locale du climat en analysant les isotopes de carbonate de calcium contenus dans les coquilles d’escargots qui ont vécu là entre 6500 ans et 1500 ans avant nous. Ces isotopes reflètent ceux des eaux du lac au moment de la vie de ces escargots, c’est-à-dire à l’époque où ils ont secrété leur coquille.
 
L’eau chargée en isotopes 16 de l’oxygène s’évapore plus vite que celle chargée en isotopes 18 : c’est ce qui a permis aux scientifiques de reconstituer les variations de l’évaporation du lac sur une période significative. C’est ainsi qu’ils ont repéré la grande sécheresse qui a duré deux siècles dans le nord-ouest de l’Inde, entre 2100 et 1900 av. J-C.
 
De manière symptomatique, c’est à cette même période qu’ont rapidement périclité les mégacités de la Vallée de l’Indus (dont certaines avaient jusqu’à 100 000 habitants). Leur population s’est brutalement effondrée et leur civilisation urbaine, vieille de cinq siècles, n’y a pas résisté.
 
Ces études, qui corrèlent chronologiquement les variations paléoclimatiques avec l’histoire des civilisations anciennes, permettent de mieux comprendre comment ces civilisations se sont adaptées – ou ont disparu – sous l’effet des changements climatiques.
 
Les grandes cités, en particulier, ne pouvaient survivre que grâce à un réseau d’échanges avec les campagnes agricoles qui les entouraient. Quand ces campagnes voyaient leur production se tarir du fait de la sécheresse, la survie de la mégapole ne devenait plus tenable et la population préférait s’émietter en petits groupes pour pouvoir survivre.
 
Ces recherches sont l’objet d’un article du journal Geology.
 


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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 06:57

Alizay.jpg

 

À Alizay, en Haute-Normandie, un chantier de fouilles révèle une embuscade de l’Âge du Bronze.
 
Les victimes étaient probablement des humains en train de franchir un gué artificiel, fait de blocs de calcaires posés dans le lit d’un marigot aujourd’hui disparu près de la Seine. D’autres s’étaient apparemment mis au sec sur une éminence de terre, à une centaine de mètres en aval. Les deux attaques n’ont d’ailleurs peut-être pas eu lieu le même jour.
 
Qu’avaient fait ces humains ? Que transportaient-ils ? Qui étaient leurs assaillants ? Les archéologues n’ont rien retrouvé d’eux. Mais le site de leur mort brutale est jonché de quelque cinq cents balles de fronde, en pierre, tellement éparpillées sur les deux sites qu’il est très improbable qu’il s’agisse d’un ancien dépôt de projectiles. Ces balles d'environ 70g avaient été tirées à la fronde, et en masse, vers 1600 av. J-C, à l’Âge du Bronze. Certaines portent encore des traces de choc, d’autres s’étaient enfoncées dans la boue, d’autres encore s’étaient cassées en tombant sur des cailloux : toutes avaient donc été lancées avec force.
 
Pour Cyril Marcigny et ses collègues de l’INRAP, la répartition des balles prouve que le gué et le monticule étaient les cibles des tireurs, et l’hypothèse du guet-apens est la plus vraisemblable.
 
Cette embuscade est l’une des plus anciennes connues : une autre a été découverte en Allemagne, à Tollense, mais elle est plus tardive et date de 1200 ans av. J-C. Mais ce n’est pas parce qu’on ne sait pas ce qui se passait entre les groupes humains en 1600 av. J-C que la période était calme et paisible : un charnier de cette époque a été retrouvé à Wassenaar, près de La Haye aux Pays-Bas, qui contient les restes du plusieurs individus décédés de morts violentes.
 
Le mythe du bon sauvage, ou du bon homme préhistorique, en prend encore un coup… si l'on ose dire.
 


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