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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 09:23

Chinafrique

La Chine se targue d'évincer les puissances occidentales de l'Afrique. Obnubilée par son bras de fer avec ce qu'elle appelle les anciennes puissances coloniales, elle en oublie les Africains, pourtant premiers concernés.

 

(La photo ci-dessus est celle de la couverture du livre "La Chinafrique, Pékin à la conquête du continent noir" de S.Michel et M.Beuret, aux éditions Grasset)


Ce n’est un secret pour personne : la Chine investit massivement en Afrique et y installe des centaines de milliers d’expatriés, en construisant pour cela des infrastructures dont les pays d’accueil profitent. Au point que, dans certaines villes, la présence chinoise étonne les Européens par son importance.
 
Grâce à l’aide de Pékin, l’Afrique sort de la période pessimiste qui avait fait suite à son accession à l’indépendance. Elle n’est plus le « continent oublié, » comme elle se qualifiait elle-même, elle vit un boum économique sans équivalent dans les décennies passées, c’est-à-dire de mémoire d’homme.
 
En Europe, précisément, les réactions sont diverses face à l’implantation chinoise ; elles sont souvent mâtinées de souvenirs du passé qu’ont entretenu les capitales européennes avec le continent noir. Elles ne sont pas non plus sans rappeler la perception souvent dévalorisante que les Européens ont de la Chine.
 
En France, où la condamnation du fait colonial des siècles passés se décline de manière manichéenne en lutte politique contemporaine, le débat est étouffé : se plaindre de l’éviction des Français par les Chinois revient à prôner le maintien de la « Françafrique » et de la mainmise parisienne sur les coteries africaines. Très symptomatiquement, les études publiées sur le désengagement de la France de ce qui était jadis son pré carré francophone au profit des USA, de l’Inde et de la Chine mettent l’accent sur les errements de la politique africaine de la France, sans se préoccuper de ce qu’en pensent les Africains eux-mêmes, réduisant ainsi le débat à la très étroite scène politique parisienne – justifiant par là que ce débat n’a rien à faire en Afrique et n’intéresse ni les citoyens africains ni, souvent, leur homologues français.
 
L’Allemagne, dont le bref épisode colonial s’est brusquement arrêté en 1918 par la confiscation pure et simple de ses comptoirs, n’a ni ces scrupules ni ces entraves à sa politique étrangère. Ses industries et ses investisseurs s’intéressent ouvertement à l’Afrique sans être immédiatement taxés de collusion avec tel ou tel régime, et sans être immédiatement soupçonnés de corruption ni de néo-colonialisme. Ce faisant, ils entrent en compétition avec les Chinois. Récemment, la radio allemande « Deutsche Welle » (qui a ouvert deux rubriques dédiées à l’Afrique et à l’Afro-presse… alors qu’elle n’en a ni pour l’Asie ni pour l’Amérique) a cité les propos du PDG d’une grande entreprise sidérurgique allemande : « Nous ne pouvons pas laisser l’Afrique aux Chinois », déclenchant ce faisant une réaction très vive du Quotidien du Peuple, l’organe officiel du Parti Communiste Chinois.
 
L’article que publie ce quotidien montre l’emploi fort peu diplomate que fait Pékin du passé colonial des puissances européennes (oubliant de ce fait que l’Allemagne n’est que pratiquement pas concernée, mais passons sur ce raccourci historique si typique des régimes communistes). Après avoir dressé une vision volontairement exagérée de l’épopée africaine de l’Europe (invasion par les tanks – rappelons que la colonisation de l’Afrique s’est faite bien avant l’apparition de ces engins – exploitation capitaliste unilatérale des ressources naturelles, mainmise des grandes entreprises européennes sur les marchés des télécoms, comportement hautain de maîtres du monde, etc.), le Quotidien du Peuple fait le panégyrique de la politique africaine de Pékin avec un cynisme qui fait froid dans le dos, confirmant par là ce qu’on lit dans la presse africaine, américaine et européenne.
 
D’abord, la Chine n’est intéressée que par les aspects commerciaux de ses investissements : elle ne les subordonne jamais à des questions relatives au respect des droits de l’homme par les régimes des pays hôtes, elle ne cherche pas à lutter contre la corruption de ces régimes, et se défend de se livrer à une quelconque ingérence dans leur politique : autant de critiques ouvertes du comportement que Pékin prête aux Européens, non sans raison.
 
Ensuite, l’implantation en Afrique de travailleurs chinois est une façon de délocaliser certaines entreprises manufacturières chinoises pour leur permettre de contourner de prétendues barrières commerciales. Ce dernier argument a de quoi laisser pantois l’habitué du « made in China » omniprésent dans les rayons de nos supermarchés et concerne plutôt la pénétration des marchés africains, sensés être aux mains des entreprises européennes.
 
Et l’Afrique, dans tout cela ? Qu’en pensent les principaux intéressés ? Le Quotidien du Peuple n’évoque que les perspectives d’investissement qu’apportent les Chinois, mais fait l’impasse sur la réalité sur place, laquelle montre que les ressortissants chinois ne sont pas aussi bienvenus en Afrique que les capitaux de Pékin.
 
Les Africains reprochent aux Chinois d’importer leurs habitudes de travail et la brutalité de leurs méthodes de management héritées de la faiblesse du droit du travail en Chine. Les contremaîtres et les cadres chinois n’ont pas l’habitude de se préoccuper du sort des travailleurs pauvres, chez eux comme en Afrique, mais sur le continent noir ce mépris n’est pas sans rappeler le comportement des anciens colonisateurs – il constitue même une nette régression. Des incidents ont récemment éclaté au Nigeria et en Zambie, pourtant cibles d’investissements massifs de la part de Pékin.
 
Un autre travers des Chinois tient à leur incapacité à s’intégrer dans un tissu social existant : ils vivent souvent en circuit fermé, dans des quartiers construits pour eux, dotés d’écoles chinoises et de services de santé où l’on pratique la médecine traditionnelle chinoise. Fort peu de Chinois apprennent la langue locale ; ils ne communiquent qu’entre eux, et se contentent de quelques ordres simplistes pour parler aux Africains. Les travailleurs chinois ne vivent pas leur expatriation comme le départ d’une nouvelle vie, mais comme une occasion d’amasser en quelques années plus l’argent qu’ils ne pourraient en gagner en restant en Chine. Mais ils ont dans l’idée de revenir dans leur pays.
 
Pour certains travaux peu qualifiés, les Chinois commencent à préférer traiter avec leurs ressortissants plutôt que de recourir à la main d’œuvre locale : c’est par exemple le cas du transport routier au Nigeria, où les conducteurs de camion africains se retrouvent au chômage parce que des Chinois conduisent en Afrique des camions chinois au profit des entreprises chinoises… Autant dire que l’Africain concerné commence à se sentir un étranger dans son propre pays, voire un laissé-pour-compte des traités passés par son gouvernement avec Pékin. L’emploi salarié est chose rare en Afrique, et on peut comprendre que son accaparement par des étrangers au continent ne plaît pas aux oubliés de la croissance dont Pékin se targue.
 
Cette façon de vivre en circuit fermé en développant une économie propre à leurs implantations en terre étrangère n’est pas sans rappeler les troubles qu’avaient connues, il n’y a pas si longtemps, les communautés chinoises en Océanie et dans certains pays d’Asie (Singapour, Cambodge, Malaisie, Philippines) où elles étaient accusées de ruiner des pans entiers du commerce traditionnel et de certaines industries – textiles en particulier – en se les accaparant.
 
Enfin, il est à noter que la non-ingérence dont se prévaut Pékin n’est parfois qu’une façade : des armes et des munitions de fabrication chinoises ont ainsi été retrouvées au Darfour, en violation complète de l’embargo des Nations-Unies. Parallèlement, des voix s’élèvent un peu partout dans le continent pour dénoncer la corruption à laquelle s’adonnent les entrepreneurs chinois pour pouvoir s’installer, pour que l’on ferme les yeux sur leurs infractions aux lois et aux codes du travail des pays d’accueil, ou pour que leurs ressortissants bénéficient de passe-droits… L’on comprend mieux pourquoi Pékin ne cherche pas à lutter contre la corruption de certains régimes africains, puisqu’elle en profite – comme d’autres, du reste.
 
Autant de questions qui devraient interpeller Pékin sur la pérennité de ses investissements et sur l’avenir de ses relations avec les Africains, questions qui n’ont rien à voir avec l’Europe mais qui concernent directement les Africains eux-mêmes, questions enfin auxquelles Pékin est aujourd’hui incapable d’apporter la moindre réponse, obnubilée qu’elle est par sa lutte d’influence contre les capitales occidentales.
 


Liens vers nos précédents articles :

 

Liens vers les articles de Deutsche Welle :

 

Liens vers les articles du Quotidien du Peuple :

 


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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 02:03

Ijavto

Au sortir de la crise, l'industrie automobile russe continue sa restructuration. AvtoVAZ, qui devrait être contrôlé par Renault-Nissan, reprend Ijavto.


Le premier constructeur automobile russe AvtoVAZ rachètera son concurrent Ijavto en 2011 pour commencer à produire les voitures de ses associés Renault et Nissan à Ijevsk à partir de 2013 ou de 2014, a annoncé vendredi le directeur d'AvtoVAZ, Igor Komarov.
 
« AvtoVaz financera le rachat de 100% des parts du Groupe automobile unifié (OAG, propriétaire d'Ijavto) en 2011. La mise en œuvre d'un projet de modernisation d'Ijavto lancé par AvtoVAZ en partenariat avec le groupe Renault-Nissan permettra de régler les problèmes sociaux en Oudmourtie et de créer de nouveaux emplois », a indiqué M.Komarov dans un communiqué.
 
L’Oudmourtie est une région de l’Oural située à un millier de kilomètres à l’est de Moscou. En août 2009, en pleine crise financière, Ijavto, qui assemblait notamment des voitures de marque Kia à partir de composants importés, s’était déclaré en cessation de paiement. Endetté à hauteur de 11,3 milliards de roubles (247 millions d’euros), Ijavto avait informé les services de l’emploi d’Ijevsk, capitale d’Oudmourtie, son intention de licencier 2500 de ses 5330 employés, ce qui avait déclenché une série de troubles sociaux.
 
Le rachat d’Ijavto par AvtoVAZ, plusieurs fois annoncé avant la crise mais jamais concrétisé jusqu’à aujourd’hui, devrait permettre la modernisation du site et son redémarrage.
 
« Cette année, nous y produirons nos modèles traditionnels (Lada). Ensuite nous y transférerons la production des Lada Samara. En 2013 ou 2014, des modèles des marques Renault et Nissan, de même que nos nouveaux modèles viendront s'ajouter à cette liste », a indiqué M.Komarov.
 
AvtoVAZ investira 7 milliards de roubles (172 millions d’euros) dans la modernisation de l'appareil de production d'Ijavto grâce à un crédit de la Sberbank, selon M.Komarov.
 
La Sberbank, qui détient 51% de Ijavto, le consortium russe Rostekhnologuii, propriétaire de 24,99% d'Ijavto, et le groupe AvtoVAZ ont signé vendredi un protocole d’accord sur le développement à long terme et la modernisation de l'usine d'Ijevsk.
 
La Sberbank est le créancier principal d'Ijavto qui lui doit 8,25 milliards de roubles (202,8 millions d’euros).
 
Avant la crise financière, la Russie était considérée comme le marché le plus porteur d’Europe et les constructeurs étrangers s’y bousculaient.
 


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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 23:28

Amelia Earhart

Le mystère de la disparition de l'aviatrice Amelia Earhart a peut-être été résolu dans les îles Kiribati.


On a peut-être retrouvé la trace de l’aviatrice Amelia Earhart, soixante-treize ans après sa mystérieuse disparition au cours d’une tentative de tour du monde en avion.

 

Selon le numéro du mardi 14 décembre du quotidien britannique Daily Telegraph, une expédition lancée par l’association The International Group for Historic Aircraft Recovery (TIGHAR en abrégé, groupe international pour la réhabilitation des avions historiques) a exploré une partie de l’île inahibitée de Nikumaroro, ancienne colonie britannique relevant aujourd’hui de la République de Kiribati (anciennes îles Gilbert).

 

Les chercheurs y ont trouvé un ossement humain, un couteau de poche de la même marque que celui apparaissant sur l’inventaire de l’avion d’Amelia Earhart, et quelques autres débris datant des années 1930.

 

« L’os est en cours d’analyse dans les laboratoires d’anthropologie moléculaire de l’université de l’Oklahoma pour voir s’il contient de l’ADN humain » rapporte le Daily Telegraph en faisant référence aux propose de Ric Gillespie, directeur de l’association. « Si on arrive à extraire un ADN humain, on en comparera la séquence à celle d’Earhart. »

 

L’hypothèse la plus couramment admise de la disparition en juillet 1937 de l’aviatrice est que son appareil, un Lockheed Electra modèle 10E spécial, est tombé en panne sèche et s’est écrasé dans l’Océan Pacifique au cours de son trajet vers l’île Howland.

 

Toutefois, le TIGHAR pense que l’avion d’Amelia Earhart avait assez d’essence pour atteindre Nikumaroro ; l’aviatrice et son copilote Fred Noonan aurait pu survivre quelque temps sur l’île avant d’y succomber des suites d’une blessure infectée, d’un empoisonnement par la nourriture, ou de soif.

 

Ric Gillespie a déclaré au Daily Telegraph que « la prochaine expédition sur l’île mettra en œuvre des robots sous-marins pour explorer les fonds marins à l’ouest de l’atoll dans l’espoir d’y retrouver des grosses pièces de l’avion, telles que les moteurs, qui auraient résisté à l’assaut des vagues. »

 

Amelia Earhart avait été la première femme à recevoir la Distinguished Flying Cross pour avoir été la première aviatrice à traverser l’Océan Atlantique en solitaire.

 


 

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