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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 10:20

Laogai.jpg

 

On cherchera en vain la moindre trace de cette nouvelle dans le quotidien du parti Communiste Français : le vendredi 15 novembre 2013, le Parti Communiste Chinois a décidé d’abolir le système de « rééducation par le travail » qui lui permettait, depuis 1957, d’envoyer et de détenir dans des camps de travaux forcés tous les opposants au régime et toute personne accusée d’être un fauteur de trouble à l’ordre social, et ce sans aucun jugement ni aucune forme de procès.
 
La mesure fait partie des « réformes concrètes » décidées lors du troisième plénum du Parti communiste qui s'est tenu à huis clos à Beijing du 9 au 12 novembre. Elle n'a rien de spontané et était annoncée depuis plusieurs mois, comme le prouvent les liens en bas de page.
 
L’abrogation du système, la libération de tous les détenus et la fermeture des camps devraient prendre quelques semaines. L’agence de presse Xinhua avance la date de fin décembre.
 
Faisant fi des nombreux cas de détention arbitraire et, souvent, injustifiée qui ont fleuri dans la presse et l’Internet chinois ces dernières années, la même agence Xinhua rappelle à qui veut l’entendre que « les personnes détenues dans les camps de travail sont généralement des toxicomanes qui suivent un traitement ou d'autres pour lesquels l'acte répréhensible qu'ils ont commis ne constitue pas un crime. »
 
Et l’agence de faire venir à la barre un certain nombre d’experts qui s’interrogent sur les « peines de substitution » qu’il conviendra de mettre en place, sur l’utilisation de « systèmes correctionnels communautaires pourront remplacer efficacement le Laogai » (abréviation de 劳动改造 láodòng gǎizào, « rééducation par le travail »), et sur l’accueil que les populations locales réserveront aux occupants des anciens camps.
 
La « rééducation par le travail » était prétexte à faire travailler les détenus sans leur verser de salaire : c’est ainsi que les administrations des camps s’étaient muées en PME dont les seules rémunérations et charges sociales étaient les salaires des garde-chiourme…
 
Le manuel de procédure criminelle du Laogai n’en faisait d’ailleurs pas mystère : « La tâche essentielle de nos installations du Laogai est de punir et réformer les criminels. Pour définir concrètement leurs fonctions, elles remplissent leurs tâches dans les trois domaines suivants :
1. punir les criminels et les garder sous surveillance.
2. réhabiliter les criminels.
3. Faire participer les criminels au travail et à la production, créant ainsi de la richesse pour la société.
Nos installations du laogai sont à la fois des services de l'État et des entreprises spécialisées. »
 
Qui était concerné ? Les règlements de sécurité publique de la République populaire de Chine sont (ou plutôt : étaient) explicites : « Les catégories suivantes de personnes peuvent être embauchées pour être éduquées par le travail : les contre-révolutionnaires et réactionnaires antisocialistes dont les crimes sont mineurs et ne font pas l'objet d'une poursuite criminelle et qui ont été renvoyés des administrations du gouvernement, des organismes, entreprises, écoles et autres unités, et n'ont aucun moyen de gagner leur vie. »
 
La fermeture de cette abomination est un pas important vers la reconnaissance de tous les Chinois comme êtres humains qui ont les mêmes droits de l’Homme que les autres. Quoi qu’en pense le Parti de la pensée unique.

 


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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 07:03

Tsakhiagiin_Elbegdorj.jpg

 

Lors de sa récente visite en Corée du Nord, le président de la Mongolie, Tsakhiagiin Elbegdorj, a laissé bouche bée les étudiants de la prestigieuse Université Kim Il-sung de Pyongyang quand il leur a déclaré, sans préparation, qu’ « aucune tyrannie ne dure éternellement ».
 
D’après la transcription de son discours postée sur le site de la présidence mongole le vendredi 15 novembre, Tsakhiagiin Elbegdorj a lancé aux étudiants : « C’est le souhait de tout le monde que de vivre libre, c’est une motivation éternelle. »
 
Contrairement à toute attente, le président mongol n’a pas rencontré son homologue nord-coréen (la photo le montre à sa descente d’avion, accueilli par Kim Yong-nam, président de l’Assemblée Populaire Suprême) au cours de son déplacement ; il se raconte à Oulan-Bator que la publication de son discours aurait rendu Kim Jong-eun d’humeur boudeuse…
 
« La liberté confère à tout être humain la possibilité de découvrir et de réaliser ses potentialités et ses opportunités pour améliorer sa condition. Elle mène toute société humaine vers le progrès et la prospérité », a notamment déclaré le président devant un amphithéâtre d’étudiants médusés. « La Mongolie chérit les droits fondamentaux de l’Homme : la liberté d’expression, le droit d’association et de rassemblement, le droit de vivre selon ses propres choix… Les Mongols ont coutume de dire "mieux vaux vivre selon ses propres choix, même si c’est dur, plutôt que de vivre selon les choix des autres, même si c’est facile". » - un discours qui n’a assurément pas cours en Corée du Nord mais qui résume remarquablement un des grands traits de la mentalité mongole.
 
Le président Tsakhiagiin Elbegdorj ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a indirectement appelé le régime nord-coréen à renoncer à ses ambitions nucléaires : « Il y a vingt-et-un ans de cela, la Mongolie s’est déclarée zone libre dénucléarisée. Les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont confirmé par écrit le statut de la Mongolie. »
 
Pour faire bonne mesure, il a également rappelé que la Mongolie avait aboli la peine capitale en 2009, alors que la Corée du Nord perpétue aujourd’hui encore sa pratique de l’exécution publique.
 
Après son discours, le président Tsakhiagiin Elbegdorj s’est proposé de répondre à toutes les questions, mais aucune n’est venue, bien qu’il ait reçu des applaudissements nourris. Son secrétariat précise sur le site : « La Corée du Nord lui avait communiqué le sujet de son discours, à savoir la politique extérieure de la Mongolie et les relations entre la Mongolie et la Corée du Nord, mais lui avait demandé de ne pas prononcer les mots "démocratie" et "économie de marché". »
 
Le président Tsakhiagiin Elbegdorj est un ancien journaliste, fondateur en 1990 du quotidien Ardchilal, le plus grand journal de Mongolie à capitaux privés. Cette même année, il avait joué un rôle central dans les manifestations prodémocratiques qui ont entraîné la chute du pouvoir communiste. Il a ensuite été élu député puis, en mai 2009, cinquième président de la Mongolie.
 
Il s’est rendu en visite officielle en Corée du Nord du 28 au 31 octobre 2013, mais ses espoirs d’être le premier dirigeant étranger à rencontrer Kim Jong-eun se sont vite évaporés. Il fait dire qu’il avait fait ce qu’il fallait, avec un courage et un franc-parler que bien peu d’autres dirigeants auraient eu.

 

L'esprit de Gengis Khan n'est pas mort…

 


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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 01:39

Mohammed_Fares.jpg

 

Des rebelles islamistes irakiens affiliés à Al-Qaeda se sont excusés : ils ont coupé la tête à une personne qui n’était pas la bonne.
 
L’affaire a eu lieu en Syrie : les excités du mouvement al-Sham se sont dits désolés d’avoir décapité un de leurs collègues en extrémisme au lieu d’un de leurs ennemis. Ils ont appelé à la compréhension et au pardon.
 
Dans une vidéo postée sur Internet, ils avaient pourtant fièrement brandi la tête barbue qu’ils venaient de couper près d’Alep. Elle appartenait à un homme présenté comme un militant sunnite de la milice Shia, favorable à Bashar el-Assad.
 
Mais il s’est ensuite avéré que la tête était celle d’un militant d’Ahrar al-Sham, milice islamiste sunnite qui combat aux côtés des rebelles.
 
L’enquête a établi (sans preuve matérielle) qu’il s’agissait de Mohammed Fares (à gauche sur la photo), un des chefs d’Ahrar disparu il y a quelques jours après avoir été blessé lors d’une attaque sur la Base 80 de l’armée syrienne, près d’Alep.
 
En commentant sa bévue, le chef d’Ahrar al-Sham a rappelé que Mahomet prônait le pardon au nom d’Allah.
 
C’est bien connu : on a le droit de décapiter les gens, mais personne n’a le droit de vous rendre la pareille.

 


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