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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 07:54

iroha_uta.jpg
 

Au Japon, le texte d’une chansonnette, baptisée « iroha uta » (いろは歌, ce qui signifie « chant ABC »), traditionnellement utilisée pour apprendre à écrire au cours préparatoire, a été découvert sur un tesson de poterie antique. Il s’agit du plus vieil exercice d’écriture connu de toute l’archéologie japonaise.
 
L’assiette sur laquelle figure ce petit texte a été déterrée en 1983 sur le site de Horikawa-in (堀河院), une ancienne résidence de Kyōto qui appartenait à la noble famille des Fujiwara. Elle date du XIIe ou du XIIIe siècle. Elle avait été remisée dans un tiroir sans être sérieusement examinée, jusqu’à l’année dernière.
 
L’assiette de terre cuite ne mesure que 9cm de diamètre et est profonde de 1,5cm. Le texte de la chanson est écrit sur le dessous, 10 de ses 47 caractères hiragana sont difficiles à deviner (le contraste de l’image ci-dessus a été artificiellement forcé) et 4 sont manquants, mais les 33 autres sont assez bellement lisibles.
 
L’écolier, dont les chercheurs pensent qu’il s’agissait d’un enfant, semble avoir manqué de place pour écrire tout le syllabaire et est revenu à son point de départ pour écrire la dernière ligne de la chanson.

 

L’assiette est exposée au Musée Archéologique de la Ville de Kyōto jusqu’au 28 juillet.

 


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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 04:13

Krasnosamarkskoie.jpg
 
Depuis la nuit des temps, l’apprentissage des méthodes ancestrales de lutte fait partie des rites de passage des adolescents russes. Mais une découverte archéologique amène à se demander si, à l’Âge du Bronze, ces rites n’exigeaient pas des garçons destinés à la chasse ou à la guerre qu’ils fassent des sacrifices.
 
Au début, les archéologues Dorcas Brown et David Anthony sont restés perplexes. En fouillant le site de Krasnosamarkskoïe, situé dans la région de la Volga et qui date de l’Âge du Bronze, ils ont déterré les ossements d’au moins 51 chiens et 7 loups. Tous avaient été tués pendant les mois d’hiver, comme le montre leur dentition, avant d’être écorchés, démembrés, découpés à la hache et finalement brûlés.
 
Autre détail troublant, ceux qui les ont tués ont utilisé la même méthode, les mêmes gestes précis pour découper le museau des chiens en trois morceaux et leurs crânes en fragments géométriques d’environ 3 cm de long. Tout semble indiquer la pratique d’une sorte de rituel : « C’était très étrange », explique David Anthony.
 
Pam Crabtre, archéozoologiste à l’Université de New York, n’a pas pris part aux fouilles mais se dit d’accord avec les conclusions des deux chercheurs, qui enseignent au Hartwick College d’Oneonta dans l’état de New York aux USA. Elle confirme que les méthodes de découpe des cadavres des chiens n’ont rien à voir avec celles que pratiquaient les bouchers charcutiers de l’Europe préhistorique. Ces chiens-là n’ont pas été tués pour être mangés.
 
« Les os ont été découpés en petits morceaux. Quelqu’un qui chercherait à retirer les meilleurs morceaux de viande ne procèderait jamais comme ça », explique-t-elle.
 
L’archéologie ayant ses limites, Dorcas Brown et David Anthony ont cherché à confronter leur découverte aux légendes locales, aux chants traditionnels et aux écrits paléographiques du berceau indo-européen. C’est en lisant les textes de prières indiennes qui datent peut-être de 1400 av. J-C qu’ils ont trouvé une description d’un rite initiatique destiné aux garçons appelés à devenir des guerriers itinérants.
 
A l’âge de 8 ans, les garçons étaient confiés aux prêtres, qui les baignaient, leur rasaient le crâne et qui leur donnaient des peaux de bêtes pour se vêtir. Puis, quand les garçons atteignaient l’âge de 16 ans, ils subissaient, au milieu de l’hiver, une cérémonie initiatique où ils mimaient leur mort rituelle et leur passage dans l’inframonde. Après cela, ils quittaient leur famille, leur maison, se peignaient le corps en noir, revêtaient une cape en peaux de chien et rejoignaient un groupe de guerriers.
 
Dorcas Brown et David Anthony n’ont pas manqué de relever d’étranges coïncidences avec ce qui s’est passé à Krasnosamarkskoïe, a début de la saison de la chasse qui va du solstice d’hiver au solstice d’été. Ils spéculent – sans preuve – que les garçons de Krasnosamarkskoïe ont pu être amenés à tuer leurs propres chiens domestiques, en une sorte  de rite d’abandon de leur vie passée.
 
Les canines des chiens montrent qu’ils avaient entre 7 et 12 ans au moment de leur mort, ce qui laisse à penser qu’ils avaient passé plusieurs années en compagnie des hommes. Etaient-ils élevés avec les garçons depuis leur naissance ?
 
« Cela pourrait avoir du sens », conclut Dorcas Brown. « Pour revêtir la tunique du guerrier, un jeune garçon innocent doit se transformer en tueur. »
 
Or pour les deux chercheurs, cette transition ne s’opère pas toute seule : « On doit s’entraîner à tuer » pour s’endurcir.
 
Pour les garçons de l’Âge du Bronze à Krasnosamarkskoïe, cet entraînement exigeait-il de tuer et débiter en petits morceaux leur compagnon depuis l’enfance, c’est-à-dire leur chien fidèle ?
 
C’est une réponse que n’apporteront pas les fouilles archéologiques.
  
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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 02:26

Alfred_Rosenberg.jpg
 

Les 400 pages du journal intime de l’idéologue nazi Alfred Rosenberg ont été retrouvées aux Etats-Unis.
 
L’auteur de ce journal, qui a été exécuté en 1946 pour crimes de  guerre à l’issue du procès de Nuremberg, passait dès les années 1920 pour un idéologue du parti Nazi et de la théorie de l’état raciste, notamment comme rédacteur en chef du Völkischer Beobachter, organe de presse du parti nazi, mais aussi comme auteur de plusieurs livres et conférences qui ont fait date dans l'histoire du Nazisme.
 
Pourtant, en butte à l’inimitié de Hermann Göring, Heinrich Himmler et Joseph Goebbels, il a longtemps été écarté de toutes les responsabilités de l’Allemagne nazie puis du IIIe Reich. La guerre l’a propulsé un temps sur le devant de la scène : en 1940, il est chargé de la confiscation des œuvres d'art et des bibliothèques volées aux Juifs à travers l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg. Puis, en 1941, il est nommé « Ministre du Reich pour les territoires occupés de l'Est », poste dont il finit par démissionner le 12 octobre 1944, non par humanisme mais parce qu’il s’estimait marginalisé en tant que ministre par son administration, inféodée à diverses factions du nazisme.
 
Alfred Rosenberg a été condamné à mort le 1er octobre 1946 après avoir été reconnu responsable, lors du procès de Nuremberg, des massacres organisés à l'Est pour plan concerté ou complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il a été pendu le 16 octobre 1946. Quand il lui a été demandé s'il avait quelque chose à déclarer avant son exécution, il n’a rien trouvé d’autre à répondre que « Non ».
 
L’atypisme d’Alfred Rosenberg au sein de la nébuleuse nazie tient à sa propension à théoriser la lutte des races, à diaboliser le Christianisme et à prôner le retour à un paganisme fantasmé, alors que ses « collègues » ne couraient qu’après l’exercice du pouvoir – d’un pouvoir largement criminel auquel les élucubrations de Rosenberg donnaient une caution idéologique.
 
Son journal, que l’on croyait perdu depuis longtemps, pourrait s’avérer d’une importance considérable aux yeux des historiens de l’Holocauste.
 
En particulier, il pourrait contenir un matériau de première main sur les tensions internes aux hautes sphères nazies, sur la mission de Rudolf Hess en Angleterre en 1941 et sur le pillage systématique des biens des victimes du IIIe Reich un peu partout en Europe mais surtout dans les territoires de l’Est.
 
Il pourrait également révéler la mesquinerie du quotidien de celui qui passe encore pour un grand théoricien du Nazisme.
 
L’annonce officielle de la redécouverte de ces 400 pages devrait être faite cette semaine au Delaware (USA) par des responsables du Service américain de l’Immigration et des Douanes, du Département de la Justice et du Musée de l’Holocauste. On saura peut-être alors où elles sont restées cachées pendant des décennies, et dans quelles circonstances elles sont revenues à la surface.
 


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