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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 07:56

gaspillage_alimentaire.jpg
 

Dans un rapport publié le 11 septembre 2013, les Nations unies pointent les responsables et dressent un bilan écologique d’un incroyable gaspillage planétaire : un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu chaque année, représentant une perte économique directe de 750 milliards de dollars et d’énormes gaspillages de ressources naturelles qui font défaut ailleurs.
 
Selon le rapport Food Wastage Footprint: Impacts on Natural Resources de la FAO (Food and Agriculture Organization) publié ce 11 septembre, un tiers de la production alimentaire mondiale, soit 1600 milliards de tonnes par an, n'est ni consommé ni valorisé. Ce constat, déjà dressé en 2011 dans un précédent rapport, est assorti cette fois d'un bilan écologique. Le bilan carbone de ce gâchis atteindrait 3300 milliards de tonnes équivalent CO2, un volume considérable puisqu'à titre de comparaison, il occuperait le troisième rang mondial derrière les émissions totales des États-Unis et celles de la Chine... Le gaspillage d'eau est lui estimé à 250 km3, soit trois fois le volume du lac Léman. Et presque 30% des terres cultivées dans le monde sont utilisées pour produire ces aliments qui finissent à la poubelle.
 
Contrairement à une idée reçue et bien commode pour culpabiliser le consommateur, l’essentiel de ces pertes (56% exactement) sont enregistrées en amont, c'est-à-dire durant les phases de production, de récolte et de stockage. Le reste concerne les phases de transformation, de distribution et de consommation.
 
Contrairement à une autre idée reçue, les pertes en amont sont majoritaires dans les pays en voie de développement, où nombre de denrées périssent faute d'infrastructures de stockage et de transport (la photo du haut avec des sacs de riz a été prise au Pendjab, en Inde), sous des climats souvent défavorables à la conservation des aliments. Dans les pays à niveaux de revenus élevés ou moyens, la FAO pointe du doigt la responsabilité des consommateurs qui planifient mal leurs achats et des commerçants qui se débarrassent trop facilement de denrées comestibles.
 
On notera que deux des principaux pays qui gaspillent leurs céréales à la source par incapacité à les protéger des rongeurs et de l’humidité sont l’Inde et la Chine, qui sont aussi les pionniers de l’accaparement des terres dans les pays pauvres pour les mettre en culture au nom de leur autosuffisance alimentaire.
 
Au-delà de ces tendances planétaires, la FAO distingue plusieurs « points chauds » de gaspillage alimentaire et écologique : les pertes céréalières avec la culture emblématique du riz en Asie (grande consommation en eau et fortes émissions de méthane), le gâchis de viande dans les pays à revenus élevés et en Amérique latine (même si ces pertes sont assez faibles, leur impact écologique est important), le gaspillage de fruits (très consommateurs en eau) en Asie, en Amérique latine et en Europe, et de légumes dans les régions industrialisées d'Europe et d'Asie.
 
La FAO recommande de mettre en adéquation production et consommation, de trouver des débouchés aux excédents et de recycler ce qui reste.
 
Un conseil plus simple à donner qu’à appliquer dans beaucoup de pays. Comment, par exemple, développer la chaîne du froid nécessaire à la conservation et au transport des légumes dans des régions où il n’y a pas d’électricité ? Comment remplacer rapidement tous les silos à riz archaïques des campagnes chinoises ? Gageons que, dans deux ans, le constat sera exactement le même qu’en 2011 et 2013, ou à peu près.
 
Parallèlement, la même FAO déplore dans un autre rapport (La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2013) la piètre situation mondiale de l’alimentation et préconise d’augmenter la productivité. Sans dire comment éviter que ces gains de productivité finissent à la décharge par manque d’infrastructures de stockage et de transport en amont des circuits de commercialisation.

L'humanité a encore une bonne marge de progrès...

 


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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:01

banquise.jpg
 

Selon le Centre National (américain) des Données sur la Neige et la Glace (National Snow and Ice Data Center, ou NSDIC en abrégé), le recul maximum pour 2013 des glaces arctiques a été atteint le 13 septembre dernier. À cette date, la surface de la calotte glaciaire était de 5,10 millions de kilomètres carrés.
 
Loin d’être anodins, ces 5,10 millions de kilomètres carrés représentent 49,5% de plus que les 3,41 millions de kilomètres carrés du minimum atteint à la même période l’année dernière.
 
Cette « pause » apparente dans le recul annuel des glaces arctiques est probablement dû à des conditions météorologiques exceptionnellement froides cet été : l’océan glacial arctique et la mer de Beaufort n’ont pas connu l’anticyclone d’air tempéré qui avait fait fondre leurs glaces les années précédentes.
 
« Malgré la tendance au déclin (des glaces) sur le long terme, il y a des simulations qui montrent qu’on peut avoir des améliorations temporaires sur quelques années, et même peut-être sur dix ans. Ce n’est pas incohérent », reconnaît le professeur Julienne Stroeve, chercheuse au NSDIC.
 
Le suivi systématique de l’étendue des glaces arctiques n’a commencé qu’en 1979, avec l’avènement des satellites météo qui ont remplacé les stations à terre et les relevés, par nature ponctuels, des navires et des expéditions.
 
Sur ses 34 ans d’observation continue, ce suivi a relevé une diminution moyenne de la surface gelée de l’ordre de 4% par décennie.
 
En extrapolant cette décroissance sur les décennies et les siècles à venir, les climatologues prédisent à plus ou moins long terme une disparition complète des glaces de l’Arctique, à la fin de chaque été.
 
Bien que la décroissance de la glace n’ait été que 13 ou 14% sur les 34 dernières années, certains prédisent que les 86% restants auront fondu d’ici une cinquantaine d’années (ce qui revient à prédire un quadruplement de la vitesse de fonte des glaces), laissant un pôle nord sans aucune banquise flottante à la fin de chaque été. Les plus alarmistes des simulations prédisent même la disparition complète des glaces d’ici 2020, ce qui représenterait une multiplication par 30 de la vitesse de fonte des glaces.
 
On peut comprendre que la « pause » de 2013 dans la fonte des glaces fasse tache dans ces prévisions catastrophiques.
 
En fait, la surface considérée comme « couverte par la glace » ne l’est pas : il s’agit de la surface d’océan couverte par au moins 15% de glace – laquelle se fractionne en plaques qui dérivent, laissant apparaître des étendues d’eau libre.
 
Qui plus est, la surface couverte par la banquise n’est pas nécessairement le meilleur indicateur pour suivre la fonte des glaces : il vaudrait mieux suivre le volume de ces glaces, ce que commencent seulement à pouvoir faire certains satellites tels que le CryoSat équipé d’un radar interférométrique et lancé par l’Agence Spatiale Européenne en avril 2010.
 
Les données préliminaires publiées par l’Agence Spatiale Européenne la semaine dernière montrent que le volume des glaces arctiques était d’un peu moins de 15 000 kilomètres cubes en mars/avril 2012, époque de l’année où ce volume atteint son maximum annuel. L’Agence attend d’avoir analysé les dernières données pour se faire une idée du volume des glaces à la fin de l’été, c’est-à-dire au moment du minimum annuel.
 
Les modélisations alarmistes de ces dernières années vont probablement être remplacées par d’autres, plus crédibles puisqu’adossées à des données plus représentatives. Restera ensuite à savoir quelle valeur ont des extrapolations sur des décennies à partir de données qui n’ont commencé à être enregistrées qu’en 2010. Comme il restera à savoir si les incertitudes sur ces extrapolations et ces modélisations doivent servir de prétexte pour ne rien faire. Ou comment amener les pays qui n’en ont pas grand-chose à faire à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre.
 
S’il est une chose qui, en revanche, ne souffre pas d’incertitude, c’est que le débat n’est pas clos.

 


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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 08:57

ours_polaire.jpg
 

Le dernier rapport des Nations Unies sur le changement climatique n’est pas passé inaperçu. Mais bien qu’il parle d’une « pause » depuis 15 ans dans le réchauffement climatique, ses auteurs restent inflexibles : l’homme est responsable du réchauffement par sa consommation de combustibles fossiles et par le déboisement des forêts, gros absorbants de CO2.
 
Le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat, ou IPCC en anglais pour Intergovernmental Panel on Climate Change) doit publier la semaine prochaine son nouveau rapport de 127 pages. Comme les précédents, il devrait lier l’activité humaine au réchauffement mondial. Mais il devrait également en apporter de nouvelles preuves, malgré le fait que ce réchauffement ralentit (ce qui, pour les ayatollahs de la pensée, ne signifie pas qu’il diminue).
 
Dans sa version préliminaire, diffusée pour avis en juin mais qui a fort opportunément dans la presse, ce rapport 2013 du GIEC explique que, alors que l’augmentation de température entre 1998 et 2012 a été moitié moindre qu’elle ne l’a été en moyenne depuis 1951, la Terre va continuer à se réchauffer à long terme.
 
Le rapport justifie cette anomalie qu’est la « pause » de 15 ans par plusieurs facteurs : effet refroidissant des cendres volcaniques issues des éruptions, année exceptionnellement chaude en 1998 qui aurait créé une fausse impression de refroidissement à court terme, etc.
 
« À moins d’une éruption volcanique majeure, la plupart des tendances de l’évolution des températures terrestres à l’horizon de 15 ans seront supérieures à moyen terme à ce qu’elles ont été en 1998-2012 » prédit le rapport dans un résumé technique.
 
« Des pauses de 15 ans sont choses courantes », ajoute le rapport, sans expliciter sur quoi s'appuie cette affirmation.
 
L’Associated Press dit avoir eu accès aux commentaires faits par plusieurs gouvernements (qui financent le GIEC) sur la version préliminaire du rapport. Ils révèlent les diverses suggestions faites par les experts en climatologie des divers pays pour aborder l’anomalie qu’est la « pause » de 15 ans, qui ne colle pas aux modélisations antérieures.
 
Les experts allemands ont suggéré que le ralentissement de quinze ans soit tout bonnement rejeté, présenté comme une mesure incohérente, arguant que le changement climatique se mesure sur des décennies et des siècles, et non sur des périodes plus courtes.
 
Les experts belges ont objecté que le fait de démarrer les mesures en 1998 fausse les statistiques, puisque cette année a été exceptionnellement chaude.
 
Les experts hongrois s’inquiètent du risque de voir la « pause » exploitée par les climatosceptiques.
 
Jonathan Lynn, qui est l’un des porte-parole du GIEC, qualifie le nouveau rapport de « représentation exhaustive de toutes les données scientifiques sur le changement climatique, dont les milliers de recherches scientifiques publiées depuis le rapport précédent en 2007 et jusqu’au début de cette année ».
 
Les conclusions du rapport présenté aux Nations Unies la semaine prochaine à Stockholm ne sont pas anodines : elles serviront de base de discussion pour les mesures à prendre pour contrer les émissions de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre. Un accord, matérialisé par un traité international, est attendu sur le sujet en 2015.
 


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