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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 06:26

PM25.jpg
 

Le lundi 2 septembre 2013, la municipalité de Pékin a dévoilé toute une série de mesures visant à réduire les émissions polluantes des véhicules de la capitale au cours des cinq prochaines années.
 
Ces mesures font partie d'un plan quinquennal publié par le gouvernement municipal qui s'est engagé à réduire d'au moins 25% le taux de PM2,5 dans l'air d'ici 2017. Les particules PM2,5 sont les microparticules polluantes d'un diamètre inférieur à 2,5 microns ; elles présentent un danger pour la santé parce qu'elles se fixent dans les alvéoles pulmonaires.
 
Les mesures que la municipalité va prendre sont multiples.
 
Tout d’abord, elles visent à limiter à partir de janvier 2014 le nombre de nouvelles voitures mises en circulation. A l'horizon 2017, le nombre de véhicules dans la capitale chinoise ne devra pas dépasser les six millions. Limiter les nouvelles immatriculations n’y suffira pas, cet objectif ne pourra être atteint qu’en ferraillant un nombre important de vieilles voitures : d’après les statistiques du Bureau de gestion de la circulation de Pékin, la ville comptait déjà 5,35 millions de véhicules fin juillet…
 
Le gouvernement s'est engagé à encourager l'usage des véhicules fonctionnant aux énergies nouvelles et celui des petites cylindrées, à réduire l'intensité d'utilisation des véhicules et à durcir l'application des règlements afin de réduire d'au moins 5% la consommation de carburant de chaque véhicule par rapport à l'année 2012 - ce qui suppose encore le ferraillage des vieilles voitures.
 
Les bureaux municipaux de gestion de la circulation et de la protection environnementale élaboreront des règlements de contrôle de la circulation des voitures de passagers d'ici fin 2013. Ces règlements brideront l’accès de certaines zones de la capitale en fonction des heures ou des jours.
 
Ces restrictions d’accès seront encore plus contraignantes pour les véhicules venus d’autres villes, ce qui montre combien le cloisonnement territorial de la Chine a la vie dure.
 
Par ailleurs, le gouvernement municipal s'est engagé à doter le centre-ville d'au moins 480 km de voies de bus et à introduire un système de location de bicyclettes d'ici 2017 pour que les moyens de transport en commun représentent 60% de la circulation totale des véhicules de la ville.
 
D'après ce plan d'action, la qualité de l'air devrait s'améliorer considérablement d'ici 2017 et la densité des particules PM2,5 être contenue autour des 60 microgrammes par mètre cube.
 
Cette année, les concentrations ont régulièrement dépassé les 500 µg/m3, et parfois les 800 µg/m3… soit près de vingt fois les concentrations considérées comme dangereuses pour l’homme. A l'évidence, réduire les concentrations de PM2.5 de 25% comme l'affiche le plan quiquennal ne suffira absolument pas.

 

Il est à noter que les véhicules ne sont pas la seule source de PM2.5 : le chauffage au charbon (très répandu en Chine du Nord), le chauffage au bois et la pollution industrielle (notamment celle des centrales thermiques) y contribuent largement.

 

Les mesures annoncées n'ayant rigoureusement aucune chance de ramener à elles seules les concentrations de microparticules PM2.5 à une valeur acceptable, elles devront être complétées par d'autres mesures, qui ne concerneront pas uniquement les véhicules.

 


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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 06:11

Inde_agricole.jpg
 

En Inde, les surfaces cultivées continuent à diminuer. Cela ne pose aucun problème à court terme vis-à-vis de l’autosuffisance alimentaire du pays, mais est plus préoccupant à long terme compte tenu de la croissance démographique. A terme, cette déprise agricole pourrait avoir des effets désastreux si la population continue à croître au rythme actuel, et les besoins alimentaires avec elle.
 
Les dernières données du ministère de l’Agriculture montrent que pas moins de 20 états indiens ont vu leurs terres arables se réduire d’un total de 790 000 hectares entre 2007-2008 et 2010-2011.
 
La principale raison de cette déprise est la reconversion des terres agricoles pour les besoins de la construction immobilière, de l’industrie et des infrastructures (routes, notamment).
 
Depuis qu’il a compris que cette reconversion était inévitable, le gouvernement indien a recommandé plusieurs mesures pour suivre et chiffrer la tendance. Mises en place en 2007, ces mesures sont regroupées dans la NRPP (National Rehabilitation and Resettlement Policy, politique nationale de réhabilitation et de relocalisation).
 
Ces statistiques montrent que seuls cinq états ont fait des efforts pour accroître leurs surfaces cultivées et que trois autres (Assam, Goa et Sikkim) font attention à ne pas bâtir des terrains qui peuvent être mis en culture.
 
L’état du Gujarat est le seul grand état indien à avoir accru ses surfaces cultivées entre 2007-08 et 2010-11. Le Manipur, le Mizoram, le Jammu-et-Cachemire et l’Arunachal Pradesh sont les quatre autres états à l’avoir fait.
 
A l’inverse, l’état de Haryana a enregistré la plus forte déprise agricole : ce petit état, soumis à une forte pression immobilière, a perdu 65 000 hectares de cultures sur la période.
 
La NRPP vise à éviter que des terres cultivables (même inexploitées) soient converties en bâti, puisque cette conversion est pratiquement irréversible, et à privilégier l’implantation des habitations et des industries sur les terres incultes.
 
La NRPP fournit ainsi un certain nombre de critères de cotation qui permettent de gérer les priorités en fonction du nombre annuel de récoltes, de la présence de polyculture ou d’un système d’irrigation, qui devraient servir d’argument pour préserver les terrains – dans la mesure du possible.
 
La plupart des états indiens n’ont cependant pas suivi ces recommandations, pour diverses raisons, amenant à la reconversion d’un total de 406 000 hectares de terres arables censées être préservées sur les quatre années de la période.
 
Même si cette diminution est actuellement compensée par l’accroissement de la productivité (la production céréalière est passée de 230,8 à 255,4 millions de tonnes entre 2007-08 et 2012-13), elle pourrait poser des problèmes à plus long terme.

 


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11 août 2013 7 11 /08 /août /2013 11:46

Tokyo_plage.jpg
 

Les Parisiens ont Paris-Plage pour se faire dorer et faire des pâtés de sable, à défaut de pouvoir prendre des bains de mer. Bizarrement, les Tokyoïtes, dont la ville est pourtant bâtie en bord de mer, ne pouvaient plus accéder à la plage depuis un demi-siècle. Mais en cette année 2013, ils viennent de récupérer une petite partie de leur front de mer, grâce à l’opiniâtreté d’une association.
 
C’est devant le parc Kasai Rinkai, qui est en bord de mer, que les habitants de la capitale japonaise peuvent désormais profiter des eaux chaudes de la baie de Tōkyō. La plage, faite d’un mélange de gravier fin et de débris de coquillages, est assez éloignée de l’image que l’on se fait des plages de sable blanc de l’Océan Pacifique. Les gratte-ciels du cœur de ville que l’on voit au loin y remplacent les palmiers. Mais pour Yuzo Sekiguchi, aujourd’hui âgé de 65 ans, la réouverture d’une petite plage au centre de Tōkyō marque l’aboutissement de décennies d’efforts et de démarches.
 
Lors d’une interview qu’il a accordée au quotidien Japan Times, il explique : « Pour la première fois depuis cinquante et un ans, on peut enfin profiter de la plage et se baigner sans être obligé de sortir de Tōkyō. On entend les enfants de Tōkyō dire qu’ils vont à la mer pendant l’été, mais c’est à Hawaii ou dans la ville natale de leur grand-mère. Désormais, on peut aussi aller à la plage ici même. »
 
Avant la 2e Guerre Mondiale, le littoral tokyoïte était un lieu de loisir prisé des habitants de la capitale nippone. Les enfants venaient y nager ou y chercher des coquillages à marée basse dès le début de l’été. L’hiver, l’estran fournissait du varech aux banlieusards qui avaient la chance de posséder un potager et aux paysans qui travaillaient encore la terre à proximité de ce qui n’était pas encore la mégapole que Tōkyō est devenue.
 
Yuzo Sekiguchi se souvient qu’il allait à la pêche au loup de mer avec des amis au cours de sa lointaine enfance dans la capitale.
 
Mais cette époque est révolue. Depuis plus d’un demi-siècle, plus aucun enfant ne va plus pêcher ni patauger dans les flaques à marée basse. L’industrialisation à marche forcée de l’après-guerre s’est traduite par une forte détérioration de la qualité de l’eau de mer. Qui plus est, la ville et le port ont gagné sur la mer au fur et à mesure que les îles artificielles poussaient dans la baie. Les plages de Shinagawa et d’Omori ont été forcées de fermer dans les années 1950. Les dernières plages accessibles aux Tokyoïtes l’ont fait en 1962.
 
Yuzo Sekiguchi, architecte de son métier, le regrette : « Au fur et à mesure que le pays se développait économiquement, je sentais qu’on perdait quelque chose de très important. »
 
Quand il avait une trentaine d’années, un voyage en Asie centrale lui a donné l’idée – et l’envie – de faire revivre les plages de Tōkyō.
 
« J’ai fait un voyage qui m’a amené en Inde, au Pakistan, en Afghanistan et dans d’autres pays de la région. Les gens que j’ai rencontrés avaient le regard brillant, et tout particulièrement les enfants », se souvient-il. La nuit, ils allaient au-devant des touristes pour leur faire partager leurs tirs de fusées d’artifice et de pétards.
 
En ce temps-là, la plupart des enfants japonais qu’il connaissait usaient leurs culottes et leur jeunesse dans les cours particuliers indispensables à leur réussite scolaire, à l’admission dans une université prestigieuse et à l’obtention d’un bon travail. Plus aucun n’avait le moindre contact avec la nature.
 
« Je me suis dit que quelque chose ne tournait pas rond, qu’il était de la responsabilité des adultes de changer le monde qu’ils offraient à leurs enfants », poursuit Yuzo Sekiguchi.
 
De retour à Tōkyō, il a créé en 1977 une association qui s’est donné pour mission de faire revivre l’environnement naturel de la capitale – un pari fou quand on sait ce qu’est devenu la mégapole – et tout particulièrement ses plages et son front de mer, abandonnés à l’industrialisation et l’urbanisme galopants.
 
Restaurer la qualité de l’eau de mer de la baie de Tōkyō n’a pas été une mince affaire, pour laquelle Yuzo Sekiguchi a bénéficié de l’action conjointe de plusieurs mouvements écologistes. Mais ce qui a le plus freiné son action, c’est l’inertie de l’administration : « Les autorités municipales se sont montrées très réticentes à prendre la responsabilité de ce que nous cherchions à faire. L’organisation en silos de l’administration, très cloisonnée verticalement, a considérablement ralenti la réalisation de quoi que ce soit. »
 
Trente-six ans après la création de son association, Yuzo Sekiguchi n’est pas tendre avec les fonctionnaires : « Je ne saurais par dire pourquoi les bureaucrates et les politiques existent. Ils se conduisent comme s’ils n’étaient là que pour plier les gens à leurs règles. »
 
Aujourd’hui encore, lesdites autorités se montrent très frileuses dès qu’il s’agit d’assumer la moindre responsabilité. Preuve en est que la réouverture de la plage de Kasai Rinkai est soumise à toute sorte de restrictions : la baignade n’y est autorisée que les week-ends entre le début juillet et la fin août, il faut rester là où on a pied et la plongée est interdite. La plage sera fermée en cas de pluie, de turbidité de l’eau, de grosses vagues, de fort vent ou en cas de risque de foudre, précisent les fonctionnaires sur le site Internet du parc Kasai Rinkai.
 
Et pour faire bonne mesure dans la fuite devant la moindre responsabilité, la municipalité insiste sur le fait que l’ouverture de la plage ne rend pas la municipalité de Tōkyō responsable de ce qui s’y passe, qui reste sous celle des organisateurs – c’est-à-dire de l’association de Yuzo Sekiguchi.
 
Malgré toutes ces restrictions, ce dernier se félicite de ce qu’il est arrivé à faire avec son association : « Il a fallu beaucoup d’efforts pour en arriver là. Il nous a fallu analyser la qualité de l’eau, en assurer le suivi et leur présenter toutes les données pour les convaincre qu’elle était saine. Ça a été extrêmement difficile de faire bouger les autorités. Mais je crois qu’on y est arrivés, au moins un petit peu. »
 
Yuzo Sekiguchi s’est inspiré de ce qui a été fait pour purifier l’eau de la baie de Chesapeake sur la côte est des Etats-Unis : « J’ai beaucoup lu sur le projet de la baie de Chesapeake, dont les riverains ont utilisé des huîtres pour améliorer la qualité de l’eau. Les huîtres filtrent 200 à 400 litres d’eau chaque jour. »
 
Son association a testé la méthode des huîtres dans l’estuaire du petit fleuve côtier du quartier d’Edogawa (dont le nom signifie « la rivière d’Edo », Edo étant l’ancien nom de Tōkyō) avant de l’appliquer à plus grande échelle devant le parc Kasai Rinkai.
 
Pendant des décennies, l’eau de mer de la plage du parc a été jugée impropre à la natation. Mais elle s’est rapidement améliorée, et aujourd’hui elle est de la même qualité que celles de la baie d’Inage dans la préfecture de Chiba (au sud-est de la capitale). Et grâce à la mise en place de barrières pour empêcher les raies et autres vives d’entrer dans la zone de baignade, la plage a enfin pu accueillir ses premiers visiteurs.
 
L’an dernier, l’association de Yuzo Sekiguchi avait organisé deux journées tests d’ouverture de la plage : elles avaient attiré quelque 3 000 visiteurs. Cette année, ils sont des milliers à se presser sur la plage chaque jour où elle est ouverte.
 
« Ce n’est qu’un début », explique l’architecte nostalgique des plages de son enfance. Ce qui a été fait à Kasai Rinkai peut être fait sur d’autres plages de la capitale.
 
Yuzo Sekiguchi sait que ce sera long. Il lui a fallu des décennies pour faire rouvrir une seule plage, il en faudra peut-être autant pour en faire rouvrir d’autres. Mais il n’en démord pas : « C’est quelque chose que notre génération doit à ses enfants. Nous devons laisser après nous un océan où les enfants puissent profiter des joies de l’été. »

 


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