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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 11:58

Sikorski.jpg

 

Au terme de cinq années d’enquête, l’Institut de la Mémoire Nationale polonais (IPN en abrégé pour Instytut Pamięci Narodowej) n’a trouvé aucune preuve qu’une conspiration ait abouti à la mort du général Władysław Eugeniusz Sikorski, mort dans le crash de son avion le 4 juillet 1943.
 
L’enquête s’est penchée sur les circonstances de l’accident du quadrimoteur qui devait ramener ce jour-là le général et d’autres personnes de Gibraltar à Londres. Elle n’a trouvé aucune preuve de sabotage.
 
Le général Sikorski (photo), que l’on appelle parfois le De Gaulle polonais, était le chef du gouvernement polonais en exil à Londres.
 
Dans son résumé d’enquête publié le lundi 30 décembre 2013, l’IPN conclut qu’il n’existe « aucun doute raisonnable » sur le fait que le général soit monté vivant dans l’avion. En 2008, au début de l’enquête, les restes du général avaient été exhumés pour une autopsie qui n’a trouvé aucun élément permettant d’attester que le général avait été assassiné avant le décollage de l’avion.
 
L’IPN conclut également qu’aucun élément ne vient infirmer les conclusions de l’enquête britannique de 1943 sur les raisons du crash. Selon ces premières investigations, les commandes de vol de l’avion s’étaient bloquées. Mais l’IPN n’exclut aucune hypothèse : l’institut explique qu’il n’a « pas trouvé suffisamment de preuves pour confirmer ni réfuter » les nombreuses théories selon lesquelles le blocage des commandes de vol était le résultat d’un sabotage.
 
Au fil des ans, diverses hypothèses ont été échafaudées sur cet accident tombé à point nommé. Elles ont tour à tour accusé les Soviétiques, les Britanniques et des factions polonaises opposées à Sikorski.
 
Le crash a eu lieu peu après que le gouvernement polonais en exil avait rompu ses relations avec l’Union Soviétique de Staline. Le général Sikorski avait demandé une enquête de la Croix Rouge sur le massacre de Katyn, découvert par les Nazis et perpétré par les Soviétiques contre les officiers polonais détenus en Russie. Staline avait essayé d’imposer l’idée que le massacre était l’œuvre des Allemands (ce n’est qu’en 1990 que l’URSS a admis que ses agents en portaient la responsabilité directe).
 
L’ambassadeur de Pologne à Londres, Edward Raczynski, avait noté dans son journal, peu après le crash : « Cette catastrophe, survenue à un tournant de la guerre, au moment même où se prépare apparemment une rencontre entre les Trois Grands et où des décisions capitales sur le point d’être prises exigeraient qu’on nous consulte, est un mauvais coup de la Providence. À tel point que, un peu partout dans le monde, des Polonais soupçonnent l’œuvre non de la Providence mais d’un ennemi félon. »
 
Certaines de ces théories conspirationnistes pointent du doigt les Soviétiques. D’autres accusent les Britanniques, qui auraient éliminé le général pour plaire à leur allié soviétique. D’autres encore mettent en exergue les dissensions entre le général Sikorski et le général Władysław Anders et avancent que Sikorski aurait été éliminé par une clique de militaires fidèles à Anders.
 
Dans l’accident, quatre des cinq membres de l’équipage de l’avion et onze passagers étaient morts. Parmi eux se trouvaient deux parlementaires britanniques dont l’un était Victor Cazalet, officier de liaison britannique auprès du général Sikorski et parrain d’une des filles de Winston Churchill.
 
La propre fille du général Sikorski figurait aussi parmi les victimes du crash. Son corps n’a jamais été retrouvé par les plongeurs qui ont examiné l’épave, et il a été raconté qu’on l’avait vue plusieurs années après, prisonnière dans un camp de travail soviétique, ce qui a alimenté une partie de la théorie d’un complot ourdi par les soviétiques. Mais l’IPN – peu suspect de complaisance envers la Russie – n’a trouvé aucune preuve étayant cette théorie.

 

Le mystère Sikorski reste entier - à moins que ce n'en soit pas un.

 


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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 11:51

Asuka.jpg

 

La municipalité du modeste village d’Asuka, au Japon, a présenté le 26 décembre 2013 une vue d’artiste montrant une partie de l’ancienne capitale qu’elle projette de reconstruire telle qu’elle était il y a plus de treize siècles.
 
À cette époque, dite période Asuka (飛鳥時代, Asuka-jidai), qui a duré du milieu du VIe siècle jusqu’en 710, l’empereur et sa cour déménageaient souvent. Asuka n’était qu’une de leurs résidences parmi d’autres et ne saurait rivaliser avec Heijō, toute proche, où l’empereur s’est définitivement installé en 710 et qui est devenue Nara aujourd’hui. C’est au cours de la période Asuka qu’ont été introduits  le bouddhisme, la culture coréenne et la culture chinoise, l’écriture indispensable à l’administration et plusieurs autres avancées techniques venues du continent. La période Asuka a vu le Japon passer d’une société clanique à une première forme d’état : rédaction d’une première Constitution, mise en place d’une administration hiérarchisée indépendante de la noblesse clanique, adoption de l’écriture, éclosion artistique. La province de Yamato, dont Asuka a été la capitale temporaire, fait figure de proto-état japonais.
 
Actuellement, il ne reste de l’ancienne Asuka, de sa résidence impériale et des bâtiments administratifs qui l’entouraient jusqu’à son abandon que des dallages, fondations et traces de pieux, déterrés des champs sous lesquels ils avaient été enfouis. Tous les bâtiments, construits en bois, ont disparu depuis longtemps. Le reste de la commune (aujourd’hui rurale) recèle plusieurs autres sites : tombes mégalithiques, sculptures et stèles en pierre, ruines des premiers temples bouddhiques, artéfacts divers dont une grande partie a été réunie au musée d’Asuka et vient de faire l'objet d'une intéressante exposition.
 
La municipalité envisage de recréer une partie du site d’Asuka Itabuki-no-miya (qui doit son nom à son toit en bardeaux de bois, ou itabuki, alors que les autres bâtiments avaient des toits en ardoise), et en particulier du palais impérial d’Asuka no Kiyomihara no Miya. Les fouilles menées sur le bord de la rivière Asuka ont révélé quatre longs bâtiments en bois (dont il ne reste que les trous de pieux dans le sol), un réseau d’allées soigneusement dallées convergeant vers une place centrale également dallée, et un réseau de collecte des eaux de pluie aboutissant à une vaste citerne.
 
Le projet de la municipalité consiste, dans un premier temps, à reconstruire le grand bâtiment en bois connu sous le nom de Minami no Seiden (le hall sud). L’avant-projet, avec un plan, doit être présenté en mars 2014.
 
Ce projet de reconstruction ne fait pas l’unanimité, ne serait-ce que parce qu’on ne sait pas exactement à quoi ressemblait le Minami no Seiden, dont il n’existe aucune représentation. On n’en connaît que les techniques de construction, de sorte que sa reconstitution ne se fera qu’en faisant des hypothèses - très raisonnables.
 
Mais le maire, Yuichi Morikawa, tient à son projet : « Je veux que les gens ressentent qu’ils pénètrent dans le berceau du Japon quand ils viennent à Asuka. C’est pourquoi j’envisage une restauration partielle, après avoir soigneusement préservé les restes enfouis sous le sol. »
 
C’est dans le palais d’Asuka no Kiyomihara no Miya qu’ont habité l’empereur Tenmu ( ?-686) et sa nièce l’impératrice Jito (645-702). Le projet de sa restauration a été confié au professeur Ikuo Tanabe de l’Université de Nara. Il prévoit de reconstruire la partie centrale de la structure, longue de 197m du nord au sud et large de 152 à 178m d’est en ouest, le portail Sud de l’entrée principale, le hall du Minami no Seiden qui se dressait au centre de la cour ainsi délimitée, et un hall annexe en trois bâtiments juxtaposés situé juste au nord et connu sous le nom de Zenden (voir la vue d’artiste, ci-dessus).
 
Les autres structures, plus hasardeuses à reconstituer, ne seront que partiellement reconstruites, limitées à des piliers en bois, à leurs fondations dans le sol et au plancher des bâtiments, complétés d’images pour montrer à quoi les bâtiments complets pouvaient ressembler.
 
Ces autres bâtiments pourraient être complétés si d’aventure d’autres découvertes étaient faites au cours des fouilles, découvertes qui pourraient permettre de mieux comprendre comment avaient été construits les bâtiments originaux.
 
Certains habitants d’Asuka préfèreraient garder les ruines en l’état et imaginer à quoi leur village pouvait ressembler il y a treize siècles.
 
Mais Asuka, havre paisible de campagne japonaise, se meurt : les jeunes s’en vont, les rues se vident de leurs enfants, les activités économiques traditionnelles périclitent doucement, la vie y est plus chère qu’ailleurs parce que les maisons doivent respecter un très onéreux code architectural. Le maire compte sur le tourisme culturel pour recréer une activité et pour redorer l’image de sa municipalité qui fut, il y a treize siècles, le creuset de la civilisation japonaise.
 


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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 05:46

Dong_Van.jpg

 

De nombreux outils et objets en pierre datant du paléolithique supérieur viennent d'être découverts dans les districts de Quang Ba et de Yen Minh, sur le plateau calcaire de Dong Van (photo), province de Ha Giang, au nord du Vietnam.
 
Cette découverte est le résultat d'une campagne de fouilles archéologiques menée par des équipes de l'Institut d'Archéologie du Vietnam et du Musée de la province de Ha Giang.
 
Selon le professeur Nguyen Truong Dong de l'Institut d'Archéologie du Vietnam, les près de 50 objets, houes, haches et autres outils agricoles datent de 10 000 à 30 000 ans et sont de la culture de Son Vi, qui s’étend de la fin du Paléolithique au débit du Mésolithique.
 
Les sites archéologiques des districts de Quang Ba et de Yen Minh montrent que des humains se sont installés là pour y pratiquer l’agriculture il y a fort longtemps, bien avant que commence la révolution néolithique qui a amené l’agriculture en Europe (vers 9000 av. J-C).
 
Début octobre, l'Institut d'Archéologie du Vietnam a également fouillé le site archéologique de Sua Can Ty où il a découvert près de 200 objets en pierre.
 
Ces nouvelles découvertes améliorent considérablement les connaissances sur la préhistoire de la province de Ha Giang et, plus généralement, du Vietnam.
 




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