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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 12:47

Lofoten_Vikings.jpg
 

Il ne faisait sûrement pas bon d'être l'esclave d'un Viking âgé. Une nouvelle étude sur un site funéraire viking des îles Lofoten, en Norvège, conclut que des esclaves ont été décapités et enterrés avec leurs maîtres, soit en guise de sacrifice humain, soit pour continuer à les servir – sans tête – dans l’au-delà.
 
L’étude, dont le titre est « Slaves as burial gifts in Viking-age Norway ? » (des esclaves en guise d’offrande funéraire dans la Norvège de l’âge Viking ?), sera publiée en janvier prochain dans le Journal des Sciences de l’Archéologie mais est déjà disponible en ligne (en PDF et en langue anglaise). Elle s’appuie sur l’ADN des corps de dix Vikings découverts sur le site funéraire de Flakstad.
 
Elise Naumann et son équipe ont analysé l’ADN et les isotopes de ces corps, qui ont été retrouvés dans trois tombes individuelles, deux tombes doubles et une tombe triple.
 
Les conclusions montrent que, dans les tombes multiples, un seul des enterrés avait gardé sa tête. Les autres corps avaient été décapités.
 
L’analyse ADN a montré qu’ils n’étaient pas parents. L’analyse isotopique a prouvé que les décapités avaient eu un régime alimentaire plus pauvre que le mort à qui on avait laissé la tête, ce qui semble indiquer qu’ils appartenaient à deux strates distinctes de la société.
 
« Une explication raisonnable à ces observations pourrait être que les enterrés sans tête ont pu être des esclaves qui ont accompagné leur maître dans la tombe », explique prudemment Elise Naumann. « Cette interprétation est cohérente avec d’autres tombes doubles du monde des Normands. »

 


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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 05:38

Altai_siberiens.jpg
 

De nouvelles analyses ADN (qui restent à confirmer) pourraient modifier notre compréhension des liens qui unissaient les habitants préhistoriques de la Sibérie et les peuples de l’Amérique précolombienne : ces derniers pourraient être d’origine occidentale, et être venus en Amérique depuis l’Europe et l’Asie occidentale actuelles.
 
Ces analyses ont été faites par une équipe de chercheurs américains et danois sur les ossements d’un garçon découvert dans les années 1920 près du village de Mal’ta, pas loin du lac Baïkal en Sibérie (dessin du haut). Ce garçon avait été enterré avec des outils en silex, des pendentifs, un collier de perles et un peu d’ocre. Ses restes sont conservés au célèbre Musée de l’Hermitage à Saint-Pétersbourg. L’analyse de l’ADN d’un de ses bras constitue « le séquencement complet du génome de l’homme moderne le plus ancien réalisé à ce jour », selon le magazine Science.
 
« Son ADN montre des liens étroits avec celui des premiers Américains. Pourtant, il ne descend apparemment pas des peuples d’Asie de l’Est, mais de ceux qui vivaient en Europe et en Asie de l’Ouest », explique Eske Willerslev, expert en ADN ancien de l’Université de Copenhague. « Cette découverte suggère qu’un tiers des ancêtres des premiers Américains pourrait être issu d’Eurasie occidentale. »
 
Selon l’article de Science, cette analyse ADN pourrait aider à comprendre pourquoi « l’ascendance européenne décelée chez les Américains autochtones d’aujourd’hui ne vient pas uniquement d’un métissage avec les colons européens, comme le pensent la plupart des scientifiques, mais a des origines bien plus anciennes. »
 
Elle pourrait tout aussi bien raviver une question similaire sur « l’aspect européen » de certains Sibériens anciens.
 
Un de ces Sibériens anciens qui intriguent la science est la princesse de l’Ukok, découverte dans une chambre funéraire du plateau de l’Ukok dans les monts Altaï et qui a dû vivre il y a environ 2500 ans. Son corps, assez bien conservé parce qu’il était pris dans le permafrost (la couche gelée en permanence du sol sibérien), porte sur l’épaule un impressionnant tatouage représentant un animal fantastique (photo en médaillon).
 
Des scientifiques russes ont reconstitué son apparence initiale ; ils ont été surpris de lui découvrir un visage européen, sans aucune ressemblance avec ceux que l’on croise dans les tribus actuelles de l’Altaï. L’analyse de son ADN a confirmé qu’elle était d’ascendance Pazyryk. Son clan appartenait à la famille des Samoyèdes, avec des éléments du substrat irano-caucasien.
 
Le garçon de Mal’ta avait quatre ans. Son corps avait été découvert près de la rivière Belaya, près du village de Mal’ta, connu pour les découvertes qui y ont été faites d’œuvres d’art anciennes et qui montrent d’étroites analogies avec des œuvres européennes de la même période.
 
Eske Willerslev et Kelly Graf, co-auteur de l’article de Science et chercheuse à l’Université d’Agriculture et de Mécanique du Texas, ont utilisé toute une palette de méthodes statistiques pour comparer le génome de ce garçon avec ceux de populations actuelles.
 
Ils ont ainsi mis en évidence qu’un part du génome du garçon n’existe aujourd’hui que chez les premiers Américains et chez aucun autre groupe, établissant donc un lien évident de parenté entre les Indiens d’Amérique et le garçon de Mal’ta.
 
« En fait, le chromosome Y du garçon appartient à un groupe génétique appelé le haplogroupe R, et son ADN mitochondrial à l’haplogroupe U. De nos jours, ces haplogroupes se trouvent presque exclusivement parmi les peuples d’Europe et de certaines régions d’Asie occidentale et des monts Altaï près de la frontière commune à la Russie, la Chine et la Mongolie. »
 
Jusqu’à présent, on pensait généralement que les premiers Américains descendaient exclusivement de tribus de l’Extrême-Orient sibérien, passées à pied sec en Alaska par la Béringie, vaste langue de terre qui reliait à l’Ère Glaciaire la Sibérie à l’Alaska en traversant ce qui est devenu le détroit de Béring.
 
Pour reprendre les mots du magazine Science, « une parenté que l’on s’attendait à trouver est absente : le génome du garçon ne montre aucun lien avec ceux des peuples actuels d’Asie de l’Est. »
 
La question interpelle. « L’étude ADN des populations actuelles montre que les Asiatiques orientaux – Sibériens, Chinois, Japonais – constituent l’essentiel des ancêtres des premiers Américains. Comment ce garçon pourrait-il être lié aux descendants actuels des premiers Américains sans l’être aux habitants d’Asie orientale ? »
 
Eske Willerslev et son équipe ont leur idée là-dessus : il y a plus de 24 000 ans, « les ancêtres des premiers Américains et ceux des Asiatiques d’Orient se sont séparés en deux groupes distincts. »
 
« L’enfant de Mal’ta représente la population des ancêtres des premiers Américains qui se sont installés en Sibérie, probablement en provenance d’Europe ou d’Asie occidentale. Puis, quelque temps après la mort de ce garçon de Mal’ta, son peuple s’est mélangé avec des Asiatiques d’Orient, et cette population hybridée s’est ensuite mise en route pour l’Amérique. »
 
La chronologie de cette ébauche de reconstitution reste à confirmer, mais « des racines lointaines en Europe ou en Asie de l’Ouest pourraient expliquer certaines particularités des squelettes paléo américains et de l’ADN des premiers Américains actuels. » Car certaines signatures génétiques eurasiatiques des premiers Américains d’aujourd’hui ne peuvent pas provenir d’une hybridation avec des colons européens de ces derniers siècles. « Certains de ces gènes sont très anciens », explique Eske Willerslev. Connie Mulligan, généticienne à l’Université de Floride, dit que cette trouvaille est « à faire tomber la mâchoire » comme cela arrive aux personnages de Tex Avery.
 
Mais à y regarder de près, cette découverte n’est pas si étonnante qu’elle paraît. Le célèbre archéologue russe Mikhail Gerasimov a déjà établi que les œuvres d’art préhistorique de la région de Mal’ta présentent de fortes ressemblances avec des figurines féminines d’Europe datant du Paléolithique supérieur. Des similitudes semblables concernent les outils et les structures d’habitation.
 
Les détails de l’analyse de l’ADN du garçon de Mal’ta doivent bientôt paraître dans la revue Nature.

 


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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 12:18

Huaca_Pucllana.jpg
 

Au Pérou, des archéologues ont découvert la semaine dernière deux momies vieilles de plus de 1000 ans dans une banlieue de la capitale, Lima.
 
Les momies sont celles d’un adulte et d’un enfant. Elles ont été retrouvées à l’intérieur d’un ancien ensemble religieux qui est en cours de fouille depuis 1981.
 
Détail macabre, il semble que l’enfant ait été enterré vivant après la mort de l’adulte, en guise d’offrande aux dieux. L’adulte pourrait avoir été un prêtre ou un dignitaire.
 
Les archéologues ont également retrouvé d’autres traces d’offrandes, dont les restes de nourriture (épis de maïs, notamment) et de trois cochons d’Inde (animal qui, comme son nom ne l’indique pas, est originaire de la cordillère des Andes), déposés dans de petits bateaux funéraires, des jarres décorées de motifs félins et douze sacs en toile. Ce sont ces nombreux objets qui poussent les archéologues à penser que l’adulte était un personnage important.
 
« C’est une des plus importantes découvertes que nous ayons faites en trois décennies de fouilles, parce que les momies sont intactes », explique l’archéologue Gladys Paz.
 
Les momies sont en position assise et sont entièrement enveloppées de cordages.
 
C’est la troisième fois que les chercheurs trouvent des momies intactes parmi les soixante-dix tombes du Huaca Pucllana, temple en forme de pyramide tronquée qui date de la période précolombienne de Wari et qui se trouve aujourd’hui dans le district de Miraflores, en banlieue de Lima (photo du bas).
 
En 2010, les archéologues y avaient retrouvé les restes d’une femme avec quatre enfants, et en 2008 ceux d’une adolescente. De nombreuses autres tombes du site avaient été pillées bien avant d’être découvertes par les archéologues.
 
Le site de Huaca Pucllana s’élève à une vingtaine de mètres au-dessus d’un terrain de 2,5 hectares. A ce jour, 40% du site ont été fouillés.
 
La culture Wari a été florissante sur la période qui va de l’an 500 à l’an 1000 de notre ère le long de la côte du Pérou septentrional.
 
On sait peu de choses sur ces Wari, qui apparemment ne connaissaient pas l’écriture – ou du moins dont on n’a pas retrouvé ce qui pourrait avoir été une forme d’écriture.
 
Selon Isabel Flores, directrice du musée du Huaca Pucllana, « Les Wari affichaient leur puissance en enterrant leurs dignitaires à l’intérieur de murailles ». Ils pratiquaient le sacrifice humain, notamment aux dieux de la mer, visible depuis Huaca Pucllana (un Huaca est un site funéraire, en langue Quechua).
 
L’analyse des momies pourrait prendre quatre à six mois. Elle commencera en janvier, quand les momies auront été complètement dégagées et leurs cordages enlevés. D’après Isabel Flores, « En mai, nous saurons quel âge avaient les deux momies, de quelles maladies elles ont peut-être souffert, quelles positions elles occupaient, et même s’il y a un lien de parenté entre elles. »
 
La région de Lima a vu successivement s’épanouir la culture de Lima (de l’an 200 à l’an 700), celle de Wari (de 500 à 1000) puis celle de Yschma (de 1200 à 1450), qui ont précédé la civilisation Inca.

 


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