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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 11:16

Chlaniow.jpg

 

Un charpentier à la retraite vivant au Minnesota (USA) a été identifié l’été dernier comme l’ancien chef d’une unité pronazie ukrainienne. Il serait l’ordonnateur de l’attaque sur le village polonais de Chlaniow.
 
Michael Karkoc, aujourd’hui âgé de 94 ans, a été identifié en juin 2013 comme l’un des chefs fondateurs de la Légion Ukrainienne d’Autodéfense, une unité rattaché à la SS nazie et qui s’est rendue coupable de plusieurs massacres pendant la 2e Guerre Mondiale. Il avait aussi été officier dans la division SS Galicie.
 
Comme on pouvait s’y attendre, il avait tu son passé nazi lors de son entrée aux États-Unis en 1949. Mais l’enquête a prouvé qu’il se trouvait à proximité de massacres commis en Pologne et en Ukraine à la fin de la guerre, mais n’a pas pu établir qu’il y ait activement contribué ou participé.
 
Mais d’autres recherches, dont le résultat a été publié ce lundi 18 novembre 2013, ont permis de retrouver un document dans les archives des services de renseignement ukrainiens, document dans lequel un certain Ivan Sharko, soldat servant sous les ordres de Michael Karkoc, accuse ce dernier d’être l’ordonnateur de l’attaque sur Chlaniow en représailles à l’assassinat d’un major de la SS.
 
« Le commandant de notre compagnie, Wolf (…) a donné l’ordre de ceinturer le village et de fouiller toutes les maisons pour trouver et punir les partisans », expliquait Ivan Sharko à ses interrogateurs en 1968.
 
Michael Karkoc se faisait appeler Wolf pendant la guerre. C’est également ainsi qu’il est nommé dans un écrit de 1995 en langue ukrainienne. Les registres de l’unité dans laquelle servait Ivan Sharko confirment qu’il était sous les ordres de Karkoc.
 
Quarante-quatre hommes, femmes et enfants ont été tués lors de l’attaque sur Chlaniow le 23 juillet 1944, selon les dires de survivants du village et de membres de l’unité d’Ivan Sharko. Leur tombe collective est visible dans le cimetière du village (photo). Puis le village avait été incendié.
 
Contacté par l’Associated Press, Andriy Karkoc, le fils de Michael, s’est refusé à tout commentaire sous prétexte que les investigations étaient « diffamatoires et calomnieuses ».
 
Depuis les premières publications en juin dernier, la justice polonaise et la justice allemande ont ouvert des enquêtes pour déterminer si Michael Karkoc pourrait être poursuivi pour crimes de guerre.
 
Lundi, le procureur spécial allemand Thomas Will a annoncé à l’Associated Press qu’il préconisait à la justice de son pays d’inculper le vieil homme pour meurtres, sans attendre que d'autres preuves soient produites. Les procureurs polonais, quant à eux, poursuivent leurs investigations avant de se prononcer.
 
À Chlaniow, les derniers survivants se souviennent de l’attaque. Henryka Jablonska n’avait que six ans quand des soldats sont arrivés ce matin-là en tirant, en lançant des grenades et en mettant le feu aux maisons. Elle aurait dû être exécutée avec sa famille, mais la mitraillette du soldat s’est enrayée, à deux reprises. Un autre soldat a ensuite emmené son père, mais a dit à sa mère de partir avec ses enfants. Son père a été retrouvé mort un peu plus tard, exécuté d’une balle dans la tête. Stanislaw Banach, un paysan de 87 ans, se souvient que son père lui avait dit d’aller se cacher dans les bois avec son frère Kazik. Son père a lui aussi été retrouvé mort, la gorge tranchée.
 
En 1995, l’historien ukrainien Marcin Majewski a écrit que Michael Karkoc était « le commandant de la 2e compagnie de la Légion Ukrainienne d’Autodéfense qui a participé, avec le reste de la légion, à la pacification de Chlaniow et de Wladyslawin » (un village voisin).
 
Un des anciens subordonnés de Karkoc, du nom de Teodozy Dak, avait été condamné à 25 ans de prison par la justice polonaise pour le rôle qu’il avait joué dans le massacre de Chlaniow. Il est mort en prison.
 
L’Associated Press a établi en juin que Michael Karkoc se trouvait dans la région de Chlaniow au moment du massacre, et dans celle de Pidhaitsi (qui se trouve aujourd’hui en Ukraine) au moment où cet autre village a été attaqué. Mais aucune preuve matérielle ne permettait alors d’établir sa participation aux massacres.

 

Sauf, depuis hier, les aveux d'Ivan Sharko en 1968.

 


Lien : Souviens-toi d'Ostrowki

 


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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 12:12

Aurignaciens.jpg

 

Dans de nombreuses grottes des Pyrénées, on a retrouvé des pointes de lances ou des outils. Jean-Marc Pétillon, chercheur au CNRS de Toulouse, vient de découvrir que certains étaient en os de baleine.
 
Il explique : « Le point de départ, ce sont mes recherches sur les équipements en os des hommes préhistoriques. Une bonne partie des objets du quotidien (aiguilles à coudre, poinçons…) mais aussi d’armes de chasse (pointes de sagaies, crochets de propulseurs…), sont en os de renne. »
 
Jean-Marc Pétillon a examiné des centaines de ces outils, provenant d’une dizaine de grottes des Pyrénées : celles d’Isturitz et d’Arudy au Pays Basque, celle d’Espélugues à Lourdes, la fameuse grotte du Mas d’Azil en Ariège, les petites grottes dans la vallée de la Save à Lespugue en Haute-Garonne et non loin de là, celle de Gourdan. Certaines pièces sommeillaient dans les réserves des musées depuis plus de cent ans.
 
Parmi tous ces outils, certains ont attiré son attention par leur taille. Des pièces énormes, d’une quarantaine de centimètres, voire plus, ne pouvaient pas provenir d’os de rennes ou de cheval.
 
« Je me suis alors mis à faire des recherches et à interroger tous mes confrères, pour leur demander s’ils avaient déjà vu ça quelque part… »
 
Les photos ont été échangées sur Internet. Et la réponse est venue des scientifiques… d’Arctique, qui avaient déjà vu des lances comme ça. Elles sont encore fabriquées par les Esquimaux à partir d’os de baleine. Les instruments provenant des cavernes pyrénéennes appartiennent bien à des « grands cétacés, cachalots ou baleine ; les dauphins ont des os trop petits. »
 
Ces fragments sont peu nombreux : « à peine 1% des outils dont on dispose. Mais cela montre que, soit les chasseurs, dont on sait qu’ils étaient nomades, allaient jusqu’à la mer. Soit que par des systèmes de troc ou d’échanges ou de cadeaux, ces outils ont voyagé depuis l’Atlantique jusque dans les Pyrénées. »

 

Les Pyrénéens ont toujours été de grands colporteurs, même avant l'invention des douanes...

 


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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 01:02

Shimonogo.jpg

 

Dans le nord du Japon, les couches de sable révélées par un chantier de fouilles archéologiques portent la trace de trois tsunamis, dont l’un a eu lieu il y a plus de 1000 ans.
 
Les chercheurs ont mis à jour trois couches géologiques particulièrement parlantes dans le district de Shimonogo près de l’aéroport de Sendai.
 
La strate de sable la plus près de la surface a été déposée par le tsunami du 11 mars 2011, qui a suivi le séisme de magnitude 9.0 et qui a balayé l’aéroport de Sendai et toute la plaine côtière avoisinante. Celle immédiatement inférieure remonte, selon toute vraisemblance, au tsunami de 1611 qui avait suivi le tremblement de terre Keicho Sanriku, de magnitude 8.1 . quant à la troisième, elle date de 869, date du tremblement de terre Jogan dont la magnitude a été estimée à 8.3 ou 8.4.
 
La couche supérieure (n°2 sur la photo), composée d’un mélange de boue et de sable, fait une vingtaine de centimètres d’épaisseur. Sa limite inférieure est tout sauf plane, ce qui prouve que les flots ont fortement remué la boue des rizières lors du tsunami de 2011.
 
Vingt-cinq centimètres au-dessous de cette couche, sous deux autres strates géologiques, une deuxième couche de sable orangé (n°5 sur la photo) a été datée aux radiocarbones aux alentours de 1600.
 
Encore un peu plus bas, les chercheurs ont trouvé une couche de cendres volcaniques (n°7 sur la photo) déposées là par les éruptions du Xe siècle. Ces éruptions avaient formé le lac Towadako, situé à la frontière des préfectures d’Aomori et d’Akita, à plus de 200km de Shimonogo.
 
Enfin, la strate profonde, de couleur bleuâtre et qui porte le n°8 sur la photo, fait 80cm à 1m d’épaisseur. Elle a été déposée par les tsunamis du VIIIe et du IXe siècles.
 
Le site des fouilles a été ouvert au public le dimanche 10 novembre 2013. Il est situé à 1km à l’intérieur des terres (par rapport au trait de côte actuel) et se trouve au milieu d’une zone de rizières, plate et humide.
 
Ces strates ont été découvertes dans le cadre d’un chantier de fouilles d’archéologie préventive près des ruines de Takaose qui datent de l’ère Heian (794-1185).
 
Ryoichi Shiratori, maître de conférences en archéologie à l’Université Shokei Gakuin, dans la préfecture de Miyagi, pense qu’il faut préserver ces strates, éventuellement en en prélevant une tranche qui pourrait être exposée dans un musée ou un centre de recherches. Outre leur intérêt scientifique, elles pourraient servir de matériel pédagogique et éducatif pour les générations futures.
 
Un tel musée existe déjà à Awaji, dans la préfecture de Hyogo. Une tranche de sous-sol y préserve la trace de la faille qui a entraîné le grand tremblement de terre de Hanshin, qui a ravagé la région de Kōbe à 17h46 le 17 janvier 1995.



 

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