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  • : Commentaires au hasard des actualités, par un père et ses jeunes fils qui vont chercher l'info au lieu d'absorber passivement celle qu'on leur sert.
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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 04:36

Castel_Minier.jpg
 

Depuis près d’une dizaine d’années, les fouilles du site archéologique d’Aulus-les-Bains dans la haute vallée du Garbet en Ariège ont permis de mettre au jour d’importants vestiges archéologiques. Cette vallée, avant de devenir lieu de balnéothérapie et de prendre son nom actuel au XIXe siècle, était réputée dès le XIIe siècle pour son gisement de plomb argentifère.
 
Ces travaux, menés sous la houlette de Florian Téreygeol, docteur en archéologie au CNRS, ont déjà dégagé un ensemble d’ateliers destinés au traitement de la galène argentifère et des structures d’habitats datant du XIVe siècle.
 
Des sondages et des travaux en mine ont déjà eu lieu sur le site à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Ils ont permis de topographier une partie des mines qui exploitent un gisement de plomb argentifère et de zinc encaissé dans des dolomies et des schistes paléozoïques.
 
La minéralisation concerne trois filons exploités : argent, plomb et fer. Les textes médiévaux indiquent une exploitation importante sur le secteur d’Aulus qui font de Castel-Minier une des plus importantes mines d’argent du Royaume de France.
 
Sur le plan archéologique, l’exploration de ce site se pose comme un jalon chronologique majeur dans la connaissance des techniques minières et métallurgiques liées à la production de l’argent au Moyen Age. En effet, à ce jour, aucune mine du XIVe siècle n’a fait l’objet d’une étude globale.
 
Sur le site de Castel-Minier se trouvent réunis les zones d’extraction, les ateliers de préparation du minerai et une fonderie de plomb et d’argent. Ainsi, c’est l’ensemble de la chaîne opératoire conduisant du minerai au plomb et à l’argent que l’on peut espérer mettre au jour.
 
D’autre part, il est fort possible que sur ce même site se trouvent également les habitats des mineurs permettant de replacer ce site industriel dans le contexte socio-économique du XIVe siècle. En Ariège, l’exploitation des mines était souvent saisonnière, mais peut-être n’était-ce pas le cas sur les filons les plus importants ; peut-être aussi la proximité du village d’Aulus a-t-elle limité l’implantation résidentielle à proximité même de la mine : autant de questions auxquelles les fouilles vont peut-être permettre de répondre.
 
Lors des dernières campagnes de fouilles ont été découverts murets et réseaux d’eau. Le Castel-Minier offre des caractéristiques encourageantes pour une étude approfondie à la fois du réseau souterrain, étendu et bien conservé, des ateliers de surface et du mode de vie des mineurs au XIVe siècle.

 

La campagne de fouilles aura lieu cette année du 11 août au 7 septembre 2013. Elle est ouverte aux bénévoles. Les conditions d’inscription sont visibles sur le site de la DRAC Midi-Pyrénées.
 


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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 04:12

evolution_4.jpg
 

Les sauts technologiques accomplis par l'être humain durant l'Âge de Pierre en Afrique du Sud ont coïncidé avec de brusques changements climatiques, d’après une étude publiée le mardi 21 mai 2013 dans la revue britannique Nature Communications.
 
D'après l'archéologie et d’après la génétique, l'homme anatomiquement moderne, Homo sapiens, est apparu en Afrique au cours du Paléolithique moyen, une longue période qui s'étend de 280 000 à 30 000 ans avant aujourd’hui.
 
Les archéologues ont identifié plusieurs sauts technologiques majeurs dans l'art de la pierre taillée, des ruptures brusques dont les causes ne sont pas connues avec certitude et font toujours débat entre les spécialistes.
 
C'est notamment le cas en Afrique du Sud, aux environs de 71 500 ans avant notre ère et entre -64 000 et -59 000. Ces périodes de progrès techniques rapides ont probablement accompagné aussi un développement du langage et de l'identité culturelle, avec l'émergence de gravures, d'objets en os ou de bijoux en coquillages, souligne l'étude.
 
Pour Martin Ziegler, qui a dirigé cette étude pour l'Université de Cardiff (Royaume-Uni), la question qui taraude les archéologues est la suivante : « Pourquoi ces premières périodes d'innovation culturelle se produisent-elles par à-coups successifs, avec des industries qui émergent brusquement en Afrique du Sud pour disparaître tout aussi subitement après quelques milliers d'années ? »
 
Afin d'y répondre, M. Ziegler et son équipe ont étudié les sédiments marins des côtes sud-africaines pour reconstituer les variations climatiques dans la région au cours des 100 000 dernières années.
 
« Nous montrons pour la première fois que l'apparition et la disparition de ces périodes d'innovation ont coïncidé avec de brusques changements du climat », résume M. Ziegler.
 
« Nous avons trouvé que l'Afrique du Sud connaissait des conditions plus humides au cours de ces périodes de progrès culturel. Au même moment, de grandes zones en Afrique subsaharienne connaissaient un climat plus sec, de sorte que l'Afrique du Sud pouvait servir de refuge aux premiers humains », explique-t-il.
 
Dans le même temps, l'hémisphère nord subissait un climat extrêmement froid.
 
« Cette correspondance suggère que les variations climatiques ont joué un rôle clef dans l'émergence des innovations culturelles », estime le chercheur, pour qui il est très peu probable que cette corrélation entre vestiges archéologiques et climat soit le seul fruit du hasard.
 
Car si l'apparition des nouvelles techniques correspond à un climat plus favorable, leur disparition survient également au moment où le climat se dégrade, et ceci à plusieurs reprises au cours du Paléolithique moyen, relève l'étude.
 
En Afrique du Sud et dans d'autres régions du monde, « ces sursauts impulsés par le climat ont probablement été fondamentaux dans l'émergence des éléments clefs du comportement humain en Afrique, puis dans la diffusion d'Homo sapiens hors de son berceau ancestral », conclut l'étude.
 
Cela rejoint une théorie propre à la génétique selon lesquelles les mutations ne seraient pas le seul fruit du hasard, mais seraient favorisées par des périodes de stress. Innovations culturelles, sauts évolutifs au sens darwinien du terme et bien entendu vagues de migrations seraient peut-être liés à des périodes de stress climatique et hydrique. Mais c’est déjà une autre étude.
  


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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 10:32

Ian_McIntosh.jpg
 

L’Histoire officielle enseigne que l’Australie a été découverte par des explorateurs hollandais au début du XVIIe siècle. Indépendamment du fait que cette présentation est un tantinet biaisée puisqu’elle ne fait aucun cas des Aborigènes qui étaient là bien avant les Hollandais, elle pourrait être complètement fausse.
 
Un anthropologue australien, Ian McIntosh, essaie de comprendre comment cinq pièces de monnaie très antérieures à l’arrivée des Hollandais ont pu se trouver dans le sable d’une plage australienne. Ces cinq pièces ont été découvertes en 1944 par un soldat qui effectuait une patrouille à pied le long du littoral de l’île de Wessel, sur la côte nord-ouest de l’île-continent.
 
Ce soldat, Maurie Isenberg, était affecté à la station radar installée sur cette île et qui surveillait l’arrivée des avions japonais. Il ne s’est pas posé de questions au moment où il a trouvé les pièces, pris qu’il était par sa mission de surveillance. Il les a simplement rangées dans une boîte. En 1979, il est tombé dessus en rangeant des affaires, et il en a alors fait don à un musée en expliquant comment et où il les avait trouvées.
 
Là, les pièces ont été identifiées : elles proviennent de l’ancien sultanat de Kilwa, aujourd’hui en Tanzanie, et pourraient dater des années 900…
 
Les livres d’histoire australiens enseignent que le premier étranger à poser le pied sur le continent a été Willem Janszoon, navigateur hollandais qui a touché terre en 1606 dans l’actuel Queensland, quelque 160 ans avant que le capitaine Cook ne débarque et ne revendique l’île au nom de la couronne britannique.
 
Mais selon Ian McIntosh, l’histoire pourrait être bien différente : les pièces découvertes par Maurie Isenberg pourraient prouver que l’île a été visitée par des navigateurs étrangers bien avant Willem Janszoon.
 
En juillet prochain, il compte se rendre sur l’île Wessel avec une équipe de chercheurs. Fort heureusement, Maurie Isenberg a laissé sur une carte de l’île une croix à l’endroit où il a fait sa trouvaille. Ian McIntosh explique : « Il y a très longtemps, cette route marchande a été très active, et [ces pièces] pourraient prouver que des explorateurs sont venus d’Afrique de l’Est et du Moyen Orient. »
 
Le professeur McIntosh, qui enseigne à l’Université de l’Indiana aux Etats-Unis, sait que ces pièces de cuivre ont fait leur apparition en Afrique sub-saharienne. On n’en a trouvé qu’à deux reprises en dehors du continent africain : au Sultanat d’Oman sur la péninsule arabique au début du XXe siècle, et sur l’île de Wessel en 1944.
 
L’équipe du professeur McIntosh comprend des historiens américains et australiens, des archéologues et des géomorphologues (spécialistes de l’étude des paysages) ainsi que des rangers aborigènes. Elle a déjà établi que les pièces d’Isenberg remontent aux années 900 à 1300.
 
A côté de ces cinq pièces, le jeune soldat avait aussi découvert quatre autres pièces datant de l’époque de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales dont la plus ancienne remonte à 1690.
 
Peu de temps après l’arrivée de Willem Janszoon en 1606, un de ses compatriotes, Dirk Hartog, avait également touché la côte australienne, suivi (toujours en 1606) de l’Espagnol Luiz Vaez de Torres qui avait exploré le détroit qui porte son nom entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. Aucun des trois hommes n’avait réalisé que la Terra Australis qu’ils avaient « découverte » était en fait un véritable continent.
 
Ils ne se doutaient pas non plus qu’ils avaient peut-être été précédés par des navigateurs de Kilwa, port marchand florissant qui a entretenu d’étroits liens maritimes avec l’Inde du XIIIe au XVIe siècle pour le commerce de l’or, de l’argent, des perles, des parfums, des pierres taillées d’Arabie, de céramiques perses et de porcelaines de Chine.
 
Peut-être l’expédition de l’équipe du professeur McIntosh de cet été permettra-t-elle d’en découvrir un peu plus sur ce qui a pu être un comptoir africain d’échange ou un point de ravitaillement sur la côte australienne dès la Renaissance européenne.

 


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