En Angleterre, une école primaire confessionnelle vient de recevoir une très mauvais note par l’OFSTED (Office for Standards in Education, l’inspection académique britannique chargée de veiller à la bonne application des programmes et des principes) : la pédagogie qui y est dispensée a été jugée « inadéquate ».
 
Il s’agit de la mal nommée Olive Tree Primary School (école primaire de l’Olivier), à Luton dans le Bedfordshire. « Les écoliers n’y ont pas assez de contacts avec des gens de cultures, fois et traditions différentes pour que la promotion de la tolérance et du respect envers les opinions, les modes de vie et les coutumes d’autrui », écrit l’OFSTED. Et dans la bibliothèque de l’école, des livres vantant les mérites de la lapidation, du fouet et de la peine de mort ont été découverts.
 
L’école, privée et payante, est de confession musulmane. Son principal, Farasat Latif, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le rapport de l’OFSTED : « Il ne s’agit pas d’éducation. Il s’agit de Michael Gove qui excite l’hystérie raciste et de Michael Wilshaw qui mène sa danse fielleuse. Les musulmans se sentent ostracisés et victimisés : le parfait terreau pour les extrémistes ! »
 
Mais l’OFSTED ne s’est pas laissée impressionner par la diatribe : l’école de l’Olivier devra lui soumettre un plan d’action pour corriger tous les manquements constatés, faute de quoi l’OFSTED passera à des actions plus contraignantes.
 
L’école de l’Olivier accueille des garçons et des filles âgés de 5 à 11 ans. Elle partage une partie de ses locaux avec une mosquée (photo) et a été inspectée en mai 2014.
 
Selon le rapport d’inspection, la bibliothèque, dans laquelle des livres qui « font la promotion des idées fondamentalistes » qui « n’ont pas leur place dans la société britannique » ont été répertoriés, il n’y a pas assez d’ouvrages sur les autres grandes religions du monde.
 
Parmi les titres proposés à la lecture des écoliers, l’OFSTED a noté « Le Musulman Idéal » de Muhammad Ali Al-Hashimi qui encourage les parents à frapper leurs enfants s’ils ne prient pas à 10 ans. On trouve aussi « Commandeur de l’Armée Musulmane » de Mahmood Ahmad Ghadanfar, qui vante les mérites de ceux qui « préfèrent la mort à la vie dans leur poursuite de la vraie et juste religion. » Ces livres sont accessibles sans aucune mise en contexte ni explication.
 
Les inspecteurs ont également relevé qu’un grand nombre d’exigences que sont sensées respecter les écoles conventionnées n’étaient pas respectées : le « développement spirituel, moral, social et culturel des écoliers, ainsi que l’hygiène, la santé et la sécurité des écoliers » ne pouvaient pas être garantis, compte tenu du trop faible nombre d’enseignements de qualité dans ces domaines.
 
L’école facture 1650 £ (soit un peu plus de 2000 €) par an de frais de scolarité. Sa dernière inspection remontait à novembre 2005.
 
Farasat Latif ne décolère pas au sujet du rapport d’inspection : « Ce n’est ni fait, ni à faire. C’est un rapport très politisé, bourré d’erreurs factuelles, basé sur une inspection qui a été abandonnée à mi-parcours. »
 
« Nous avons amplement prouvé que notre école prépare les enfants à participer à la société britannique en tant que membres actifs, nous tenons des assemblées sur des sujets aussi divers que la tolérance, l’amour de l’humanité, la loi et l’ordre, et sur le fait d’être britannique et musulman », insiste-t-il, ajoutant que l’école recevait régulièrement la visite de représentants d’autres religions et faisait la promotion de la citoyenneté, du respect de la loi et de l’égalité des chances.
 
Par la voix de son porte-parole, le Ministère de l’Éducation a cependant rappelé que « Toutes les écoles, y compris l’École Primaire de l’Olivier, se doivent de promouvoir la tolérance et l’harmonie entre les différentes cultures. Nous avons demandé à l’OFSTED d’inspecter l’école de l’Olivier et ce que les inspecteurs ont trouvé n’est pas conforme à cette exigence. Nous demandons donc à l’école de nous soumettre un plan d’action qui corrige ces manquements, et nous nous assurerons qu’il est conforme aux normes relatives aux écoles conventionnées. Nous en suivrons les progrès et, comme nous l’avons fait pour d’autres écoles, nous n’hésiterons pas à prendre des actions plus contraignantes si nécessaire. »
 
Gageons que Farasat Latif saura très rapidement prouver sa bonne foi (sans jeu de mot).