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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 01:02

Muafa_Bibi.jpg

 

Au Pakistan, un jeune couple a été assassiné une semaine à peine après s’être marié sans le consentement des parents, en guise d’avertissement aux jeunes filles qui seraient tentées de les imiter.
 
Des habitants de Satrah, dans la province du Punjab, ont témoigné que des proches de la jeune femme leur ont tranché la gorge et ont obligé des enfants à assister à leurs derniers moments alors qu’ils se vidaient de leur sang.
 
La police a annoncé avoir arrêté cinq personnes impliquées dans le meurtre des deux époux, Sajjad Ahmed, 31 ans, et de Muafia Bibi, 17 ans. Parmi les personnes arrêtées figurent le père et le grand-père de Muafia Bibi (en photo).
 
Muhammad Pervaiz, chef de la police locale, explique : « C’est une affaire de crime d’honneur. Le couple n’a pas été décapité mais tué au couteau. Ils avaient plusieurs marques de torture à la tête. »
 
Satrah se situe à proximité de la ville de Sialkot, dans une région connue pour ses mœurs conservatrices et où la femme n’a d’autre valeur reconnue que celle d’épouse.
 
Les habitants ont raconté à la police que la famille de la mariée avait feint de se rallier à son projet de mariage d’amour, qu’il l’avait invitée en ville avec son mari pour pouvoir les droguer.
 
Muhammad Ijaz, qui tient une échoppe de téléphones mobiles, témoigne : « Ils leur ont attaché les pieds et les mains, et ils leur ont bâillonné la bouche avec des bouts de tissu. Puis le père de la fille a annoncé à voix haute qu’il allait trancher la gorge de sa fille et de son mari. »
 
Une foule a commencé à s’attrouper tandis que les malheureux étaient entraînés vers la cour intérieure de la maison familiale. Quelqu’un a dit qu’on devrait empêcher les enfants de voir ça, mais le père de Muafia Bibi leur a ordonné de rester et d’assister au supplice, poursuit Muhammad Ijaz. « Il a dit qu’ils devaient voir ce qui leur arriverait s’ils s’avisaient d’épouser quelqu’un de leur propre choix. » Et d’ajouter que beaucoup de gens en ville approuvaient ces pratiques. L’an dernier, 15 jeunes femmes y ont disparu.
 
Ces crimes dits d’honneur sont monnaie courante au Pakistan. Plusieurs centaines seraient camouflés chaque année en accidents domestiques ou en suicides.
 
Mais quel honneur y a-t-il à égorger un couple d’êtres humains placés sous sédatifs et entravés pour qu’ils ne puissent pas se débattre ?
 
Les journaux du week-end ont fait état de quelques autres horreurs. Un jeune couple a été abattu par arme à feu par le père de la mariée, apparemment pour avoir convolé sans la permission de la famille. Dans une autre affaire, la police enquête près de Gujrat sur le cas d’une fille brûlée vive par ses parents pour s’être mariée sans leur consentement.
 
L’honneur des parents vaut-il qu’ils lavent dans le sang de leur fille ses velléités d’émancipation ? Et quel honneur retirent-ils à livrer à de telles barbaries ? J’aimerais que quelqu’un ait le courage d'y répondre.
 


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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 12:23

Ourspoutine

 

Un article de Vladimir Voronov paru le 24 février 2014 dans le mensuel Soverchenno Sekretno (au plus fort de la révolution de Maïdan) explique l’engouement apparemment déraisonnable de la Russie pour l’Ukraine – apparemment seulement.
 
Il ne s’agit ni de défense des droits de l’homme, ni de lutte contre un prétendu fascisme d’état ukrainien, ni même de protection des ukrainiens russophones : il s’agit de faire main basse sur l’industrie de défense ukrainienne, ou plus exactement de l’industrie de défense que l’effondrement et la dissolution de l’URSS ont laissée en Ukraine, sans autre clientèle que celle des Russes et de leurs clients chinois.
 
Au début du mois de décembre 2013, le responsable principal de la surveillance du complexe militaro-industriel russe, le Vice-Premier Ministre Dmitri Rogozine, a effectué une inspection éclair des principales installations de l’industrie de la défense d’Ukraine, alors présidée par Viktor Ianoukovitch.
 
Son intérêt a en particulier porté sur les entreprises travaillant pour le secteur des fusées, à savoir l’usine d’Etat de constructions mécaniques A.M. Makarov (Ioujmach) et le Bureau d’études M.K. Ianguel (Ioujnoié), tous deux implantés à Dniepropetrovsk. Dans l’usine Ioujmach, ce qui intéressait la délégation russe, c’était l’assemblage de pièces pour l’industrie aérospatiale.
 
Les grands chantiers navals ukrainiens de Nikolaiev ont eux aussi bénéficié de l’attention de Rogozine, qu’il s’agisse des chantiers de construction de gros navires ou de l’usine de fabrication de turbines à gaz Zoria pour les bâtiments de guerre. Depuis la perte de ces chantiers, la Russie n’a plus les moyens de construire les grands croiseurs et les porte-aéronefs de l’Union Soviétique – ce qui explique le fait qu’elle les achète à l’étranger, comme l’illustre chez nous l’affaire des MISTRAL construits à Saint-Nazaire.
 
Rogozine a également inspecté à Zaporojié les entreprises aéronautiques Ivtchenko-Progress et Motor Sitch, et, à Kiev, le joyau de l’industrie aéronautique ukrainienne, les usines Antonov. Là, il s’est entretenu de la coopération en matière de production des appareils An-148/An-158 et du calendrier de la collaboration dans le cadre du programme de production de l'avion de transport militaire An-70 ; la question a également été évoquée de la reprise de la production en série de l’An-124-100 dit « Rouslan ».
 
Parallèlement, les fonctionnaires russes se sont adressés aux fabricants d’armes ukrainiens en termes débordant de pathos. Dans le journal Ekho Moskvy, Dmitri Rogozine déclara : « À Nikolaiev, vous avez les chantiers navals "Soixante et un Communards" et les "Chantiers de la mer Noire", mais ils sont comme morts, abandonnés. On se croirait dans le film Stalker de Tarkovski… Et si on prend l’industrie aéronautique, c’est comme si elle aussi était inutile… »
 
Et bien sûr, il va de soi que seule la Russie peut sauver le complexe militaro-industriel ukrainien : « Pour eux, c’est une question de survie, ils n’ont pas le choix. Ce que nous proposons, c’est leur seule chance. Il ne s’agit pas d’un compromis ; il y va de la survie de l’Ukraine .» Dès que l’Ukraine se sera tournée vers la Russie, « elle croulera sous les commandes », car « c’est précisément maintenant que nous pouvons passer la globalité de nos commandes aux entreprises ukrainiennes ». Des experts ont prédit que part de l’Ukraine dans les commandes russes de matériel militaire pouvait atteindre les 40%. Une partie non négligeable (c’était même peut-être la part du lion) des 15 milliards de dollars que Moscou a alloués à Kiev à la fin de 2013 aurait été destinée, entre autres, à soutenir l’industrie militaire ukrainienne.
 
C’était avant la révolution de Maïdan et la destitution de Viktor Ianoukovitch.
 
Après cette révolution et le divorce de Kiev d'avec Moscou, une vérité subsiste : le complexe militaro-indsutriel russe est très tributaire des industries de défense ukrainiennes. Et pour le Kremlin, l’heure est grave.

À la fin de 2010, la Russie avait annoncé puis adopté un programme public d’armement pour 2011-2020, dont le budget s’élevait à près de 20 700 milliards de roubles. Pour réaliser cet ambitieux programme, le Kremlin comptait initialement sur son seul complexe militaro-industriel (sauf pour construire les porte-hélicoptères de classe MISTRAL), même s’il était évident dès le départ que ne compter que sur ses propres forces n’était pas une politique très réaliste.
 
Le 3 décembre 2012, un groupe d’experts du Conseil social de la Commission militaro-industrielle auprès du gouvernement russe a présenté un rapport analytique intitulé « La Russie comme importatrice d’armements : défis et possibilités », qui concluait à l’impossibilité de constituer un complexe militaro-industriel russe pleinement indépendant. Comme le reconnaissait  Dmitri Rogozine en décembre 2013, « Nos bureaux d’études croulent actuellement sous la tâche. Nous ne suffisons même pas à répondre aux commandes du Ministère de la défense. » Il reconnaissait ainsi implicitement que Moscou avait intensifié ses contacts avec Kiev dans le domaine militaire et industriel parce que la Russie ne disposait pas d’un potentiel suffisant pour réaliser son programme de réarmement.
 
Comme le déclarait le général Anatoli Sitnov, ancien responsable de l’armement des Forces armées russes, dans une interview au journal Vzgliad, « Actuellement, nous montons des moteurs étrangers sur nos hélicoptères et nos avions. Si donc demain la frontière avec cet état étranger se trouve fermée, tout s’arrêtera. » L’état que le général ne nommait pas, c’est l’Ukraine.
 
Plus récemment, l’entreprise publique ukrainienne de Zaporojié Ivtchenko-Progress a reçu de Russie une mission technique en vue de concevoir un moteur d’avion plus puissant que l’AI-222-25 qui équipe l’avion d’entraînement Yak-130. Effectivement, comme l’a annoncé l’agence d’information Interfax-AVN, l’avion d’attaque léger que la Russie prévoit de développer à partir du Yak-130 exige un moteur plus puissant. Le Yak-130 est équipé d’un moteur AI-222-25 que cette même société Ivtchenko-Progress a spécialement conçu pour cet appareil et que fabrique l’usine Motor Sitch de Zaporojié. En 2004 les constructeurs russes de moteurs d’avions se sont bien chargés de fabriquer ce moteur, mais ils ne le produisent pas en quantités suffisantes et le principal fournisseur reste Motor Sitch ; c’est donc à lui qu’il a fallu s’adresser pour apporter les modifications souhaitées.
 
Motor Sitch reste également le motoriste de pratiquement tous les hélicoptères russes : Mi-8, Mi-171, Mi-24, Mi-35, Mi-26, Mi-28, Ka-27, Ka-29, Ka-32, Ka-50, Ka-52… Une partie de ces moteurs sont fabriqués en Russie (ou y sont montés à partir de pièces importées), mais ce n’est qu’une partie, et elle reste minime. Il a fallu attendre le18 décembre 2012 pour que puisse être monté à partir de pièces entièrement russes le moteur VK-2500 pour les appareils Ka-52 et Mi-28, version russe du moteur TVZ-117VMA que Motor Sitch fabriquait auparavant spécialement pour le Ka-50. Autrefois, la majeure partie des pièces du VK-2500 en Russie venaient de Motor Sitch.
 
Or les militaires russes attendent de recevoir dans d’assez brefs délais un millier de nouveaux hélicoptères d’attaque (sans compter les hélicoptères de transport), ce qui signifie pas moins de 3000 moteurs (à raison de deux moteurs par hélicoptère, plus un de rechange). Mais l’industriel russe n’est pas encore en mesure de produire ce nouveau moteur en telle quantité. En 2013, il était prévu d’en fabriquer une cinquantaine seulement, mais aucun rapport n’est encore venu claironner que ce chiffre avait été atteint.
 
Pour réaliser son plan de production d’hélicoptères, la Russie ne peut donc pas se passer des industries ukrainiennes. Le principal fournisseur d’hélicoptère des forces armées russes reste la société ukrainienne Motor Sitch.
 
Laquelle Motor Sitch fournit également à la Russie (et à ses clients chinois) la plupart de ses réacteurs d’avions, tant militaires que civils Il-18,  Il-38, An-8, An-12, An-24, An-26, An-30, An-32, An-72, An-74, An-124, An-140, An-148, Be-200, Yak-40, Yak-42… Les forces aériennes russes ne comptent pas moins de 90 avions d’entraînement L-39 Albatros sur lesquels se forment encore les futurs pilotes de guerre. C’est toujours Motor Sitch qui fabrique leurs moteurs… Entre autres choses, Motor Sitch est aussi le principal fabricant de toutes sortes de moteurs auxiliaires dans l’aviation pour l’alimentation en air, la production du courant électrique à bord, le chauffage des cabines des hélicoptères et avions, le démarrage des moteurs proprement dits…
 
Même les moteurs de l’escadron présidentiel « Rossia » relevant de la Direction des affaires de la Présidence est tributaire de l’industrie aéronautique ukrainienne. En 2012-2013, l’usine aéronautique de Voronèje a produit aux termes d’un contrat avec la Direction des affaires de la Présidence deux avions An-148-100. Assemblés à Voronèje, ces deux avions comprennent en outre de nombreux éléments produits en Ukraine. Pour ces deux avions on a également commandé deux moteurs D-436-148 (apparemment pour servir de moteurs de rechange), fabriqués dans l’usine Motor Sitch de Zaporojié.
 
Les forces armées russes ont aussi un besoin vital des transporteurs militaires Antonov An-70 fabriqués à Kiev. Les militaires s’intéressent en particulier à la coproduction en série des appareils An-70 et An-124 ; l’avion russe Il-76 et ses modèles modifiés ne comblent pas ce créneau. Les usines aéronautiques russes sont incapables de construire des appareils comparables aux Antonov.
 
Ce n’est pas tout. Le complexe militaro-industriel ukrainien fabrique aussi des composants de missiles et de fusées pour la Russie. C’est ainsi que le groupe kiévien Artiom produit les missiles air-air à moyenne portée R-27 (ER1, R1, ET1, T1) pour les appareils Mig-29, Su-27, Su-33, Su-34, Su-35. À l’heure actuelle, Artiom est, dans l’espace post-soviétique, le seul fabricant de missiles de ce type pour ces appareils. À Kiev, l’usine Arsenal a conçu des têtes chercheuses à guidage infrarouge pour les missiles de combat aérien rapproché R-60, R-60M et R-73. On peut également mettre à l’actif de ce même Arsenal les systèmes de visée aérien (pour régler automatiquement le tir des armes embarquées et la trajectoire des bombes) qui sont montés sur les avions Mig et Sukhoï, et sur les hélicoptères Kamov et Mil. C’est là aussi qu’est fabriqué le système de visée intégrée SHCH-zoom-11 monté sur les casques des pilotes des appareils de type Su-27, Mig-29 équipés de missiles R-73, ainsi que le système de visée intégrée « Sura », pour les appareils de type Su-30. C’est également l’industrie aéronautique ukrainienne qui fabrique d’autres « bricoles » comme les systèmes de parachutes-freins équipant les appareils Su-24, Su-27, Mig-29 ou les circuits hydrauliques et autres des Yak-130, Ka-52, Mi-24, Mi-28, Mi-8/17, Mig-27, Mig-29, Su-27, Su-30, Su-34, Su-35, Tu-95 et Tu-160.
 
Autre secteur où la Russie est encore largement tributaire de l’Ukraine : la construction de navires de guerre. Selon le programme adopté par le Kremlin dans ce domaine,  la marine russe doit recevoir avant la fin de 2020 vingt-quatre sous-marins (8 sous-marins d’attaque et 16 sous-marins lanceurs d’engins) et 54 bâtiments de surface de divers types. Selon d’autres informations, il s’agirait de construire 40 sous-marins (10 sous-marins nucléaires d’attaque, 10 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et 20 sous-marins non nucléaires) et pas moins de 65 bâtiments de surface. Le montant total des crédits alloués à la marine dans le cadre du programme d’Etat 2011-2020 en matière d’armement est de 5 000 milliards de roubles (soit environ 166 milliards de dollars), dont 47% sont réservés à la construction de nouveaux navires.
 
Cependant, lors de la réunion du 21 mai 2013 à Sotchi, Poutine n’a pas ménagé les responsables de la construction navale, constatant que « des problèmes de délais de livraison et de qualité continuaient de se poser », que « la construction et la livraison à la marine de tout un ensemble de sous-marins nucléaires et de bâtiments de surface avaient pris des retards injustifiés. » Au fond, ce qu’il fallait comprendre, c’était que le programme de construction de navires de guerre n’avait quasiment pas été respecté, ce qu’a confirmé en clair le Vice-Premier Ministre Dmitri Rogozine. Très rapidement, les responsables du complexe militaro-industriel russe ont considérablement renforcé leurs activités en direction de l’Ukraine et ont fait de fréquentes visites sur les chantiers navals de Nikolaiev, d’où étaient sortis pratiquement tous les grands navires de combat de l’ancienne URSS.
 
Confirmation de cette réorientation a été donnée en décembre 2013, cette fois par le Directeur exécutif de l’association ukrainienne des constructeurs de navires Ukrsudprom, Iouri Alexeïev : la Russie souffre tout simplement d’un manque de chantiers navals. Autrement dit, les constructeurs russes ne sont pas en mesure d’assurer à eux seuls la réalisation du programme grandiose de réarmement de la marine. C’est vrai avant tout pour ce qui est des sous-marins, des croiseurs et des bâtiments auxiliaires spécialisés tels que tankers, brise-glaces, etc.
 
Or, rien qu’à Nikolaïev, l’Ukraine possède trois chantiers navals, sans parler des chantiers de Kherson, Kertch et Sébastopol (ces deux derniers étant aujourd’hui revenus à la Russie en même temps que toute la Crimée). « La Russie a un vaste programme de construction de navires, et l’Ukraine pourrait aider à le réaliser, poursuit I. Alexeïev ; surtout que les chantiers ukrainiens ne fonctionnent qu’à 30% de leur capacité. »
 
Toujours selon lui, la construction de nouveaux porte-avions russes est pour l’instant problématique, car elle exige d’énormes investissements. Or l’avantage des constructeurs de navires ukrainiens par rapport aux Russes, c’est qu’ils sont capables de produire des bâtiments jaugeant jusqu’à 180 000 tonnes. « Nous pourrions proposer à nos partenaires de construire des coques tout équipées sur lesquelles seraient ensuite montés, dans des chantiers russes, les armements et installations dotés d’éléments classés  ‘secret défense’ ».
 
C’est aussi à Nikolaïev qu’est installée la société Zoria-Machproekt, un des principaux concepteurs et fabricants de turbines qui équipent les bâtiments de guerre. Nombre de navires de la marine russe en sont ou en seront équipés, en particulier les frégates des projets 2235.0 et 1135.6R/M et les destroyers prévus par le projet 2195.6. En Russie, on n’est pas parvenu à mettre sur pied la fabrication de ce type de turbines à gaz et c’est pourquoi, selon des sources publiques, sur 54 nouveaux bâtiments de surface 31 doivent être équipés de moteurs ukrainiens.
 
Autre domaine où la coopération avec le complexe militaro-industriel ukrainien est essentielle pour la Russie : le secteur spatial. Comme on le sait, après la chute de l’URSS un tiers de l’industrie spatiale soviétique est resté sur le territoire ukrainien. Certes, certaines choses sont désormais « mortes », mais d’autres fonctionnent encore. En particulier, on continue de fabriquer à Dniepropetrovsk les fusées porteuses Zénit, dont il apparaît que l’industrie spatiale russe aurait beaucoup de mal à se passer définitivement. C’est aussi en Ukraine que sont produits des éléments des systèmes de commande des fusées Proton, Soyouz et Kosmos, ainsi que de la Station Spatiale Internationale. Comme on le sait, tous les lancements de fusées porteuses emportant des vaisseaux spatiaux, depuis l’époque de Iouri Gagarine jusqu’à nos jours, et qui ont été effectués sur les bases de Baïkonour, Plesetsk et Kapoustine Yar se sont appuyés sur les appareils de guidage initial de l’usine Arsenal de Kiev. De manière générale, il y a beaucoup d’équipements et d’instruments ukrainiens à bord des satellites et engins spatiaux russes.
 
Conséquence logique, la Russie et l’Ukraine coopèrent aussi dans le domaine des missiles balistiques intercontinentaux d’ancienne génération (produits à l’époque soviétique) et qui, à ce jour, constituent la base de la puissance nucléaire de la Russie. En particulier, le RS-20 (ou RS-36M, qui est appelé SS-18 Satan dans la nomenclature de l’OTAN) a été conçu par le bureau d’étude Ioujnoié de Dniepropetrovsk et fabriqué dans l’usine Ioujmach. Jusqu’à aujourd’hui, ce sont les spécialistes de ces deux entreprises qui assurent les inspections et la maintenance des missiles russes, et ils participent aux travaux de prolongation de leur durée de service. C’est également l’entreprise Ioujmach qui fournit les pièces détachées pour les missiles balistiques d’ancienne génération.
 
Ce n’est non plus un secret pour personne que le programme de réarmement nucléaire russe est à la traîne. Les missiles vieillissent dans leur silo, on ne peut prolonger indéfiniment le Satan, et les missiles à combustible solide RS-Yars et surtout Topol-M ne peuvent aucunement se substituer au Satan, dont ils n'ont ni la puissance ni la portée.
 
Pour ce qui est des missiles équipant les sous-marins, les choses ne vont pas mieux : le Boulava, on le sait, a connu plusieurs échecs, laissant les nouveaux sous-marins russes sans leur système d’arme de dissuasion. On voit donc mal comment, si elle prévoit de fabriquer de nouveaux missiles balistiques lourds, la Russie peut se passer d’entreprises ukrainiennes comme Ioujnoié et Ioujmach.
 
C’est ce qui explique pourquoi la Russie s’intéresse tant depuis quelque temps au complexe militaro-industriel ukrainien : faute d’une coopération avec les entreprises ukrainiennes, son programme de réarmement semblerait voué à l’échec.
 
C’est assurément aussi ce qui explique l’agitation frénétique du Kremlin pour éviter que l’Ukraine ne lui échappe. Or l’Ukraine vient de signer l’accord de coopération avec l’Union Européenne, contre lequel Moscou avait ferraillé du temps de Ianoukovitch, n’hésitant pas à mettre des milliards sur la table pour éviter qu’il soit signé.
 
Le reste, c’est-à-dire la défense des minorités russophones d’Ukraine, a bon dos.
 




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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 14:35

SDF_Loab_Boathouse.jpg

 

Le millionnaire chinois qui a convié 200 sans-abris américains à venir manger dans le restaurant Loab Boathouse de Central Park n’a pas tenu toutes ses promesses.
 
Le millionnaire, Chen Guangbiao, avait expliqué avoir eu l’idée d’inviter 200 SDF au restaurant et de leur offrir 300$ en liquide après le dessert en voyant un homme fouiller dans les poubelles de New York pour se trouver de quoi manger. Né dans une famille pauvre, il se disait motivé à l'idée d'aider les autres à s'en sortir.
 
Reste que le repas a eu une fin amère pour les invités. Après avoir mangé du thon, profité du spectacle de magie et s'être pris pour le « milliardaire d'un jour », comme le confiait un SDF à la presse américaine, personne n'a reçu les 300 dollars promis.
 
À la fin de son discours, M. Chen s'est mis à chanter maladroitement « We are the world » tandis que les cris de colère résonnaient dans la foule. « Arrêtez de mentir ! », a crié un SDF. « Nous sommes des êtres humains », a hurlé un autre à qui en aurait douté.
 
M. Chen regrette cette « erreur de communication ». Ses invités aussi, sans doute, mais pas pour les mêmes raisons. Ils ont tout de même eu un bon repas. Et ils ont appris que, pour s’en sortir, mieux vaut compter sur soi-même. La leçon vaut-elle 300 $ ?
 




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